Fête de la musique : 30 ans de découverte

Pour célébrer la musique, le ministère de la culture et de la communication a choisi cette année de placer l'évènement sous le signe de L'Outre Mer. Une thématique originale qui devrait rendre accessible à tous les Français une autre musique peu répandue dans l'Hexagone et qui fait pourtant pleinement partie de la culture française. La Métropole se convertit aux sonorités des îles le temps d'une journée, ou plutôt d'une soirée, comme chaque année depuis la création de cet événement en 1982. Reggae, zouk et tambours résonnent déjà dans la capitale et dans toutes les rues françaises : « Dans le cadre de l’Année des Outre-Mer, une attention particulière sera portée à la richesse et à la diversité des cultures musicales ultramarines. Ainsi, les gwokas guadeloupéens, les biguines martiniquaises, les mayolas réunionais et toutes les musiques traditionnelles dans leur variété, mais aussi les musiques actuelles, dans toute leur diversité, seront particulièrement mises en lumière ». "Diversité" : un terme expliqué cette année par Frédéric Mitterrand : la Fête de la musique « fait partie de ces moments de la vie de notre pays où les mots "fraternité" et "vivre ensemble" prennent tout leur sens ». Le site internet officiel de l'évènement met à disposition toutes les informations utiles pour y participer, de même que les programmes de plusieurs villes y sont relayés afin de renseigner sur les évènements à ne pas manquer. Pure Charts vous propose par ailleurs sa sélection des concerts les plus importants, à Paris, mais aussi en Province.

La Fête de la musique est sans conteste l'un des événements majeurs de l'année. Annonciateur de l'été, du soleil et des vacances, il est le moyen de mélanger les cultures, rappelant les multiples identités qui peuplent notre pays. Chanteurs en herbe ou confirmés, groupes rock ou classique, chacun peut proposer son œuvre, son interprétation. Une sorte de tremplin musical où tous peuvent se faire plaisir et nous faire plaisir. C'est ainsi qu'a été pensée la Fête de la musique : elle encourage les musiciens amateurs à se produire bénévolement dans les rues et les espaces publics, et permet ainsi à un public large d’accéder à des musiques de toutes sortes et origines, mêmes celles chantées dans d'autres langues. Selon l’INSEE, la Fête de la musique est connue par 97% des français, dont 10% parce qu'ils y ont participé en tant que musicien ou chanteur.

Jack Lang : "la musique partout et le concert nulle part"

Quand Maurice Fleuret devient Directeur de la Musique et de la Danse en octobre 1981, à la demande de Jack Lang, il applique ses réflexions sur la pratique musicale et son évolution : « la musique partout et le concert nulle part ». En 1982, suite à une étude sur les pratiques culturelles des français, il apprend que cinq millions de personnes, dont un jeune sur deux, jouent d’un instrument de musique. Il imagine alors les faire descendre dans la rue. Jack Lang, alors Ministre de la Culture pour la première fois, met en place le projet "Fête de la musique", le 21 juin 1982, jour du solstice d’été. Des musiciens professionnels et amateurs de tous les horizons musicaux se mobilisent, faisant de cette fête un évènement populaire dès sa première année. Voilà comment se traduit « une politique qui entendait accorder leur place aux pratiques amateurs ainsi qu’au rock, au jazz, à la chanson et aux musiques traditionnelles, aux côtés des musiques dites sérieuses ou savantes ». Dès 1985, la Fête de la musique s'exporte, et compte une centaine de pays participants sur les cinq continents quinze ans plus tard.


Crédits photo : ABACA, Benjamin Lemaire.