Le jazz en perte de vitesse ? On vous dit pourquoi

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Le jazz n'attire plus les masses. Le XXème siècle a vu l'émergence de ce courant musical associé au saxophone et à la culture des populations noires américaines. Le XXIème siècle voit son déclin, la faute a des difficultés économiques. Les musiciens argumentent, chacun pensant savoir expliquer le désintérêt du public...


Pas facile pour les jazz-men de remplir les salles. Depuis quelques années, ce courant musical populaire né au début du XXème siècle est en perte de vitesse. Les ventes de disques l'attestent, il devient difficile de faire recette dans le milieu. A juste titre, il serait tout aussi intéressant de demander aux français quels sont les artistes jouant du jazz qu'ils connaissent. Les réponses seraient sans aucun doute bien peu nombreuses. Les tops sont totalement vidés des artistes jazz, que ce soit en France, comme aux États-Unis, pourtant le berceau du mouvement. A qui la faute ? Une question à laquelle il n'est pas évident de répondre mais qui interpelle Le Monde dans son édition du 13 avril.

Une lettre de Laurent Coq, pianiste, adressée à Sébastien Vidal, programmateur du Duc des Lombards, ce très important club parisien, ouvre le débat. Dans cette missive, le pianiste accuse une programmation trop sectaire, une métamorphose du jazz pour le profit. En effet, le courant musical est beaucoup moins accessible au grand public. Pire encore, il serait vidé de son sens premier : un message d'union et de partage. On se souvient très bien que le jazz est associé à la lutte des classes, aux revendications des populations noires des États-Unis. Comme une force de parole, la musique devait rassembler. Cependant, les transformations opérées au sein du Duc Des Lombards sont tout à fait représentatives de l'évolution du jazz, le poussant inévitablement à sa perte.

Les propriétaires de clubs, là où l'art s'exprime le plus, seraient désormais uniquement attirés par l'appât du gain plutôt que la cause artistique que défendent les musiciens. Faux, certains répliquent que les propriétaires ne sont pas philanthropes. Cependant, les artistes ne sont plus invités s'ils n'ont pas encore atteint une certaine notoriété. C'est le chien qui se mord la queue ! Une élite du jazz se crée, au détriment de nombreuses découvertes qui ne renouvelleront pas le genre. Pour être invité, il faut avoir un disque. Pour publier un disque, il faut de l'argent. Triste constat de nombreux artistes qui désespèrent de pouvoir jouer et être entendus pour gagner les quelques ronds leur permettant d'enregistrer un album... Impossible donc de sortir de cet engrenage puisque chacun se replie sur ce qu'il a pu créer ou accrocher à son CV. Les seuls artistes actuellement joués et diffusés auront-ils des successeurs ? Rien n'est moins sûr ! D'autres en revanche restent optimistes, pensant que le combat est l'une des bases du jazz...



Crédit photo : ABACA
Retrouvez l'article du journal Le Monde "Gros malaise chez les musiciens de jazz".

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