Capture France 5
Michel Drucker est «
un survivant, un rescapé ».
Hospitalisé durant de longues semaines pour une nouvelle opération à coeur ouvert, l'animateur phare de "Vivement dimanche" fait aujourd'hui la tournée des médias pour promouvoir son livre truffé d'anecdotes baptisé "Avec le temps". C'est peu dire si le professionnel a su traverser les époques ! «
J'ai depuis mes débuts cette obsession de durer. Aujourd'hui, je suis le premier surpris d'être toujours là après soixante-ans de carrière. Professionnellement, j'ai fait en sorte de durer, en adoptant une hygiène de vie assez stricte : je ne sors pas le soir, je ne bois pas d'alcool ni ne fume, je mange équilibré, fais de l'exercice physique tous les jours » explique-t-il à
La Dépêche, conscient que sa santé est aujourd'hui fragile : «
Je reste physiquement et intellectuellement fatigué. Je me ménage donc davantage : je travaille plus de chez moi, je reste en famille, je vois les spectacles en matinée, je fais du rameur et plus de vélo sur les routes, car c'est plus risqué. Mais pour les chirurgiens, je suis Terminator. (...) Sans cette discipline, je ne serai sans doute plus là »
"J'ai pas envie de partir"
Celui qui a «
besoin de travailler pour ne plus angoisser » a donc ralenti la cadence, mais il lui est difficile d'aborder
la question de la retraite. «
Ce qui est certain, c'est que je veux sortir par le haut, ne pas disputer le combat de trop » explique Michel Drucker qui veut tout de même remonter sur scène après l'arrêt brutal de son spectacle "De vous à moi" : «
Ce sera cela, mon après-télé, même si, pour l'instant, mes cardiologues me disent non. Notre métier, c'est "Aimez-moi, gardez-moi longtemps". Mais si le succès s'éloigne à 85 ans, ce n'est pas grave : on a fait le plus gros. Et il faut savoir partir à temps ». Quand il était «
au fond du trou », celui qui a lancé la carrière de Céline Dion s'est imaginé retrouver ses amis Johnny Hallyday, Claude François ou Romy Schneider. Mais pas question pour lui de raccrocher tout de suite : «
Quand les gens m'arrêtent dans la rue en me disant "On vous aime bien", ça me fait plaisir ».
S'il continue encore "Vivement dimanche", lancée en 1998, Michel Drucker sait qu'il lui faudra dire adieu aux plateaux de tournage dans un avenir plus ou moins proche. «
C'est la vraie question de notre métier. Mais pas seulement pour les gens de télé. Pour les sportifs, pour les acteurs, pour les politiques n'en parlons pas. A quel moment on s'en va ? Ma femme me dit souvent : "A ton âge... Tu vas arriver sur ton canapé avec un déambulateur ?" » révèle-t-il dans "C Médiatique", même s'il retardera le plus longtemps possible l'échéance : «
J'ai pas envie de partir. Souvent je me dis : "Quitte à mourir de ma passion, si je mourrais sur mon canapé ?" Mais après le générique hein ! Après une émission qu'on aura trouvé bonne ». Une fois qu'il aura quitté ce monde, l'animateur veut qu'on garde l'image de quelqu'un qui a «
aimé les gens » : «
Si je pars, soyez gentils, pour ma mère, faites le titre le plus élégant, le plus valorisant possible ».