Bonjour Sofia, ravi de te rencontrer à nouveau pour la parution de ton nouvel album, "La vie en entier", en bacs depuis le début de l'estivale saison. Qu'as-tu fais cet été (Thierry Cadet, rédacteur) ?
Sofia Mestari : Je suis allée au Maroc, passer du temps avec ma famille, ce qui m'a permis de prendre du recul afin de préparer ma rentrée en France qui sera scénique. Je vais bientôt entrer dans une période de promo concernant ce nouvel album, et il me fallait me ressourcer après tous ces mois passés en studio à son élaboration. Et puis la France et le Maroc sont mes deux pays d'origines, j'aimerai d'ailleurs dans ce dernier y développer à l'avenir des projets artistiques, venir en aide aux plus démunis...
Ce nouvel opus, "La vie en entier", est sorti le 16 juin dernier. Es-tu satisfaite de son accueil jusqu'à présent ? Pourquoi avoir choisi de le laisser paraitre dans une période creuse niveau médias ?
J'ai envie de te répondre, «pourquoi pas» ? Tu sais, il y a toujours des évènements susceptibles de venir bousculer la sortie d'un disque... Actuellement, c'est la rentrée, tout le monde s'y engouffre, ensuite c'est Noël, et les bacs seront remplis de Best Of et de coffrets, je ne crois pas qu'il y ait particulièrement de date préférentielle. Je suis très fière de ce disque, et nous allons tout faire pour le développer comme il se doit. Le retour de mon public est plutôt bon, il me reste maintenant à aller à la rencontre des gens qui ne le connaissent pas encore...
Quelle est la différence fondamentale entre ce nouvel album et le précédent, "En plein cur de la nuit" (Top 82 en 2003), porté par le hit "Ne pars pas" ?
On a essayé d'approcher une certaine véracité au niveau des textes, j'y ai mis un point d'honneur. Et je suis, par ailleurs, pleinement satisfaite de toutes ces belles chansons que m'ont écrites les auteurs avec qui j'ai collaboré. Et puis il y a les arrangements aussi, qui sonnent plus soul, moins variétés qu'auparavant.
Comment expliques-tu que le disque ne soit pas entré au Top, parmi les 200 meilleures ventes, depuis sa sortie ?
Je ne vais pas te le cacher, je crois que j'ai toujours eu un vrai problème d'image. C'est ce que nous allons tenté de travailler dans les prochains mois avec toute mon équipe, à commencer par le tournage du clip du premier extrait de l'album.
Tu es, à l'instar de Maurane, l'une des plus belles voix de la chanson francophone, mais ne crois-tu pas par ailleurs que le succès de Chimène Badi, pulpeuse et originaire du Maghreb, comme toi, t'ait fait de l'ombre ?
Je ne crois pas non, parce que je n'étais pas 24h/24 dans les médias avant son arrivée non plus (sourire)... Il y a de la place pour tout le monde. Je connais bien Chimène, c'est une amie, et nous n'avons aucun problème de concurrence. Ses influences sont plus proches de Whitney Houston, et les miennes de Tracy Chapman par exemple. Je crois simplement que, pour le moment, le public n'associe pas encore mes chansons et moi-même. Et puis, comme je te l'ai dit tout à l'heure, la promo va véritablement commencer cet automne. Je suis confiante.
Parle-moi de l'opus "La vie en entier", comment as-tu rencontré l'équipe qui t'entoure ?
Khalil, le réalisateur de mon disque, je l'ai rencontré il y a quelques temps déjà. Nous avons enregistré un duo avec sa sur, Assia, "De l'autre côté de la mer". Il y aussi, Dalvin, qui m'a si bien comprise, il est comme un frère de cur pour moi. Ginie Line, Alain Lanty, Brice Homs... sont aussi des rencontres foudroyantes de vérité, qui comptent beaucoup. C'est le hasard de la vie qui m'a mise sur leurs chemins (sourire).
"De l'autre côté de la mer" a été le premier extrait du disque, l'hiver dernier, sans malheureusement toutefois accrocher les programmateurs radios. As-tu été déçue ?
C'est dommage en effet car cette chanson a un message très fort, et que Assia est une nana géniale, très généreuse. Mais elle n'a pas dit son dernier mot, nous allons la faire vivre plus encore sur scène.
C'est dans un style beaucoup plus groove, presque soul en effet, avec en tout cas des arrangements très modernes, proches du R'n'b, que cette chanson a été enregistrée. Est-ce une direction dans laquelle tu veux aller désormais ?
J'aime ces sonorités aussi, oui. Tout autant que des ambiances acoustiques d'ailleurs. "De l'autre côté de la mer" a quelque chose de très arabisant également. Et ce sont en effet toutes ces influences qui forment ce nouvel album. Et puis je me suis attardée sur le fait d'aller au bout des choses, à chaque note, à chaque interprétation des mots qui constituent ces nouvelles chansons. J'ai tenté de créer un chemin pour approcher le cur des gens, sans fioriture.
Pourquoi ne pas avoir choisi de continuer à travailler avec les auteurs de tes premiers succès : Benoit Heinrich, Nicolas Richard, Laurent Gilly... ?
Ce sont les aléas de la vie. Même si, Vic Emerson et Jérôme Dejey, qui avaient co-réalisé "En plein cur de la nuit" sont toujours là. Thierry Saïd, aussi.
Qui a choisi "La vie en entier" comme premier extrait ? Peux-tu nous raconter l'histoire de cette chanson ?
C'est simplement le premier titre sur lequel j'ai craqué, même si je suis fière de toutes les chansons. "La vie en entier", ce sont ma vie, la tienne, et toutes les autres. Né de l'union d'un homme et d'une femme. C'est la même histoire aux quatre coins du monde. C'est de ce thème dont j'avais envie de parler.
Pour ma part, je pense que "A l'autre bout du monde", et "Tout l'amour du monde" feraient d'excellents singles également...
Merci beaucoup (sourire), c'est très important pour moi d'avoir des avis extérieurs.
Tu as co-composé trois morceaux sur cet album, mais par ailleurs écris aucun texte...
Je ne m'en sens pas encore capable. Les auteurs, avec qui je travaille les thèmes, les mots, m'ont apporté un travail tellement magnifique ! J'ai essayé pourtant, mais je préfère vraiment laisser ça pour le moment à des gens qui le font mieux que moi. Il faut dire que je suis très pudique aussi. Et puis tu sais, pour parler du rose, il ne faut pas uniquement parler de rouge et du blanc par exemple : il y a des milliers d'autre nuances, et ce sont ces nuances là que les auteurs réussissent a retenir et à mettre en formes. Ils m'ont parfaitement cernée et ont fait un travail remarquable en m'apportant de la profondeur.
Parlons de la scène, où et quand sont-elles prévues ?
Dans quelques jours nous allons mettre en place une série de concerts à Paris, en résidence. Je voudrais m'installer dans une salle, régulièrement, trois ou quatre fois par semaine, afin que le public découvre petit à petit mon univers. J'ai hâte (sourire).
C'est vrai que tu n'as jamais cessé de faire de la scène, on t'a vu notamment aux concerts de Jean-Félix Lalanne, "Autour de la guitare"...
J'y ai participé oui, et ce fût magique pour moi. Jean-Félix est quelqu'un de bien.
Chanteras-tu, au delà de ce nouvel album, les succès qui t'ont révélée : "On aura le ciel", "Ce que tu m'as fait", "Ne pars pas"... ?
Evidemment ! Elles auront toutes leur place lors mes prochains concerts, mais réarrangées. Je sais que le public qui viendra me voir les attend, et c'est toujours un réel plaisir pour moi de les chanter. Elles font partie de mon parcours.
Merci Sofia pour ce délicieux moment.
Merci à toi et à Charts in France de me soutenir, c'est très important pour moi. A très bientôt.
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Redécouvrez le clip de Sofia Mestari, "Ne pars pas" (2003) :
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