Hadopi met un coup d'arrêt au peer-to-peer

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
L'un des plus grands fléaux qui touche l'industrie du disque, des artistes aux distributeurs, pourrait bientôt disparaître. C'est en tout cas ce que permet de penser le rapport délivré cette semaine par le Conseil de Hadopi.
Crédits photo : ABACA
Adoptée par l'Assemblée Nationale, la loi Hadopi est officiellement en vigueur depuis le 1er janvier 2010. Créée par le conseil de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, elle prévoit de contrôler les sites de partage de musique et de punir les utilisateurs qui continuent de télécharger de manière illégale. La loi a fait l'objet de nombreuses critiques, divise toujours autant, et se trouve même remise en cause durant le débat des prochaines élections présidentielles. Beaucoup d'artistes et de labels ont soutenu cette loi malgré la colère de milliers d'internautes. Hadopi n'a pas fini de provoquer des esclandres puisque de nouveaux ajouts ont été présentés l'année dernière par le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand.

Cette semaine, Hadopi dévoile un rapport d'une dizaine de pages dressant un bilan de son action de riposte graduée. A été présentée une série d'études usant de différentes méthodologies pour percevoir et tenter de comprendre l'évolution des habitudes des Français face au téléchargement illégal et aux avertissements promulgués par le Conseil de l'Hadopi. Toutes les études amènent la même conclusion : le peer-to-peer est en voie d'extinction. Durant les douze mois de l'année 2011, la courbe du peer-to-peer accuse une baisse beaucoup plus importante en France que dans tous les autres pays. Digital Music Report calcule une chute de 17% (chiffres Nielsen), le Panel Médiamétrie/NetRatings, qui tient compte des quatre plus importantes plateformes de peer-to-peer parle d'une diminution de 29%. 66% : c'est l'estimation annoncée selon « une étude réalisée par TMG pour l'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle (ALPA), sur l'évolution des mises à disposition des films les plus partagés. » rapporte le site Musique Info.

Des chiffres qui donneraient presque le tournis, mais pas autant que ceux faisant état de l'effet dissuasif des avertissements envoyés par email aux internautes malveillants. En effet, 95% des personnes ayant reçu un premier mail d'avertissement n'auraient plus fait usage des logiciels de peer-to-peer, 92% des récidivistes abandonnent au bout du deuxième avertissement contre 98% une fois le troisième email reçu. Autant dire que l'action d'Hadopi est positive en ce qui concerne le peer-to-peer.

Cependant, tous ne sont pas convaincus par ce rapport comme le site spécialisé ZDNet qui remet en cause les méthodes de calcul. Il est vrai que cette étude présente seulement des résultats.

Quoi qu'il en soit, on ne peut pas garantir que les internautes n'ayant pu recours au P2P ne se reportent pas sur le téléchargement illégal direct. Toutefois, la fermeture de nombreux sites comme Megaupload permettront sans doute à plus long terme d'empêcher le téléchargement illégal direct. Encore que, il reste très difficile de contrôler Internet, cette immense Toile qui n'a jamais aussi bien porté son nom. Hadopi se politise, encore une fois.

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