La musique adoucit les murs ? Pas toujours. En Belgique, le conflit entre flamands et francophones s'alourdit d'un épisode qui aurait pu inspirer Dany Boon pour son film "Rien à déclarer". En 2005, la STIB, compagnie chargée de l'exploitation du métro belge, a pris le parti de diffuser des chansons plutôt que de la musique d'ambiance. Un fait anodin en apparence, qui n'a pourtant pas tardé à raviver de vieilles querelles. En effet, An Van Hamme, porte-parole de la STIB explique : «
Nous avons tenté de diffuser des chansons du hit-parade international. À savoir de nombreuses chansons en français et pratiquement aucune en néerlandais, et cela a suscité des plaintes de néerlandophones ».
Face à ce tollé, la STIB, dans l'incapacité de trancher sans risquer de se mettre à dos un partie de la population, a tout simplement stoppé la diffusion de titres en français et en flamand. Désormais, les usagers du métro bruxellois effectueront leurs trajets au rythme de chansons interprétées en anglais (70%), en italien (15%) et en espagnol (15%). Un choix qui semble leur convenir puisque 85% des utilisateurs du métro se déclaraient satisfaits de cette décision.
La Belgique en quelques points
La Belgique est un État fédéral qui se compose de communautés (française, flamande et germanophone) et de régions (wallone, flamande et bruxelloise). Bruxelles, capitale bilingue du pays, est composée d'une majorité francophone. Mais les communes flamandes alentour craignent la propagation du français sur leur territoire avec l'installation de francophones à la recherche de logements moins chers que dans la capitale. Près d'un an après les élections législatives de juin dernier, les partis francophones et flamands n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement, les Flamands réclamant davantage de pouvoirs pour les régions.