Star Academy

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Propos recueillis par Julie Dupont.

Comment tu te sens depuis la finale de la "Star Academy" ? C'est un tourbillon ?
Depuis la sortie de la "Star Ac", j'avoue que je suis un peu fatiguée, je vais pas mentir ! C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui se passent entre les interviews, le début de la tournée et la promo. Mais je n'ai pas trop envie de me plaindre parce que je suis en train de vivre mon rêve.

Est-ce que finalement, ne pas avoir remporté l'émission se révèle être une chance ?
Je ne sais pas si c'est une chance parce que gagner, c'est quand même trop bien ! (Rires) Mais je suis très contente d'être arrivée deuxième. Je trouve que je ne suis pas mal lotie, je vis très bien cette place. Je fais ce qu'il me plaît, je n'ai pas l'impression d'être laissée pour compte. Ma vie est belle !

On pourrait se dire que ne pas être la gagnante t'accorde plus de libertés artistiques, par exemple.
En fait... Comment dire ? Je ne connais pas l'autre multivers, l'autre réalité. Je sais que je me sens libre artistiquement. J'espère que Marine l'est aussi ! Je ne pourrai jamais en attester le contraire vu que je ne l'ai pas vécu. Mais pour autant, je me sens très libre artistiquement.




Comment as-tu vécu la première de la tournée ?
C'était cool mais c'était costaud. En vrai je n'étais pas stressée, c'est pas comme sur les primes où j'avais l'impression qu'il y avait toujours un enjeu énorme. Là, je ne dirais pas que je l'ai fait avec détachement mais je n'avais pas de pression particulière. À part le moment où j'ai chanté mon single "Unforgettable", parce que je livre une partie de moi. C'est vraiment un moment qui est différent. J'ai apprécié ! J'ai hâte de voir la suite.

Il y a eu des critiques sur le tableau "Unholy" ou "Sweat Dreams", où certains accusent la production d'invisibiliser ton talent ou celui de Franck en ajoutant d'autres élèves sur ces tableaux. Comment tu vis tout ça ?
Bon. S'il vous plait, il faut doser ! (Rires) Je ne pense pas que la prod veuille nous invisibiliser ou quoi que ce soit. C'est pas du tout ça ! Moi j'ai une vision de cette tournée "Star Ac" qui est vraiment un truc de groupe. On a tous eu nos moments de gloire sur les primes. J'ai pu faire "Sweet Dreams" et "Unholy" avec Franck, c'était un tableau de folie. Là je suis Ebony en tant qu'artiste certes, mais pour la "Star Ac" on est vraiment un crew, un groupe. Il faut que tout le monde soit bien représenté, que tout le monde ait ses moments de show, que tout soit bien réparti et équitable. Je suis très contente de partager ces deux tableaux que j'ai adoré faire pendant les primes avec mes autres camarades. Justement, il faut voir le côté positif. Je suis toujours sur le tableau, ce n'est pas comme si on m'avait virée ! Je suis toujours là et je partage ce moment avec d'autres personnes qui peuvent aussi profiter de ces superbes chansons et de ces superbes tableaux. Donc je suis très contente.

Tu es heureuse des choix de chansons sur la tournée ?
Oui ! Je ne peux vraiment pas me plaindre de la setlist de la tournée. Les chansons que je fais, j'en suis ravie. Pratiquement toutes les chansons que j'ai préféré chanter [à la "Star Academy"], elles sont sur la tournée. Mon titre préféré, c'est "Creep" de Radiohead. Ça n'étonnera personne ! J'adore la chanter, elle me procure énormément d'émotions quand je la chante. Elle est importante pour moi. Je ne sais jamais vraiment comment expliquer, mais il y a "Creep" et "Zombie" des Cranberries qui sont un peu comme ça pour moi. Ce sont vraiment des chansons qui me donnent envie de pleurer quand je les écoute.

Comment tu vis l'accueil de ton premier single "Unforgettable" ?
Je le vis très bien ! Je suis très contente de la façon dont le public l'accueille, je vois passer sur les réseaux sociaux des reprises, des covers. Les gens ont demandé une version acoustique et ils l'ont eue ! C'est hyper cool de voir qu'ils sont assez réceptifs. C'est vrai que je ne regarde pas forcément les chiffres parce que pour moi, ça ne compte pas forcément et je n'ai pas la tête dedans. C'est vraiment spécial de chanter ce titre sur la tournée.

Tu prépares déjà ton prochain morceau ?
Oui, j'ai la pression ! (Rires) Là mon single, je l'ai fait en étant dans la "Star Academy". La pression, je la ressens plus pour ce qui va arriver par la suite. Il y a cette démarche d'authenticité. Les gens attendent de voir de moi... moi ! Il y a un peu ce truc de : "Oui quand tu sors d'un télé-crochet, tu deviens un produit commercial". C'est un peu paradoxal parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui adorent le commercial et tout de suite, ils vont aller écouter. Quand tu sors un peu des clous, tu vas avoir une fanbase présente mais tu peux aussi te faire critiquer : "C'est quoi ça ? C'est quoi ce style de musique ?". Donc qu'est-ce que je dois faire ? Ok, j'ai envie de faire ce qu'il me plait. Est-ce que ce qu'il me plaît à moi va forcément plaire au public qui me suit ? C'est un peu ce qui se passe dans ma tête. J'espère que le son plaira parce que j'ai envie d'être proche de moi-même.

Ça veut dire qu'il est finalisé ?
Ce prochain titre, il n'existe pas ! Pour le moment, il n'existe pas. (Rires) Il y a plein de travail qui est en cours. J'ai écrit plein de chansons mais je suis vraiment encore en processus de créativité. Donc il y a des chansons, certes, mais le single en tant que tel n'est pas encore concret. Je suis vraiment en train de d'essayer de créer ma patte parce que j'ai envie de faire quelque chose d'authentique. J'ai beaucoup d'influences différentes et je pense qu'il faut que je me serve de ses influences-là pour essayer de créer quelque chose qui me ressemble.

"Unforgettable" est conforme à ce que tu en attendais ?
C'est spécial parce que c'est une chanson que j'avais écrite moi, qui a été retravaillée avec Alice et moi, Dani Synthé et Dani Terreur. Même si ça part quand même de moi, quand on est au château, on ne peut pas forcément avoir la main sur tout. J'ai la chance que le projet me plaît, il me ressemble, mais je ne suis pas que ça. C'est ce que j'essaie de faire comprendre un petit peu au public et j'espère que les gens vont comprendre. J'ai proposé ça mais ce n'est pas mon identité forcément finale. Par exemple, je pense que si j'avais créé ce morceau dans un autre contexte, ça aurait peut-être été différent, parce qu'il y aurait eu plus de discussions et un peu plus de moi dans la prod. Mais ils ont fait un travail lourd et ils ont pas mal écouté mes recommandations !




Tu disais vouloir être la « Beyoncé française ». C'est toujours ton ambition ?
C'est vrai que j'ai dit ça. (Rires) Rassurez-vous, ce sera moi, Ebony ! Ce que je dis par là, c'est que j'ai envie que mon projet soit aussi éclectique que ce que Beyoncé peut faire. C'est aussi apporter le côté show. Quand je dis show, ça ne veut pas forcément dire chanté-dansé, c'est voir les choses en grand et continuer à mettre de l'ambition dans l'art. Ne pas toujours chercher à faire petit et simple. Chacun son univers ! Moi c'est ce que je vise. Je sais qu'en France il y a des artistes qui essaient de le faire, comme Shay. Son dernier concert est exceptionnel, avec un côté show qui est très présent. J'ai envie que la France soit de plus en plus comme ça. S'il y a des artistes qui veulent rester en guitare-voix sans scéno, c'est cool ! Mais je sais que c'est parfois un peu mal vu ici de vouloir faire de la performance. On commence petit à petit à le faire et moi aussi, j'ai envie de le faire.

Comment tu imagines ton premier album ?
En termes de musique, comme je dis, je suis en train de créer et de rechercher un son pour proposer quelque chose d'authentique. Ce que je sais, c'est que j'ai envie de vous raconter des histoires dans ce prochain album et qu'il y ait un petit bout de moi dans chacune des chansons. Je vais chanter en français principalement, avec un peu d'anglais parce que j'aime bien saupoudrer avec quelques mots, comme dans "Unforgettable".

Ce projet pourrait-il contenir un duo avec ton papa, le chanteur Thierry Cham ?
Wow ! On n'a pas forcément parlé avec mon père de duo sur mon projet. Avant, on avait déjà émis l'idée que ce serait moi en duo sur un de ses projets à lui. Donc on verra !

Avec quels artistes tu aimerais faire un featuring ?
Wow, il y en a plein ! Je pourrais en dire des dizaines. Je vais dire ma star, ma star que j'adore. J'aimerais beaucoup collaborer avec Rema, ça serait un rêve. (Sourire)

Il est très attendu ce projet. Tu ressens la pression ?
Ça va, je trouve que mes fans sont assez indulgents. Je vois des fois des petits messages passer qui disent "Prends le temps de nous faire un truc bien quali" ou "T'inquiète pas ma star, on est là, on est derrière toi, on attend". Donc je suis contente ! Je pense qu'ils sont dans l'attente. Il y a beaucoup de gens quand ils me rencontrent qui me disent : "Bon, j'ai hâte de voir ce que tu vas faire". J'avoue qu'il y a une petite graine dans ma tête qui dit : "Tu as intérêt à faire un truc bien" ! Parce que je sais qu'il y a un public derrière qui attend. Mais mon public est assez cool avec moi, les fans sont patients. Merci de rester comme ça, surtout.

Un succès à la Pierre Garnier, c'est quelque chose qui te fait peur ou quelque chose que tu vises ?
Déjà, je sais que pour le moment, ce n'est pas le cas. Je n'ai pas gagné l'émission, mon single n'a pas eu la même portée que "Ceux qu'on était" donc c'est pas du tout comparable. Un succès comme le sien, ce n'est pas forcément quelque chose que je vise dans l'immédiat. J'ai envie d'accomplir de grandes choses, je l'ai toujours dit, d'avoir une carrière, de viser toujours plus haut. Là où je suis pour l'instant, j'ai juste envie d'avoir un public qui me soutient, peu importe la taille. Des gens avec lesquels je ressens vraiment une réelle connexion, qui sont avec moi, qui sont derrière moi. Et ça serait déjà très bien si je fais une salle comme Les Étoiles [à Paris, ndlr] dans deux mois. Je serais très contente. Si ce n'est pas un Zénith, un Bercy direct, ce n'est pas grave !