Crédits photo : Bestimage
C'est l'un des plus gros festivals au monde, et la programmation de 2025 le prouve aisément. Le Hellfest vient de dévoiler son affiche pour sa 18ème édition, qui aura lieu du 19 au 22 juin 2025 à Clisson. Comme d'habitude, le festival de "musiques extrêmes" accueillera des noms phares du rock ou du metal (et de toutes ses itérations) à l'instar de Korn, Scorpions, Judas Priest, Within Temptation, Epica, Airboune, Falling in Reverse, Eagles of Death Metal mais aussi
la reformation des Sex Pistols, avec Frank Carter, ou celle de Linkin Park, un mois avant
leur double concert au Stade de France. Toutefois, le festival s'ouvre à d'autres genres, et certains noms ne manquent pas de faire lever les sourcils des puristes. C'est le cas des mythiques rappeurs californiens Cypress Hill, mais aussi de Muse, groupe que le patron du Hellfest avait pourtant toujours refusé d'accueillir par le passé car jugé trop
mainstream.
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"J'invite les artistes que les gens ont envie de voir"
«
On me les a offerts sur un plateau. Il y a un mois, on m'a proposé de les programmer avec une poignée d'autres festivals européens. Foo Fighters ayant annulé sa tournée d'été, Muse a été appelé en renfort. J'ai accepté car il me manquait une tête d'affiche le vendredi et parce que le public du Hellfest est de plus en plus ouvert » se justifie aujourd'hui Ben Barbaud, qui se dit «
moins sectaire » avec le temps dans les colonnes du
Parisien : «
Je préfère choquer [les puristes] que de refaire toujours les mêmes artistes ». Toutefois, le directeur du Hellfest a «
refusé » d'inviter un groupe ultra populaire mais très polémique : Marilyn Manson. Le chanteur du même nom est
accusé de viols et agressions par plusieurs femmes, dont l'actrice Evan Rachel Wood. Le retour du groupe, avec le nouvel album "One Assassination Under God - Chapter 1", s'est d'ailleurs fait sans promotion et la tournée européenne prévue début 2025 ne fera pas escale en France. Ni au Hellfest donc : «
De mon point de vue, sa situation est beaucoup trop trouble pour le programmer. Et d'autres festivals européens le pensent aussi ».
Un choix compréhensible même si, en parallèle, Ben Barbaud a tout de même décidé de programmer Till Lindemann, le chanteur de Rammstein, lui
accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes. Une décision ambivalente ? «
Je ne suis pas juge, mais directeur et programmateur de festival » se défend Ben Barbaud, précisant que «
les poursuites judiciaires contre lui ont été abandonnées par le parquet allemand faute de preuves » : «
Et moi, j'invite les artistes que les gens ont envie de voir... Cela dit, je fais au cas par cas et je ne suis pas là non plus pour provoquer les militants ». Et quand le journaliste du
Parisien lui indique que ce choix va attirer «
les foudres des féministes », il rétorque : «
Elles se trompent. Le Hellfest n'est ni un repère de machos, ni un endroit insécure pour les femmes. Elles y prennent d'ailleurs de plus en plus de place ».
Déjà, en 2023, Ben Barbaud avait suscité
une belle polémique en maintenant à l'affiche des groupes comme Motley Crue ou As I Lay Dying, accusés de violences conjugales. «
Je n'ai pas vu, moi, personnellement, tel ou tel artiste frapper son épouse, donc je m'arrête à ça. Je me méfie des allégations, sinon on risque de devoir annuler la moitié des artistes ! Je n'ai qu'une boussole pour ne pas programmer quelqu'un : qu'il soit interdit de se produire par la justice » avait-il déclaré, suscitant la colère des nombreux internautes ou festivaliers. Il avait également exprimé un doute quant à la possible venue de Rammstein à l'avenir : «
Il y a une vigilance à avoir. On parle de comportements durant les concerts. Si le groupe venait à nous contacter pour l'an prochain, ce qui n'est pas le cas, si des plaintes ont été déposées, si une enquête est en cours, avec des indices concordants, on n'ira pas ».