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La "crise économique" comme on aime à l'appeler ne renverra pas le débat associé à la culture aux oubliettes ! Pour preuve, Martine Aubry, actuellement en campagne pour les primaires socialistes qui se tiendront le mois prochain, s'est exprimée hier au sujet de la loi Hadopi, proposant tout simplement sa suppression. Convaincue que la sanction graduée proposée par le gouvernement en place ne freinera pas le téléchargement illégal et qu'il a simplement «
opposé les jeunes au monde de la culture », elle fera de son projet de dépénalisation du téléchargement l'un de ses arguments. «
Hadopi sera abrogée et les échanges sur internet seront dépénalisés », a-t-elle déclaré. En remplacement, les internautes deviendraient contribuables à hauteur d'un à deux euros sur leur forfait internet qui seront par la suite reversés aux gestionnaires des droits d'auteur et à l'aide à la création. «
Il ne s'agit pas d'une licence globale puisque tous les internautes payeront » confirme-t-elle, consciente que l'artiste «
doit être rémunéré » : «
la protection du droit d'auteur est essentielle. ». Une taxation qui toucheraient tous les internautes, même ceux qui ne téléchargent pas. Une initiative qui pourrait être contestée par ces derniers ! Sans Hadopi, le téléchargement illégal serait ainsi dépénalisé, alors même que le Ministère de la Culture se félicitait il y peu du
succès de la loi Hadopi.
«
L'idée c'est de commencer par la musique et d'y aller étape par étape » explique l'un de ses proches Christian Paul, définissant par la même occasion un plan de protection de la culture plus large. La littérature et le cinéma seraient concernés mais «
ce prélèvement concernerait d'abord la musique, les industries du cinéma et du livre sont très différentes et, financièrement, souffrent moins du téléchargement illégal ». Les deux acteurs sont rejoints par François Hollande sur l'idée que les fournisseurs d'accès à Internet devront eux aussi payer : «
après l'abrogation d'Hadopi, il faudra une nouvelle législation, discutée à la fois avec les internautes et avec les auteurs. Il faudra une contribution, c'est indéniable. ». ("Nouvel Obs".).