Miss Dominique en interview

Charts in France (Thierry Cadet, rédacteur) : Bonjour Dominique, pourquoi avoir choisi de placer Miss devant ton prénom ?
Miss Dominique : Pourquoi pas? (rires) On voulait quelque chose de plus classe que Dominique Michalon, mon patronyme, mais également ne pas utiliser qu'un seul et unique prénom. On s'est alors dit que mettre Miss devant serait idéal.

CIF : Ton premier album "Une femme battante" comporte une multitude de reprises, pourquoi ce choix de chansons et pas d'autres ?
MD : Ce sont, pour la plupart, mis à part "Les moulins de mon coeur" que j'ai récemment découverte, des chansons qui m'ont accompagné tout au long de ma vie. Elles ont donc toutes une signification pour moi. Il n'y a pas de hasard.

CIF : Hormis ces quelques reprises qui composent ton album, il y a aussi des compositions originales, tes compositions... c'est très rare sur le premier album d'un artiste issu de la télé-réalité, non ?
MD : C'est vrai que de mémoire, je ne crois pas me souvenir que Chimène Badi, Jenifer ou Nolwenn Leroy aient eu cette possibilité. S'il n'y avait eu que moi d'ailleurs, je n'aurai fait qu'une ou deux reprises et le reste aurait été des compos. Mais la maison de disques ne voyait pas les choses de cette manière... Je suis très heureuse car j'ai quand même réussi à en placer plusieurs et ça m'importe énormément. Je suis auteur et j'ai également des choses à dire.

CIF : Quand ont-elles été écrite ces chansons ?
MD : Pendant ou après "Nouvelle Star".

CIF : Dans "Doudou" par exemple, tu parles de la difficulté à trouver l'amour...
MD : Oui, et j'ai d'ailleurs compris une chose depuis que je suis sortie de cette émission, c'est que le prix à payer face au succès est la solitude. C'est paradoxal, mais c'est tellement vrai. Tu es toujours très occupée, avec des milliers de choses à gérer, des rendez-vous à assurer etc. que tu as finalement peu de temps pour ta vie privée, tes amis, faire de nouvelles rencontres ; si bien que lorsque tu rentres chez toi le soir, tu es seule, et de plus en plus si tu ne prends pas soin de t'octroyer du temps pour toi. Mais j'y veille ! (sourire)

CIF : Justement, as-tu le temps de revoir les collègues du salon de coiffure afro dans lequel tu travaillais avant de te présenter à l'émission ?
MD : Bien sûr ! Hier encore, elles m'ont accompagné pour acheter des meubles par exemple. Evidemment que je ne me dis pas aujourd'hui : "Qu'est-ce que j'ai à voir avec ce salon de merde..." Surtout que je n'en pense pas un mot ! C'est un salon que je vous recommande ! (rires) Et puis les filles m'ont toujours soutenu dans l'aventure "Nouvelle Star", du début à la fin. Je n'oublie pas d'où je viens.

CIF : J'imagine qu'on a dû t'en proposer des choses depuis "Nouvelle Star", non ?
MD : La plupart des choses tournaient autour de ma couleur de peau, et je me refuse de mettre ça en avant et d'en faire mon fond de commerce. C'est comme cette chanson de Shy'm, "Femme de couleur"... je n'aime pas du tout. Doit-on encore avoir besoin à notre époque de se justifier? Est-ce qu'on ferait chanter à une femme blanche : "je suis une femme blanche etc." ? Non. Alors je ne comprends pas qu'à l'inverse on puisse se le permettre.

CIF : Pour en revenir à ton album, pourquoi "It's A Man's Man's World" comme premier extrait ? Sachant que, de toutes façons c'est une reprise, je lis sur énormément de forums que le public aurait préféré "Calling You"...
MD : Mais "Calling You" est sur l'album ! Je ne voulais pas, encore une fois me coller cette chanson à la peau comme ça a été le cas durant toute l'émission. Je sais que c'est une de mes prestations sur le plateau qui a changé le regard que les gens pouvaient avoir sur moi, mais il faut passer à autre chose... je ne veux pas être la chanteuse d'un seul titre !

CIF : Concernant la finale de l'émission, pourquoi avoir eu cette réaction face à la victoire de Christophe Willem (ndlr : Dominique ne manifestait aucune joie, aucun sourire...) ?
MD : Je suis contente que tu me poses cette question parce que je vais enfin pouvoir m'exprimer sur le sujet. La raison est simple : tout au long de l'émission, j'avais des retours du public, de mes proches, des professionels, disant "De toutes façons Domi, ne te fais trop d'illusions, le public ne plébiscite jamais un noir ou une noire afin de lui faire décrocher la première place". Je ne suis absolument pas d'accord avec ça. Je veux qu'on arrête de se poser, nous la communauté noire, mais aussi arabe et autres, en victimes. Ca n'est plus une excuse valable. Je crois que si nous partons pessimistes, nous n'arriverons effectivement jamais à rien, et je me refuse de cautionner un tel état d'esprit. Si bien que lorsque est arrivé le résultat, ca m'a renvoyé directement à ça, à tout ce qu'on avait pu me dire pendant l'émission et j'étais en fait très en colère par avance, parce que j'entendais déjà les gens me dirent : "Tu vois, on te l'avait dit", et que ça va une fois de plus leur permettre de le penser et de cultiver ce complexe d'infériorité. Ca n'est pas comme ça qu'on va faire avancer les choses. Il faut rester juste. C'est un concours, et je suis, parenthèse mise à part, très heureuse de la victoire de Christophe parce que c'est mérité. Ma réaction, certes, violente, n'avait rien contre lui.

CIF : Peux-tu également revenir rapidement sur ton altercation avec une auditrice qui t'accusait sur les ondes d'Europe 1, dans l'émission de Jean-Marc Morandini, de fumer des joints ?
MD : (rires) C'est incroyable cette histoire, non ? Cette femme, ne me connaissant ni d'Eve, ni d'Adam, se permettait en public de m'accuser de m'être droguée avant l'émission simplement parce qu'avec Christophe nous étions euphoriques, quelques heures avant la finale ! J'ai effectivement préféré couper court à cette conversation, même si par la suite, ça m'a valu d'être imcomprise des auditeurs et autres professionels, qui ont pu penser que j'avais attrapper la grosse tête, simplement parce que je ne vois pas pour quelles raisons je me laisserai insulter librement. C'est légitime, non ? J'ai essayé de discuter mais ça n'était pas possible, elle insistait lourdement. Je suis désolée mais j'ai réagi comme chacun de nous l'aurait fait. Tu n'aurais pas raccroché au bout d'un moment toi aussi si une personne t'insultait à loisirs au téléphone ? (sourire)

CIF : Aujourd'hui, qui revois-tu des candidats de ta promo ?
MD : Personne. Il faut croire que les gens ne sont pas les mêmes sous les projecteurs et hors caméras...

CIF : Même Christophe, ou bien Jean-Charles avec qui tu semblais bien t'entendre ?
MD : Oui, même eux.

CIF : Y'a-t-il des concerts en vue ?
MD : Il est prévu qu'on mette une tournée en place, et également des scènes à Paris, même si tout dépendra du succès de l'album évidemment... J'en ai très envie. Je fais ce métier, avant tout, pour la scène.

CIF : Et ce duo avec Christophe Willem qu'on nous promettait sur ton album, pourquoi n'y figure-t-il pas ?
MD : Ah bon ? Un duo ? Il n'en a jamais été question... parfois la presse invente n'importe quoi aussi... le seul duo que nous avons enregistré figure en deuxième titre sur le single de Christophe, "Sunny", c'est tout.

CIF : Pour finir Dominique, as-tu écouté l'album de Marianne James, et qu'en penses-tu ?
MD : Je l'ai écouté oui. J'en pense qu'il y a des choses qui me plaisent, et d'autres moins.

CIF : Merci Dominique ! Ce fût très agréable.
MD : Merci à toi et à Charts in France.

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