Koxie en interview

Depuis plusieurs semaines, l'offensive Koxie avait commencée ! Doucement mais sûrement, la jeune femme a grimpé une à une les marches du Top sans jamais fléchir, jusqu'au podium... Nous l'avons rencontrée.
Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Bonjour Koxie, tu inaugures une nouvelle rubrique, "Rédactrice en Chef d'un jour", sur Charts in France. Carte blanche à toi tout le week-end, dès samedi !
Koxie : J'en suis ravie, merci ! Sachant que vous avez été l'un des premiers sites à parler de "Garçon", en avril dernier, avant même que le single soit sorti.

Parlons de "Garçon" justement : es-tu étonnée du succès fulgurant du titre (ndlr : troisième semaine consécutive en tête des ventes de singles en France) ?
Oui et non. Non parce que j'avais déjà eu un avant-goût de son impact via MySpace et toutes les connections que le single avait enregistrées, mais surprise par contre de l'accueil au niveau des ventes, du Top et des médias.

Tu sembles très proche de tes fans, notamment via MySpace...
Bien sûr ! Il m'arrive même souvent de dialoguer avec eux sur MSN. Je reste parfois quelques heures, ils me posent des questions et j'y réponds. C'est très important pour moi.

Tu ajoutes donc ton nom à ceux déjà révélés par le Net, d'Arctic Monkeys à Kamini, en passant par Yelle ou Lily Allen...
Oui (sourire), je crois que maintenant le Web est l'un des nouveaux gros pôles médias qu'il ne faut surtout pas négliger, et aussi une vraie source de découvertes musicales.

Par contre, tu as depuis ta signature, retiré de ton MySpace le titre "Garçon" en écoute ; quelle est ta position face au téléchargement illégal ?
Le titre va revenir prochainement sur ma page mais pas dans sa totalité. Ce que j'en pense ? Je ne te cache pas qu'il m'est arrivée à moi aussi de télécharger illégalement, mais seulement au début des Peer-To-Peer, et parce que j'avais besoin d'un morceau enfouit au milieu d'un vieil album pour le bosser, m'en influencer, ou autres... Je n'ai jamais téléchargé illégalement un jeune artiste.

C'est donc Valéry Zeitoun (ndlr : producteur de Chimène Badi, Grand Corps Malade, Max Boublil, Olivia Baum...) qui est passé sur ton profil en surfant, tombant nez à nez avec la maquette de "Garçon" ?
Un soir vers 19h, j'ai reçu un email d'un type qui, me disant qu'un producteur s'intéressait à ma musique, me demandait de l'appeler à tel numéro. Au début j'ai cru à un mytho, mais comme je suis plutôt d'une nature curieuse et que je ne laisse pas passer une occasion qui pourrait être la bonne, j'ai rappelé et je suis effectivement tombée sur Valéry Zeitoun. Le reste a été très rapide, j'ai signé un mois plus tard et on est entré en studio.

L'album étant déjà en bacs, j'imagine que tu avais de nombreux morceaux en amont ?
Tu imagines bien ! (rires) Je bosse effectivement sur mes titres depuis plusieurs années, notamment avec Stéphane Bonvent, qui a composé et réalisé le disque. La maquette de "Garçon" date de 2005 par exemple. J'ai une formation de comédienne à la base, j'ai même été directrice de ma propre école de théâtre, F.A.M.E, à la fin des années 90, mais je suis pas venue à la musique par hasard, j'en ai toujours fait. Je suis même de nombreuses fois allée proposer mes morceaux aux labels qui ne s'y intéressaient pas (sourire). Il manquait toujours ceci ou cela, et j'ai eu raison d'y croire et de ne pas me laisser influencer car aujourd'hui, grâce à Valéry Zeitoun et à AZ, le temps m'a donné raison.

Qui est Stéphane Bonvent ?
Stéphane Bonvent est la crédibilité que je cherchais. Il est arrivé à un moment où j'allais lâcher la musique parce que je n'en pouvais plus de me prendre des portes. Il m'a apporté son savoir faire et si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à la qualité de son travail. Stéphane a travaillé avec moi, composé, ce disque est 50% à l'un, et à 50% à l'autre.

Ton parcours de rappeuse n'est pas commun, loin des clichés que l'on peut se faire sur le rap, la cité, la violence etc...
J'appelle ça du rap chic ! Je viens de la banlieue moi aussi, mais de Neuilly-sur-Seine (sourire) et je l'assume très bien. Je ne vais pas avoir honte de mes origines et de mon éducation alors que mes parents se sont toujours battus pour que leurs enfants aient le meilleur. Je ne rappe pas pour dénoncer les choses avec violence, mais juste pour relater un certain quotidien. "Garçon" par exemple est une histoire vraie. Mais je ne voulais pas que le titre se finisse par une insulte de ma part, je préfère lui dire que je ne lui en veux pas, parce que finalement ce dont manquent ces mecs, c'est d'amour. Il y a tout à réapprendre; il ne faut pas qu'ils oublient qu'une femme se respecte et que c'est une femme qui, un jour, sera la mère de leurs enfants. Je me suis rendu compte que beaucoup de filles pensaient comme moi, que c'est infernal quand tu es une nana et que tu te balades dans la rue. J'ai dit tout haut ce que toutes pensent tout bas. Je reçois évidemment des emails d'insultes de beaucoup de mecs... certainement parce qu'ils se sentent concernés et qu'ils se reconnaissent. (sourire).

Revenons à ton premier album, que s'est-t-il passé avec Sinclair concernant le titre "Seule avec toi" ?
C'est simple, et pour faire court parce qu'aujourd'hui l'histoire est réglée : j'avais travaillé ce titre avec lui il y a quelques années, et j'ai choisi de l'intégrer à mon album en le mentionnant évidemment dans les crédits. Seulement voilà, Sinclair ne l'a pas vu du même oeil que le mien, et il m'a demandé de le retirer du disque. L'album va donc être repressé avec le titre en moins, mais ceux déjà en bacs le resteront jusqu'à écoulement du stock. Tout s'est bien réglé. De plus, je vais réutiliser ce texte, puisqu'il s'agit du mien ; il y aura donc probablement des surprises sur la nouvelle version de l'album...

"Sortir de l'ombre" traite de tes peurs face au monde qui nous entoure, quelle sont les tiennes de peur ?
Tout ce qui est irréversible. Les accidents, la mort, la maladie... J'ai demandé à mes proches aussi de me dire ce dont ils avaient peur, et je me suis rendu compte qu'à peu de choses près, nous avons tous peur des mêmes choses, sans oser véritablement en parler.

Tu rappes sur les couplets du morceau, mais qui chante sur les refrains de "Sortir de l'ombre" ?
C'est Mayane (ndlr : une jeune artiste que Koxie a mise en avant sur le site ce week-end).

Dans "Ma meilleure amie", tu sembles fortement déçue par une amitié, est-ce autobiographique ?
Oh la la oui ! (rires) J'ai souvent été déçue par des, soit disant, amis... Et d'ailleurs pas mal par les nanas. Je suis généreuse et entière et je n'arrive pas à comprendre qu'on ne puisse pas l'être...

Il y a quand même beaucoup d'humour dans cet album, "Garçon" bien sûr, mais aussi "Femme de football fan" par exemple... Es-tu anti-foot ?
Je ne suis pas anti-foot ! Il m'arrive même de regarder des matchs ! (sourire) Dans cette chanson j'ai essayé de me mettre à la place de ce genre de nanas qui se plaignent tout le temps de la passion de leur mec pour le football. C'est pourtant simple : qu'elles profitent du temps que leurs mecs passent devant la télé pour les lâcher un peu, sortir, aller faire la fête, se faire une soirée entre nanas ! (rires)

Comment es-tu perçue par les gens du hip-hop ?
Je n'en sais rien et je m'en fous. J'ai eu quelques retours amusés, positifs même, et puis d'autres me croisent et ne me disent rien concernant mon disque ; mais ça m'est égal, je ne suis pas dans le même créneau. Je fais du rap chic, qui se rapproche plus de la variété que du hip-hop, même si j'écoute beaucoup de rap depuis longtemps.

Qui apprécies-tu dans le hip-hop ?
Assassin depuis toujours. Mais aussi Wu Tang, Busta Rhymes, Lauryn Hill...

Et dans la variété ?
Aznavour, Cabrel, Goldman, Berger, Vanessa Paradis, -M-... mais aussi la Motown, Ella Fitzgerald, Raoul Midon...

Le prochain single, "Rêver de ça", sonne d'ailleurs très funky...
Oui, ce sont mes influences aussi, je suis une fan inconditionnelle de Stevie Wonder. Ce titre traite de mon ambition de vouloir faire ce métier et il sera, en effet, le prochain extrait de l'album.

Les codes du rap américain, souvent masculin d'ailleurs, sont très "bling-bling", quels seraient les codes du rap chic ?
L'élégance des propos ! (sourire)

Le clip de "Garçon" met en scène plusieurs mecs dans une voiture, n'as-tu pas peur de relayer de vieux clichés ?
Non. Cette histoire est du vécu. Et puis tu sais, je ne suis pas anti-mecs, je suis anti-cons, c'est tout. Il y a des cons partout ! Dans toutes les classes sociales ! On a même été jusqu'à me reprocher que ce soit un black qui m'insulte dans le clip. Il se trouve qu'il s'agit de Baron Faty, un pote, et que Baron est la voix masculine du single. Je n'allais quand même pas le remplacer sous prétexte qu'il est black ! (rires) J'ai d'ailleurs voulu qu'il y ait deux blancs, deux blacks et deux arabes dans le clip. Il n'y a pas de chinois parce qu'il n'y avait plus de place dans la voiture ! (éclat de rires)

Il y a aussi un clip qui circule avec grand bruit sur Internet, une parodie de "Garçon" réalisé par un certain Ludo...
Oui. Elle est très drôle et a même été réalisée avant le clip officiel, ce qui m'a d'ailleurs causé quelques ennuis parce que Ludo a utilisé des plans et une partie du scénario auquels je pensais... mais au final son clip a contribué à faire de la pub au morceau et il a beaucoup de talent, à seulement 18 ans ! Cela dit, dernièrement j'ai été un peu embêtée parce qu'il utilise la première version de "Garçon", celle de la maquette, et dans laquelle il y a un sample d'Aznavour et de Dr Dre. En théorie, on n'a pas vraiment le droit... mais tout ça m'a dépassé, aujourd'hui le clip circule partout, je ne peux plus rien y faire...

Pourquoi Ludo ne remplace-t-il pas le son de la maquette par celui du single ?
(sourire) On y a bien pensé, mais le tempo du single est légèrement différent de celui de la maquette et du coup ça crée très vite un décalage au niveau des images et du play-back, c'est donc impossible...

Pourquoi ne pas avoir conservé les samples du départ sur ton single officiel, en demandant l'autorisation ?
Parce que c'était une base de travail pour la maquette uniquement, on voulait créer pour le single original. Et puis ce sample d'Aznavour était trop rincé, utilisé ici et là, de toutes parts, par Dr Dre etc.

Ne t'a-t-on pas déjà dit que le refrain de "Garçon" ressemble dans la mélodie à celui du tube de Snow, "Informer" ?
Oui, on me l'a déjà dit, c'est drôle en effet (sourire)

Qui est la petite fille à la fin du clip de "Garçon" ?
C'est ma fille !

Et alors, comment gère-t-elle le succès de sa maman ?
Très bien. Elle est contente parce qu'à l'école si on l'embête, elle peut répondre : "D'abord ma mère, tu sais qui c'est ma mère ? C'est celle qui chante "gare aux cons" !" (rires)

Tu a commencé par la comédie, y reviendras-tu un jour ?
Je l'espère. J'ai très envie de réaliser aussi. J'ai d'ailleurs de nombreuses idées concernant le prochain clip, celui de "Rêver de ça"...

Qui apprécies-tu au niveau des comédiens, des réalisateurs ?
Audiard, Kassovitz, Blier... et chez les comédiens, Pacino, Brando, Yvan Attal, Karine Viard, Romain Duris... Duris que je trouve magnifique chez Audiard, notamment dans "De battre mon coeur s'est arrêté".

Envisages-tu de monter sur scène prochainement ?
Bien-sûr que oui ! J'ai quelques galas cet automne et cet hiver, mais je pense réellement ne monter sur scène seule qu'au printemps 2008. Je veux un show avec des danseurs, un vrai spectacle. Je danse moi aussi et je compte bien en profiter (sourire). Dernièrement j'ai vu Justin Timberlake sur scène, et même si j'ai été un peu déçue par sa performance ce soir là, c'est vers ce genre de spectacle que je tends.

Pour finir, quelle est la chose d'unique que tu sais faire et que personne d'autre ne peut faire à ta place ?
Du rap chic ! (rires)

Merci Koxie !
Merci à toi Thierry.

Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album de Koxie, cliquez ici.
Pour voir le clip "Garçon", cliquez ici.
Sites officiels : www.myspace.com/mykoxie et koxie.artistes.universalmusic.fr

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