jeudi 26 janvier 2012 19:21
Alexandre Bompard (FNAC) demande un alignement de la TVA du disque sur celle du livre
Par
Steven BELLERY
| Rédacteur
Alors que la 46ème édition du Midem (marché international de la musique) ouvrira ses portes demain à Cannes, le PDG de la FNAC, Alexandre Bompard, signe une tribune dans les colonnes du quotidien économique "Les Échos" dans laquelle il défend le rôle essentiel des distributeurs et appelle à une série de mesures d'urgences.
Crédits photo : ABACA
Alexandre Bompard monte au créneau. Le PDG médiatique de la FNAC signe
une tribune dans le journal économique "Les Échos" aujourd'hui. Alors que le Midem ouvrira ses portes demain à Cannes, le président du premier disquaire de France défend le rôle des distributeurs sans nier que «
l'avenir de la musique sera certes numérique ».
L'ancien PDG d'Europe 1 revient sur les chiffres alarmants que nous avions publiés il y a quelques jours :
le marché de la musique en France a perdu la moitié de sa valeur entre 2003 et 2010. «
La révolution numérique de la musique [a] deux conséquences majeures : loffre sappauvrit et shomogénéise avec un déclin des nouvelles références et une concentration croissante sur les best-sellers ; le téléchargement illégal et les offres dites gratuites font tendre la valeur économique de la musique vers zéro, ce que les économistes appellent un « bien public pur », mettant lintégralité de la filière sous tension. », écrit Alexandre Bompard.
«
Par conséquent, les distributeurs, acteurs oubliés du débat et des politiques publiques, permettent depuis 10 ans, via les ventes de disques, de porter toute léconomie de la filière. Alors que le marché du disque se réduisait de plus de moitié, ils ont assuré aux labels et aux producteurs, la promotion des artistes et des uvres. Mais en assumant ce rôle, ils ont été la principale variable dajustement de la crise. », rappelle le PDG de l'entreprise culturelle.
Alexandre Bompard défend ensuite le rôle de la FNAC dans le domaine musical. Selon lui «
la Fnac propose plus de 200 000 références dont le tiers environ ne sera jamais vendu dans lannée. Cest à ce prix que nous maintenons le catalogue le plus large, le plus diversifié et que nous assurons la promotion de nouveaux talents. Cette mission a un coût, devenu insoutenable. En 2011, nous avons vendu 16 millions dalbums, soit 6 millions de moins quil y a 5 ans et une perte de chiffres daffaires de plus de 100 millions deuros. Rien quen 2011, notre activité musique présente ainsi un déficit de 20 millions deuros. Face à de telles difficultés comment pouvons-nous continuer à assurer une place aussi importante au disque dans nos magasins ? », s'alarme-t-il.
Alors qu'il se réjouit que la musique soit «
la troisième activité culturelle préférée des Français », Alexandre Bompard appelle à «
une série de mesures » et de proposer par exemple «
un alignement de la TVA du disque sur celle du livre pour ne plus laisser un avantage de plus de 15 points aux acteurs américains qui pratiquent le dumping fiscal ; réallocation des aides publiques prioritairement en faveur des distributeurs ; allongement des délais de paiement aux fournisseurs et mise en place dun système de dépôt-vente
»
«
La disparition brutale des disques chez les distributeurs spécialisés [
] anéantirait toute chance de mutation dune industrie aux ressources inestimables. », prévient alarmiste le PDG de la FNAC.