Teki Latex en interview

Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Salut Teki, afin de te présenter aux internautes, d'où es-tu originaire ?
Teki Latex : Je suis parisien. Né d'une maman parisienne et d'un papa auvergnat.

Depuis la sortie de ton album solo, es-tu satisfait de l'accueil public et médiatique qui lui ait réservé, et notamment au single "Les matins de Paris" en duo avec Lio ?
Bien sûr oui ! Nous sommes de plus en plus invités en plateaux, et les radios jouent le jeu. Pour l'instant le titre "Les matins de Paris" n'est pas sorti en single, mais qu'est-ce que ça veut dire au fond ? On s'en fout, le clip est là, il est diffusé et c'est ce qui m'importe le plus.

Que penses-tu du fait qu'NRJ te diffuse aujourd'hui avec ce single en "Nouveautés", alors que le titre est disponible numériquement depuis décembre 2006 et que Charts In France a commencé à en parler en février... ils sont en peu à la bourre les Rois du pétrole, non ?
Oui évidemment (rires), mais je ne vais pas m'en plaindre !

As-tu le sentiment que le fait de t'être associé à Lio sur un titre t'ouvre plus facilement la porte des médias, auquels tu n'avais pas accès avec ton groupe de rap underground TTC ?
C'est évident ! Jamais avec TTC on aurait fait Fogiel, alors que là, avec Lio, nous y sommes allés deux fois ! Avant c'est bien simple, je n'avais accès, avec TTC, qu'à "L'alternative" sur M6... (sourire)

Tu n'as pas pour autant quitter TTC ? Je vois par exemple qu'ils sont présents sur le morceau "Polo Remix" de ton album solo...
Evidemment que je n'ai pas quitté le groupe ! Cet album solo est une parenthèse pour moi, je m'amuse avec un son plus pop car j'ai aussi ces influences là. Je suis un enfant de la télé, d'MTV et des jeux vidéos !

Des projets avec TTC ?
Oui, nous venons de remixer le morceau "Travailler" qui figurait sur le dernier album du groupe, dans une version dancefloor pour cet été, le clip est sur le Net et passe tard sur M6.

Comment s'est passé la rencontre avec Lio ?
Très bien. De toutes façons pour "Les matins de Paris" il me fallait Lio. Personne d'autre n'aurait pu le faire à sa place. Lio représente pour moi la pop "Made In France" par excellence. Elle peut passer de Jacky, avec une variété pour enfants (ndlr : "Tétéoù"...) à Jacno, sans aucun problème ! Avec ce petit côté populaire et underground à la fois. Comme je peux l'être moi aussi, d'un côté en solo et de l'autre avec TTC. Lio pour moi, c'est la Madonna française ! Aussi sulfureuse !

Sulfureuse d'accord, enfantine parfois oui, mais les textes de Lio les plus sexes sont quand même empreints de second dégré... Toi au niveau des textes de TTC, c'est plus que sulfureux et bien plus vulgaire, quand tu dis : "TTC dans le club, salope, avec le foule, je suis guidé par ma teub. Ici ça pue trop la choune, donc ramène tes fesses et déhanche-toi ma belle, dépense-toi sans cesse, que je ne pense qu'à te ken"...
Oui mais tu sais, il faut arrêter de prendre les mômes pour des cons ; ils savent très bien maintenant de quoi on parle...

Et selon toi, c'est de cette manière qu'on parle aux femmes ?
Aussi, oui. Mais il faut aussi y voir une sorte d'humour.

Que penses-tu de l'affaire de la petite culotte, absente lors de son passage live dans "T'empêche tout le monde de dormir" de Marc-Olivier Fogiel sur M6 (ndlr : des journalistes ont publié des photos de Lio prises sur le plateau de l'émission, visiblement sans culotte sous sa jupe...) ? L'effet Mallaury Nataf (la chanteuse était apparue dans les années 90 sur le plateau du "Jacky Show" sans culotte, ce qui avait créé une polémique médiatique) ?
Mais elle avait une culotte ! Une culotte couleur peau ! (rires) Franchement elle en avait une ! (sourire) Maintenant il faudra le lui demander...

Tu m'as l'air également très à l'aise avec Internet, très présent sur MySpace par exemple...
Alors là attention, oui je suis très présent sur MySpace parce que je l'utilise comme un bureau virtuel, mais je ne veux en aucun cas être associé aux pseudos artistes MySpace qui, pour moi, n'ont aucune importance, aucun intérêt, et ne sont pas légitimes. Ne m'associe surtout pas à Kamini ou Yelle qui n'existent que sur le Net !

Mais on peut très bien commencer par le Net et accéder ensuite aux autres médias...
C'est vrai, et je leur souhaite sinon, pour moi, ils n'existent pas. Pour être crédible, il faut passer à la télé.

C'est incroyable de dire des choses pareilles ! Et la scène alors ?
Ouais... enfin moi je vais te dire un truc, en concert je m'ennuie. J'aime faire de la scène, mais pas la regarder.

Et les artistes qui proviennent de la scène tels que Louise Attaque et autres... ?
Tant qu'ils ne passent pas à la télé, ils ne m'intéressent pas. Et puis alors Louise Attaque, non merci ! Et je ne te parle même pas de leur public... Tu sais, j'ai une culture télé, Top 50, clips... je ne me déplace jamais en concert.

Une culture télé, d'accord, mais énormément d'artistes existent sans la télévision !
Oui, mais pour moi ils ne sont pas crédibles.

Et Eve Angeli, qui passe à la télé, elle est crédible peut-être ?
Oui. Eve Angeli est une artiste. Parce qu'elle a un univers, un concept visuel, et qui passe par la télévison, par l'image. Y'a une identification instantanée.

Et si demain tu ne passais plus à la télévision, tu ne serais donc plus légitime en tant qu'artiste ?
(sourire) J'y suis passé en tout cas. Après il me restera toujours le Net...

Mais c'est constamment contradictoire ce que tu me dis là...
Non, exister uniquement sur le Net, est, encore une fois pour moi, ne pas exister. C'est uniquement rivaliser avec les autres de formules accrocheuses, marketing, pour attirer l'attention des Internautes.

Revenons à ton album, "Petite fille qui ne voulait pas grandir" est un duo avec Katerine cette fois, comment s'est passé la rencontre ?
En fait on s'est rencontré parce qur Philippe travaille avec Renaud Létang et Gonzales, et que j'ai moi aussi travaillé avec eux sur mon album. Ils me l'ont tout simplement présenté et les choses se sont faites d'elles-mêmes...

Katerine, par exemple, était un artiste qui, avant son album "Robots après tout" et son tube "Louxor j'adore" ne passait pas beaucoup à la télé... pas légitime alors ?
Faux ! Je me souviens d'un clip de Katerine, en animation, avec des poulets, qui avait retenu toute mon attention. Et bien sans ce clip, je ne l'aurai jamais connu. Tu vois, à ce moment là l'identification a fonctionné. Je savais alors qui était Philippe Katerine, c'est de ça dont je te parlais tout à l'heure.

Tu ne vas donc jamais découvrir des artistes, par curiosité, sur scène ou en écoute à la Fnac par exemple ?
Non, jamais.

Dans "Bonne soirée, enfoiré", il y a une hommage très clair à Serge Gainsbourg, je me trompe ?
Non, tu as raison. J'adore ce mec.

Mais Serge Gainsbourg n'a pas existé uniquement grâce à la télévision lui aussi... au delà de Gainsbarre, des clips de "Lemon Incest" à "Mon légionnaire", de ses passages controversés sur les plateaux télé, notamment de Michel Drucker face à Whitney Houston, ou aux côtés de Catherine Ringer, il a existé bien avant grâce notamment à ses magnifiques premières chansons, de "La Javanaise" à "L'eau à la bouche" en passant par "Le poinçonneur des Lilas"...
Oui, je sais. Mais Gainsbourg ne m'intéresse qu'à partir de ses clips et de ses dérapages sur les plateaux télé. Avant cela, je ne connais pas.

Et tu ne t'y intéresses pas ?
Non (rires).

Mais c'est très passif et superficiel ! Ta démarche va complètement à l'encontre de la curiosité, la découverte... l'essence même d'un artiste en fait...
Oui, mais c'est la mienne et je l'assume.

Depuis que tu passes à la télé, penses-tu être plus reconnu qu'avant ?
C'est indéniable. Les rappeurs qui me croisaient dans la rue avant mon album pop ne me calculaient pas. Aujourd'hui ils me saluent parce qu'ils m'ont vu chez Fogiel ! Tu sais, je crois qu'il vaut mieux être un grand chanteur pop populaire qu'un petit rappeur underground.

C'est tout le mal qu'on te souhaite alors ! Merci Teki.
Merci Thierry.

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