Les albums de Santa, Billie Eilish et Lenny Kravitz sont-ils bons ? Nos critiques !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Parmi les albums phares du moment, la rédaction de Purecharts a écouté "Recommence-moi" de Santa, "Hit Me Hard And Soft" de Billie Eilish et "Blue Electric Light" de Lenny Kravitz. Alors, que valent-ils ? Voici nos critiques !
Crédits photo : Ben Fourmi / Petros Studio / Mark Seliger

Santa | "Recommence-moi"


Fan de. Santa a dynamité la pop avec son groupe Hyphen Hyphen, proposant un répertoire festif, coloré et décomplexé. Mais la chanteuse a eu besoin de faire un pas de côté pour proposer une autre facette de sa personnalité avec son projet solo. Et bien lui en a pris puisque la ballade "Popcorn salé" s'est imposée comme un tube multigénérationnel, affolant les streams, tournant en boucle sur les ondes et intégrant même le dernier spectacle des Enfoirés. Un succès qui a guidé l'artiste vers un premier album personnel et cocon, loin du répertoire de la bande. Mélancolique à souhait, "Recommence-moi" écrit donc la suite de cette histoire, proposant des productions soignées et des arrangements impressionnants, portées par la voix puissante de Santa, qui force parfois malgré tout sur la démonstration vocale. Mais si l'emballage peut paraître irréprochable, il cannibalise en réalité le fond en raison d'influences trop présentes qui engluent le tout. Tout au long de l'album, on pense aux airs de Véronique Sanson, Céline Dion (flagrant sur "Recommence-moi" sur lequel on peut chanter "Prière païenne"), Michel Berger, Jacques Brel ("Qui a le droit" qui rappelle "Quand on n'a que l'amour"), Michel Polnareff ou France Gall ("Eva"), tant dans les intonations que dans les mélodies, jusqu'à une petite overdose. Si elle maîtrise l'atmosphère tempétueuse et ses textes intimes qui l'accompagnent, Santa a visiblement eu du mal à trouver l'équilibre musical entre son propre univers et celui de ses idoles. Mais comme Juliette Armanet, elle prendra sans doute réellement son indépendance sur son deuxième album. On lui souhaite ! JG

A écouter : "Chanter le monde", le superbe "Où va le temps qui s'en va", "Les larmes ne coulent pas", duo tubesque avec Christophe Willem
A zapper : "Recommence-moi", efficace mais sans âme, "Eva", "Paradis"


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Billie Eilish | "Hit Me Hard And Soft"


Le voyage de Chihiro. Depuis le début - fulgurant - de sa carrière, Billie Eilish s'est amusée à accorder les contraires, jouant avec les attentes, les conventions aussi, pour mieux nous saisir au coeur avec des propositions musicales risquées, pas toujours réussies il est vrai mais uniques. Si son deuxième album "Happier Than Ever" lorgnait vers des tonalités rock intéressantes, la prodige de la pop (deux Oscar à 22 ans !) réussit un vrai tour de force pour son retour avec "Hit Me Hard And Soft". Narrant en toile de fond l'impact de la surmédiatisation sur sa santé mentale et sa difficulté à s'épanouir sous les yeux du monde entier, Billie Eilish élargit son spectre musical en resserrant son propos sur 10 chansons qu'on sent véritablement abouties. Alors que les disques à rallonge de plus de 30 morceaux sont désormais monnaie courante, on ne peut que claquer des doigts d'approbation ! Car la production assurée par son frère FINNEAS est à se damner sur "Birds Of A Feather", ballade romantique à la guitare sur l'amour avec un grand A, divine entre ses harmonies vocales et ces chuchotements à l'oreille dont Billie a le secret, et le formidable "Chihiro", où l'on part en lévitation avec la chanteuse alors qu'elle nous dépeint ses peurs et ses doutes. Et même dans les morceaux plus intimistes, quand elle nous raconte ses vertiges et ses amours lesbiens, l'artiste américaine rompt la monotonie avec des ruptures de rythme et des virages inattendus. À ce titre, "L'amour de ma vie", qui transitionne d'un air de la guitare à une déflagration clubbing pop-80's, attise assurément la curiosité ! On regrettera peut-être que ces explorations expérimentales nuisent parfois à l'accessibilité globale du projet, qui mérite plusieurs écoutes pour en saisir les richesses. YR

A écouter : Le bijou "Birds Of A Feather", "Chihiro", les ballades "Skinny" et "Wildflower", sublimes
A zapper :"Bittersuite", qui s'éparpille dans tous les sens




Lenny Kravitz | "Blue Electric Light"


It is time for a (musical) revolution. En 1989, il clamait tel un mantra "Let Love Rule". Le même message revient 35 ans plus tard sur "Blue Electric Light", 12ème opus studio de Lenny Kravitz. Après avoir souffert du syndrome de la page blanche sur son précédent disque, le convaincant "Raise Vibration" (2018), le rockeur américain s'est laissé six longues années pour mijoter ce nouvel album, plus hédoniste et spirituel que jamais. Des morceaux comme "Heaven" (où il dénonce les crimes commis au nom d'un dieu), "Love Is My Religion" ou "Spirit In My Heart" ne laissent aucune place au doute quant à celui qui chantait déjà "Are You Gonna Go My Way" et "Heaven Help" en 1993. Musicalement, Lenny Kravitz reprend sa recette funk-rock qui fait fureur depuis trois décennies... même si celle-ci a parfois tendance à tourner en rond. Entre un "Let It Ride" répétitif et un "Honey" mille fois entendu, le rockeur semble enfermé dans un zone de confort dont il ne sort que trop peu. De même, pour ses textes, entre spiritualité donc, sexe, état du monde et même confinement (l'ouverture "It's Just Another Fine Day (In The Universe Of Love)"). L'influence de Prince, son idole, n'est jamais très loin à l'écoute des cocottes groovy et funky de "TK421" ou "Bundle of Joy", mais aussi du langoureux "Stuck In The Middle", sans problème les meilleurs morceaux du projet. Mais aucun titre ne sort véritablement du lot, a contrario de "Sex", "The Chamber" ou "We Can Get It All Together" sur ses deux précédents projets. TB



A écouter : l'ultra efficace "TK421", l'électrique "Paralyzed", le princier "Bundle of Joy", "Human"
A zapper : "Honey", ballade pop trop classique

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