lundi 06 septembre 2010 7:00

Rencontre avec Karine Ferri

Par Alexandre JOULIE | Rédacteur
Karine Ferri a rejoint cette année NRJ où elle co-anime "Le 6/9" aux côtés de Nikos Aliagas et Mustapha El Atrassi. Elle animera également trois émissions sur Direct 8, l’occasion pour Charts in France de lui poser quelques questions sur la radio et la musique… Rencontre avec une animatrice pleine d’humour.
NRJ, ça évoque quoi pour toi ?
Karine Ferri : Qu’on l’aime ou qu’on la critique, il y a un point où tout le monde s’accorde, c’est que sans NRJ, il n’y aurait jamais eu de radio libre. Jean Paul Baudecroux et Max Guazzini ont changé l’histoire de la radio en France. NRJ est une radio populaire et l’assume, et ça me va bien parce que je suis une fille populaire. La plupart des grands animateurs de radio ou de télévision, je pense notamment à Julien Courbet, sont passés par NRJ. Cauet fait son retour sur NRJ par exemple, il était dans la maison il y a longtemps déjà. Je n’ai pas la prétention de faire la couverture des Inrocks et quand je co-anime le 6/9, je sais très bien que je ne suis pas sur France Inter. Pour autant, NRJ est la première radio à avoir lancé des concerts en Province, à avoir créé une cérémonie telle que les NRJ Music Awards ; quelle autre radio aurait pu le faire d’ailleurs ? NRJ va à la rencontre de son public, il y a un lien très fort avec les gens, et j’aime ça. Nous serons bientôt à Bordeaux avec Nikos et Mustapha, et j’en suis ravie. NRJ a également lancé beaucoup d’artistes, populaires certes, mais c’est la vocation de NRJ. Quand vous marchez dans les couloirs de la radio, et que vous voyez tous ces disques d’or au mur, vous sentez bien qu’il s’en est passé des choses. Alors pour répondre à ta question, je suis très fière de rejoindre la première radio musicale de France l’année de ses 30 ans, nous sommes presque nées en même temps ! On est toujours aussi fraiche et jeune. (rires)

Que retrouve-t-on dans l’iPod de Karine Ferri ?
En France, il y a une tradition qui veut que l’on écoute soit du populaire, soit de la musique underground, comme si les deux étaient incompatibles. Et bien moi je pense que l’on peut faire le grand écart, on peut aimer Hélène Segarra, Matthieu Chedid, Emilie Simon et Muse par exemple. On peut aimer les artistes Ed Banger et Mercury. Sais-tu par exemple qu’Hélène Segarra était au concert des Shakaponks ? C’est difficilement imaginable je te l’accorde, mais elle y était et elle aime ce groupe. C’est vraiment franco français cette mentalité de mettre des gens dans des cases. J’ai une vraie passion pour la musique saoule américaine : Ray Charles, Stevie Wonder... J’aime les « voix blacks ». Ceci étant, j’aime découvrir en feuilletant les Inrocks, Tsugi ou des groupes que l’on n’entend pas forcément à la radio. Récemment, je me suis prise une grosse claque en écoutant l’album "Funeral" d’Arcade Fire. Et puis c’est peut être mon côté féministe, mais j’aime les nanas qui prennent des risques et qui en imposent : Lady Gaga forcément, mais aussi Gwen Stefani ou Beth Ditto. En France, on en a Jenyfer Ayache de Superbus, je la trouve très prometteuse. Ou encore Béatrice de Cœur De Pirate ou Olivia Ruiz encore… Et puis, il y a les hors-catégories, les muses. Vanessa Paradis, Charlotte Gainsbourg ou Keren Ann que je respecte beaucoup. Tu me parlais d’iPod, mais j’achète encore des CDs. J’aime connaître le nom des auteurs, des arrangeurs et surtout, j’aime me souvenir des enchainements des chansons, les unes après les autres. L’iPod c’est très pratique, mais ça a un inconvénient, ça inscrit les chansons dans l’éphémère.


Et les chanteuses à voix ?
Encore une fois, il faut arrêter de cloisonner la musique à telle ou telle catégorie. Oui j’aime les chanteuses et les chanteurs à voix. Beyoncé est une chanteuse à voix, Amel Bent est une chanteuse à voix, mais elles ne sont pas que ça… Elles sont aussi de très bonnes chanteuses de R'n'B. Si vous prenez Céline Dion, l’album "D’eux" vendu à 50 millions d’exemplaires à travers le monde est un véritable chef d’œuvre. Les paroles de "Vole" et "Je sais pas" sont fragilement enveloppées dans l’écrin de voix de Céline, et c’est hors du temps. Je fais très attention aux textes en règle générale, j’aime les belles plumes, les textes bien ciselés, j’aime les belles lettres de la Grande Sophie, Jean Fauque, Zazie, Noir Désir, Vincent Delerm, Nathalie Reims... A ce titre, la chanson "Il y a" de Vanessa Paradis, écrite par Gaëtan Roussel, est un de mes coups de cœur du moment. « Il y a là la peinture, des oiseaux d'envergure, qui luttent contre le vent. Il y a là les bordures, les distances, ton allure, quand tu marches juste devant ». La chanson Marine de Vincent Delerm me plait énormément aussi : « Je ne peux pas effacer le garçon juste avant moi, il faudra diviser certains sentiments par trois ». Qui n’a pas vécu ça… La musique est affaire avant tout de sentiments.

Les chanteurs de télé-réalité, tu en penses quoi ?
Grégory, Jenifer, Olivia Ruiz, Nolwenn Leroy, Elodie Frégé, Emma Daumas, Thierry Amiel, Quentin Mosimann, Amel Bent, Christophe Willem, Julien Doré, Amandine Bourgeois, Benjamin Siksou, Camélia Jordana, Alizée qui a commencé par "Graines de Star", Sheryfa Luna, Matt Pokora, Louisy Joseph… Il y a encore des gens qui pensent que la télé-réalité ne débouche sur rien ? Tous ces artistes ont marqué la décennie 2000-2010. Après, on aime ou on n’aime pas, c’est autre chose… Et je ne parle que de la France, parce que Carrie Underwood, Kelly Clarkson, Jennifer Hudson ou Agnès ont vendu quand même quelques disques ici et là ! (rires)

Il parait que tu as une passion pour Dalida ?
Ah vous sortez les dossiers ! (rires) Je vous l’ai dit, je suis populaire. Avec ce dossier, je peux dire adieu à ma couverture des "Inrocks" ! (Elle rit aux éclats). C’est vrai, j’adore Dalida : quelle carrière, quelle femme, quel destin. Dalida est l’exemple même de ce que j’appelle une chanteuse populaire ; pour autant ses textes étaient très soignés, "Fini la comédie", "Il venait d’avoir 18 ans", "Mourir sur scène", "Eux"... C’est amusant que je me retrouve sur NRJ, parce que Dalida a vraiment soutenu NRJ lors de la manifestation pour les radios libres, se baladant en bus avec Max Guazzini… Il se murmure qu’Orlando envisagerait de réaliser une comédie musicale sur la vie de sa sœur. Je veux être à la première ! Orlando si tu me lis, appelle 06... (rires). Je trépigne d’impatience !

La crise du disque, tu en penses quoi ?
Évidemment qu’il faut légiférer, mais il faut une vraie loi avec de vraies sanctions. On tue la créativité, on tue des emplois… Si tu as une voiture que tu fais un excès de vitesse, on te sanctionne, là c’est la même chose. Si tu télécharges la propriété intellectuelle d’un artiste illégalement, c’est normal que tu sois sanctionné. Il faut sanctionner aussi bien celui qui a téléchargé illégalement que les hébergeurs. Bien sûr le débat est plus complexe, et que là ça fait un peu conversation de comptoir. Aujourd’hui un disque d’or c’est 50 000 exemplaires, à la grande époque de l’industrie du disque, on hésitait à te re-signer si tu vendais ce nombre de disques. Un artiste qui est juste interprète, qui n’écrit pas et qui ne compose pas, ne gagnera vraiment pas très bien sa vie. Alors on a beau essayer de trouver des parades, en faisant des coffrets collectors, en produisant plus de tournées, en mêlant les marques aux artistes... La seule solution, c’est de légiférer.

Si les NRJ Music Awards étaient demain, tu nominerais qui ?
C’est amusant comme question ! Chez les françaises, Amel Bent pour son année exceptionnelle, Alizée pour sa prise de risque, Jenyfer Ayache pour les dix ans du groupe Superbus... Tu as vu l’affiche de leur concert, elle est chouette ! Et Mylène Farmer pour son live, car quoi qu’on en dise, Mylène, elle est à part. Chez les internationaux, Beth Ditto, Britney Spears parce que je suis certaine que le prochain single sera exceptionnel comme d’habitude, Pink parce que j’ai vu son concert et qu’elle est incroyable et Lady Gaga, évidemment. Je ne vais peut-être pas vous faire toutes les catégories (rires) ! Et sinon dans le désordre : Muse, Justin Nozuka, Indochine, Robbie Williams, l’équipe du Glee Club et Sexion d’Assaut.

Tu vas présenter "Mademoiselle Cinéma" sur Direct 8, sur la TNT : quelle est ta bande originale préférée ?
Difficile comme question, il y en a énormément : la bande originale du film "Les Poupées Russes" et son titre phare "Smile", la musique du film "Ma France" avec Sylvie Testud et composée par Fugu est délicate. Je me souviens aussi de "La fille de joie" chantée par Marion Cotillard dans "Les jolies choses". François Ozon et Xavier Dolan soignent toujours leurs bandes originales également, celle de "8 femmes" est vraiment chouette, et dans "Les amours imaginaires", Dolan a placé du Dalida, donc forcément ! Sinon comme toute fille qui se respecte, j’accepte de danser sur "Dirty Dancing" et j’aime les bandes originales de Disney.

Dernière question, quel sera pour toi l’évènement musical de l’année ?
Tu veux dire quel évènement musical à part les NRJ Music Awards ? (Elle rit). Tu as vu je fais bien la promo ! L’album de Britney Spears forcément, le retour très attendu du groupe No Doubt, les best of d’Aérosmith et des Rolling Stones.

Un mot pour conclure ?
Quand je fais mes chroniques le matin au 6/9 et que je cherche des infos, je viens souvent sur votre site, que je trouve bien fait, alors continuez à nous informer de manière bien sympathique ! Bon, sur ce : « Goodbye my friends is not the end » (Elle rit). Ah oui, ça c’est les Spice Girls, je suis très 90's aussi, c’est ma génération. Ophélie, Blink, Coolio, les Spice Girls... Là, c’est vraiment foutu pour la couverture des "Inrocks" et pour être invitée au "Grand Journal" aussi… (rires)
Pour en savoir plus, visitez son site officiel sur karineferri-officiel.com.
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