Solidays 2008 : pari réussi !

Par Benoît FRERE | Rédacteur
La rédaction de Charts in France, présente sur les trois jours couvrant le festival Solidays, vous fait part de la réussite de cette édition 2008, dix ans après sa création. Empyr, Rose, Thomas Dutronc, Nneka, NTM... tous se sont succédés sur scène devant un total de 150 000 visiteurs.
Vendredi 4 juillet, jour de lancement de cette dixième édition du festival Solidays, visant à lutter contre le virus du sida en reversant ses bénéfices à la recherche contre la maladie. Une arrivée assez bruyante sur Solidays pour la rédaction de Charts in France, avec un gros son rock provenant de la scène accueillant le groupe Empyr, avec cela dit un point négatif : une musique beaucoup trop forte par rapport à la voix de Benoit Poher, laissant les textes inaudibles à nos oreilles. Ne parlons de Deportivo, un amas de bruit sur l'Hippodrome de Longchamp.

Les artistes du métro entrent en scène quelques minutes plus tard : une chanteuse avec une énergie assez incroyable, et un univers musical variant différents styles : mambo, jazz, funk, au son du saxo, omniprésent. Ça sonne extrêmement bien, elle chante parfaitement et les musiciens sont d’une justesse épatante. Bombjack, le groupe d'Alexandre Balduzzi, suivra par la suite.

Nneka, une artiste attendue au tournant après la parution de son excellent second album, et qui ne déçoit pas, tant sa voix très “roots” et très puissante scotche l'auditoire. Son univers reste intact mais nettement plus accentué reggae sur scène, rappelant notamment Bob Marley. Seule aspect gênant : certaines chansons ont perdu de leur efficacité au niveau musical et mélodique, par rapport aux versions originales de ses albums, beaucoup plus efficaces. Une ambiance reggae régnait au Domino, le public ne se faisant pas prier pour danser sur son dernier single "Heartbeat", qui a électrisé la foule qui le reprenait en chœur.

La talentueuse Micky Green fait son apparition à 20h00 dans un costume très sexy d'hôtesse de l'air. Une artiste qui déçoit, livrant ses morceaux les uns après les autres, comme sur son album, sans aucune retouche personnelle.

Rose enchaine ses tubes dès 23h00 (pendant que Patrice propose son univers non loin de là), passant de "La liste" à "Ciao Bella" et "Sombre con", repris en chœur par un public très bobo. Bensé, son Julien (avec qui la chanteuse s'est mariée la semaine dernière), présent en backstage, l'observe tendrement.

Cali est le premier artiste à monter sur scène dès le lendemain. Un chanteur qui sait avec brio électriser son public. Aidé, il faut dire, par les hymnes que sont devenus ses singles "Elle m'a dit", "Je m'en vais" ou "1 000 cœurs debouts".

Kery James, un rappeur sachant mettre le feu à son auditoire, le faire participer, et réagir aux valeurs de base du festival Solidays, enchaîne avec intelligence ses morceaux "Le combat continue", "Banlieusards" ou "Vrai peura", après les avoir introduit par "A l’ombre du show business", avec Charles Aznavour en duo virtuel. Pour finir, un duo plein de pédagogie (démagogique ?) avec son frère Béné, qui rappelle que l’éducation est nécessaire pour vivre, afin d'éviter de tomber dans les pièges de la délinquance. Kery James invite également Mafia Kafri à venir sur scène chantant avec lui l’électrisant "Foolek". L’ambiance était survoltée. On retiendra quand même l'image d'un artiste qui se plaint d'un système, duquel il se sent en marge, et qui en profite quand même pleinement.

Asa, une artiste pétillante sur scène, dont on retiendra la joie de vivre qui envahit l’Hippodrome de Longchamp sur des kilomètres ! Un seul défaut : vouloir trop rester dans son univers même en live, et ainsi ne pas explorer d’autres versions de ses titres.

Hocus Pocus crée l'évènement dès 19h00. Les musiciens jouent terriblement bien, le son est bien présent, et le rappeur de très bonnes intentions, même si les versions restent encore une fois trop identiques à celles de l’album, dommage…

Bumchello, notre gros coup de cœur musical, avec la participation survitaminée et survoltée de Didier Wampas. Les musiciens jouent extrêmement bien (notamment Vincent Ségal, violoncelliste de -M- ou Calogero), Didier en fait des tonnes, comme à son habitude, et le public est extrêmement réceptif. Ce n’est ni inaudible, ni agaçant, simplement jouissif pour les oreilles et tonifiant pour le corps notamment sur "Bumcello Disco", improvisé pour l'occasion. Une très grosse surprise musicale faisant salle comble au fur et à mesure que le concert avançait.

Thomas Dutronc, avec sa violoniste déchaînée électrisant la foule et transmettant une incroyable ambiance festive au son du jazz manouche, accompagnée par les autres excellents musiciens de la formation du fils de Françoise Hardy, marque également cette dixième édition du festival.

Et enfin pour finir en beauté la journée de samedi, le concert des 10 ans de Solidays, avec un discours beaucoup trop long, qui finit par agacer le public. Les enchaînements entre chaque artiste manquent de rapidité et freinent le rythme du spectacle. Malgré de très beaux moments, notamment Asa et Yael Naim sur "Stand By Me" de Percy Sledge dans une version nu-soul, ou bien encore Renan Luce et Thomas Dutronc dans une reprise coquine de "Quatre-vingt-quinze fois sur cent" de George Brassens, plusieurs grosses déceptions : l’ambiance plombée en ouverture par Grand Corps Malade, n’ayant pas fait l’effort d’écrire un texte inédit contre le sida pour l'occasion. On aurait préféré une introduction plus dynamique pour introduire le show. Le slammeur sera suivi par La Grande Sophie qui lit le texte du "Et moi et moi et moi" de Jacques Dutronc sur le prompteur... un morceau qu'elle reprend en duo avec Jeanne Cherhal. Bref un début qui s'annonce mal... Il aura fallu attendre Didier Wampas et Jeanne Cherhal de nouveau, soit la quatrième chanson, avec "Ça c’est vraiment toi" de Téléphone, pour que le public s'amuse enfin. NTM enchaine ensuite avec beaucoup d'énergie, pour sa reformation scénique très attendue.
A noter, la présence de DJ Zebra, mixant divinement bien de nombreux morceaux, tel que son remix dancefloor maîtrisé de "La lettre" de Renan Luce.

Une cinquième scène a été installée pour deux nuits électro, les vendredi et samedi soirs.

Le week end se terminera pour la rédaction de Charts in France par le concert de La chanson du dimanche avec leur univers humoristique proche du folklore, sur de très bonnes musiques mais aux paroles malheureusement inaudibles.

Richie Havens poursuit, devant qui le public reste tout simplement ébloui et impressionné par le talent intact d'un chanteur qui était l'un des précurseurs de Woodstock. Une même ambiance musicale sur toutes les chansons, serait le seul bémol concernant la présence de cette légende musicale.

The Ting Things, le très bon groupe pop/rock anglais révélé au grand public grâce à la pub Apple pour les iPods fait son entrée en scène vers 17h00. Leurs chansons sont souvent présentées sous la forme d’ascensions musicales et vocales, qui définissent par la même occasion leur univers musical.

Yelle, à 18h00, met le feu au festival transformant la scène en club géant au son programmé et joué en live par ses musiciens, de "Je veux te voir" à "A cause des garçons". Le public est en délire.

Quand aux Cowboys Fringants, ils clôtureront cette dernière journée de concerts, avec leur ambiance country, folklore, qui finit cependant par lasser sur le long terme.

Pour finir, IAM mettra le feu avec la plupart de ses tubes.

Une programmation plus indée que populaire, mais qui réussira justement là où celle de l'an dernier avait échoué. Luc Barruet, créateur de Solidarité Sida et du festival se félicite des 150 000 visiteurs au compteur.
«Ce record prouve qu'on est capable de rebondir et que les difficultés de l'an dernier n'étaient que passagères» déclare-t-il. Pari réussi !

Solidays, créé en 1999, a permis de réunir lors des neuf précédentes éditions, huit millions d'euros pour l'aide aux malades, selon Solidarité Sida.



Pour en savoir plus, visitez solidays.org.

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