Emeli Sandé a débuté sa carrière en tant que compositrice, mais aujourd'hui elle prend la casquette de chanteuse. L'artiste propose un premier album après avoir écrit pour de nombreux chanteurs, comme Professor Green ou encore Susan Boyle. L'anglaise revient donc pour nous sur la confection d'"Our Version of Events", réalisé avec le producteur Shahid "Naughty Boy" Khan et l'aide précieuse d'Alicia Keys. Le disque est défendu aujourd'hui par les titres "Heaven" et "Next To Me" et sera disponible dans les bacs le 12 mars prochain.
Rencontre avec Emeli Sandé
Tu as beaucoup écrit pour les autres par le passé, et désormais tu te présentes avec un projet solo...
Même si j'ai écrit pour plusieurs artistes depuis deux ou trois ans maintenant, j'avais en parallèle mon propre projet solo. Je gardais à l'esprit de devenir une chanteuse à part entière et je conservais dans un coin plusieurs titres. Il me fallait juste une chanson introductive, chose que je n'avais pas encore trouvée. L'été dernier, après avoir écrit "Heaven", j'ai réalisé que c'était LE titre. C'est pourquoi, on a commencé la promotion au Royaume-Uni.
Tu as ainsi obtenu ton premier numéro 1 au Royaume-Uni. T'attendais-tu à ce succès ?
J'en ai rêvé, mais sincèrement non, je ne m'y attendais pas, tout comme aller aux Brit Awards pour chercher une récompense. C'est juste incroyable, un véritable conte de fée. Je suis vraiment très heureuse que tout marche aussi bien !
Pourquoi as-tu appelé ton album "Our Version of Events" (Notre version des évènements) ?
Le nom est venu lors d'une discussion avec le producteur. Nous parlions des règles de l'industrie de la musique, ce qu'il fallait ou ne fallait pas faire. Il a fini par dire : «
l'album est notre version des choses » ! J'ai trouvé ça intéressant et totalement adapté à l'esprit de l'album. Au tout début, pour être honnête, peu de gens ont cru à mes chansons. Du coup, nous avons choisi de suivre notre propre chemin. Il faut dire que j'aime être un peu différente. Mon apparence parle d'elle-même : j'aime expérimenter des coiffures, avoir des tatouages. Mais je n'ai pas toujours été ainsi. Étudier la médecine m'a obligée à avoir un look plutôt conventionnel. Je voulais également m'adresser aux rejetés, à ceux qui pensent ne pas avoir de voix, ni de place dans l'industrie de la musique. Je voulais leurs montrer qu'on peut donner sa propre vision du monde.
Visionnez le clip d'Emeli Sandé, "Heaven" :
Quels styles de musique as-tu voulu insérer dans cetalbum ?
Je ne voulais pas me limiter à un seul style. Du coup, ma manière d'écrire et ma voix ont été les seuls éléments constants. Cela m'a permis ensuite de voyager dans différents types de musique comme le trip-hop en gardant comme ciment ma voix.
Alicia Keys a participé à l'élaboration du disque, comment s'est passée la rencontre ?
Elle faisait une tournée pour fêter ses 10 ans de "Songs In A Minor". Alicia est venue à Londres pour faire un spectacle et chanter au piano, mais son équipe cherchait un artiste pour faire l'ouverture. Quelqu'un m'a suggérée et j'ai donc ouvert le concert. C'était incroyable, surtout quand l'artiste en question est une réelle source d'inspiration. Après quoi, elle a écouté ma musique et m'a invitée à New-York pour l'écriture de son nouvel album. L'occasion aussi de plancher ensemble sur "Hope", titre présent sur mon disque. Alicia est une artiste très positive, et j'ai beaucoup appris à ses côtés. Elle est devenue un mentor !
Alicia Keys n'est pas la seule à avoir travaillé sur "Our Version of Events"...
En effet, Shahid "Naughty Boy" Khan a été le producteur de l'album. On adore écrire ensemble. Mais concrètement je voulais avoir une petite équipe et garder un esprit de famille. On se retrouvait tous dans l'ouest de Londres pour travailler.
Peux-tu brièvement présenter au public français les thèmes que tu abordes dans ton premier album ?
Ce disque est l'occasion de raconter tout ce qui a pu me passer par la tête depuis deux ans, des relations amoureuses aux confessions à Dieu avec "Heaven", en passant par le thème de l'addiction. "Daddy" fait référence à la dépendance en général, qu'elle soit à la drogue, à l'alcool... ou encore à la volonté de devenir numéro 1 à tout prix ! (rires) J'ai toujours aimé faire de la musique. Mais hors de question de mettre les pieds dans cet univers sans diplôme. C'est pourquoi, j'ai étudié la médecine. J'avais besoin de me sentir stable, avec ma vie sous contrôle. Je ne voulais pas être désespérée d'obtenir un contrat pour enregistrer un album.
La première fois que tu as joué en France, c'était en première partie de Coldplay à Paris-Bercy. Comment as-tu fais la rencontre du groupe ?
Nous sommes dans le même label. L'année dernière, j'ai fait une reprise d'une de mes chansons préférées du groupe "Every Teardrop Is A Waterfall". Le groupe l'a écouté et Chris Martin s'est ensuite intéressé à mes propres titres. Il a bien aimé c'est pourquoi j'ai été invitée à faire la première partie du concert de Paris-Bercy. J'étais impressionnée et angoissée à la fois car le public français ne me connaissait pas ! Je sais que tout ce que j'ai appris à faire en Angleterre ne s'applique pas au marché français. Alors tout ce que je pouvais faire était de venir, chanter et voir la réaction. Chose faite et je suis plutôt satisfaite de l'accueil : les gens ont vraiment été attentifs à mes chansons. En même temps, j'ai tenté de penser positivement : «
Coldplay aime tes chansons, le public aime Coldplay... Peut-être que les Français aimeront ce que tu fais ! » Quoi qu'il en soit, il est prévu que je revienne le 27 mars afin de présenter mes titres et il me semble que je chanterai mon deuxième single "Next To Me" sur le plateau de Taratata.
Désires-tu travailler auprès d'autres artistes ?
J'adorerais faire plus de collaborations, avec Alicia par exemple, mais je suis de plus en plus occupée. Je vais faire la promotion de mon album avec une tournée au Royaume-Uni, des shows en Europe et aux Etats-Unis.