"Secret Story" : ce célèbre chanteur se cache derrière le générique, il se confie !

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
"Secret Story" fait son grand retour sur TF1. Mais saviez-vous qu'un chanteur très connu du grand public a signé le générique culte de l'émission, et chante même dessus ? La rédaction de Purecharts l'a retrouvé, il raconte la naissance de ce titre pas comme les autres.
Crédits photo : DR
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Beaucoup ne le savent peut-être pas mais c'est toi, Matt Houston, qui se cache derrière le générique de "Secret Story" ! Comment ça s'est fait ?
La personne qui m'a signé chez Universal est devenue avec le temps le patron du label Une Musique de TF1. On a bien gardé contact et moi ce titre, je l'ai vraiment pensé comme un single à la base. Je voulais juste faire quelque chose de différent. J'avais Matt Houston d'un côté, et là on montait un concept avec un DJ avec qui je bossais à l'époque. On avait créé la marque Booty Full mais c'était de la pure curiosité.

Au tout départ, je n'en parlais pas
Et donc ils t'ont contacté pour en faire le générique de l'émission ?
Je n'ai jamais eu de contact direct avec Endemol. Via mon contact, ils ont écouté le titre et ils l'ont kiffé. Finalement, c'est devenu le générique ! Je n'en avais jamais fait, c'était une première expérience, je trouvais ça mortel. Au tout départ, je n'en parlais pas car je ne voulais pas vraiment mélanger Matt Houston et Booty Full. Il y a eu deux-trois personnes qui en ont parlé donc forcément j'en ai parlé aussi. Au bout de 5-6 saisons, c'est devenu une fierté.

Tu veux dire qu'avant, c'était une honte pour ne pas griller ta street crédibilité ?
Je n'irais pas jusque là, honte c'est un peu fort, et puis si j'avais eu honte, je ne l'aurais pas fait. Je voulais juste pas mélanger les choses. Sinon je l'aurais sorti sous mon nom. Là, je voulais tenter des nouvelles choses, on a tourné sur quelques dates avec le DJ, moi ça m'a amené de la synchro, de la pub et sur plein d'autres choses. Ça m'a permis d'ajouter une corde à mon arc.

J'ai absolument tout fait de A à Z sur ce titre
Comment s'est crée le titre ?
Avec mon projet Matt Houston, j'avais fait un titre en 2001 qui s'appelait "Cybersex" où je parlais déjà de ce sujet, de chat en ligne. En fait, j'ai juste repris le thème. Là, c'est une conversation entre un mec et une meuf sur Internet, tout simplement. (Il chante) "I wanna chat with you, you wanna chat with me". J'ai absolument tout fait de A à Z sur ce titre : composition, réalisation, écriture, interprétation avec mon ex-femme, enregistrement dans mon studio, et mixage. J'ai juste donné le mastering à quelqu'un qui avait masterisé des sons clubbing avec moi. Sinon j'ai tout fait !

Tu as senti son potentiel tout de suite ?
Pas du tout ! Vraiment pas. Pour moi, c'était une première expérience, je n'avais jamais fait de son club avant. Je voyais ce que faisaient les Guetta, les Sinclar, et je trouvais que c'était intéressant à exploiter. J'ai fait tous les styles de musique, donc c'est vraiment parti d'une curiosité. Je ne savais pas du tout quel serait le résultat. On ne peut jamais savoir si ça va marcher ! Tu l'espères mais tu ne peux pas deviner. Souvent, ce sont les titres auxquels tu crois sans plus qui vont exploser !

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La première fois que tu as entendu ta chanson dans "Secret Story", tu as ressenti quoi ?
Ça fait chelou quand même. Tu sais que c'est toi mais les gens ne le savent pas. Donc tu es dans ton canapé et tu rigoles dans ton coin. Je ne regarde pas trop la télé-réalité mais j'ai regardé une partie de la première saison pour voir comment le son avait été intégré dans le générique, dans la quotidienne... Pour m'instruire, voir comment ça se passe, car c'était tout nouveau.

Ce générique est indissociable de l'émission, ça te procure quel sentiment ?
C'est de la fierté. Quand une émission se stoppe et repart, c'est souvent le moment de changer un générique. Là, ça n'a pas été le cas. Mais je l'ai appris par ma connexion chez TF1 car ça tournait depuis quelques années que l'émission devait revenir mais il ne se passait rien. Donc j'attendais d'avoir confirmation, et de savoir quelle décision ils allaient prendre, s'ils gardaient le même générique. Là, on m'a demandé des modifications minimes, j'ai dû modifier quelques paroles car ils voulaient changer le côté un peu sexy du titre pour en faire un truc plus cool. Je n'ai pas tout changé, ça reste le même son mais juste quelques paroles, la mélodie est la même. Forcément, c'est compliqué pour eux de changer de générique car c'est trop risqué. En tout cas, c'est une super belle aventure, ça restera marqué dans ma carrière.

C'est de l'épargne forcément
Faire des modifications, ça ne t'a posé aucun souci ?
Quand tu reviens sur un titre qui a presque 20 ans, car il a été fait en 2006, c'est quand même un peu compliqué, ça te remet dans des vibes qui ne sont plus du tout les tiennes. C'est un autre exercice que je n'avais jamais fait. Mais bon, comme c'était des modifications minimes, certains mots, le bridge aussi, ça a été. Et la nouvelle version va ressortir sur les plateformes !

Cette synchronisation sur "Secret Story" pendant de nombreuses années, ça t'a forcément rapporté beaucoup d'argent. Qu'est-ce que ça t'a permis artistiquement ?
Artistiquement rien. J'étais complètement libre dans ce que je voulais faire déjà, j'avais mon studio, je faisais tout moi-même. Je ne me suis pas acheté plus de machines, j'avais déjà ma configuration donc c'est resté tel quel. Après, c'est de l'épargne forcément. (Sourire) Je ne suis pas un mec qui suis dans le luxe, je suis un mec prévoyant. La musique c'est compliqué, en 2027 ça me fera 30 ans de carrière. Je suis déjà content avec cette passion d'en être arrivé là. Après, avec l'argent, tu penses à tes enfants, tu penses pas à aller acheter des bagnoles, ce n'est pas mon truc. J'ai pas besoin de tout ça pour être heureux.



Dans le passé, tu as révélé la somme que tu gagnais chaque année grâce à ce générique, tu l'as regretté ?
Quand on m'en a parlé, j'en ai parlé, après c'est sorti, les gens le savent... Maintenant, est-ce que ça va me rapporter la même chose avec cette nouvelle saison ? Je n'en sais rien, je verrai à la fin mais je ne pense pas car ce n'est plus les mêmes diffusions. Le lancement est à 23 heures et il n'y aura pas de prime par la suite par exemple. Mais je découvre, même si ça tourne toujours autour d'un certain montant.

Tu as été contacté après pour faire d'autres génériques ?
Oui, j'ai fait quelques autres synchros mais il y a longtemps, au tout début de "Secret Story", via même TF1. C'est un vrai exercice en soit. Mais je me suis remis vite sur un album solo, en totale indépendance, vendu directement sur Internet et on envoyait par la Poste. Ça n'a pas fait d'étincelles dans les charts mais au moins tu touches 100% de tes droits.

J'arrête, c'est bon, j'ai fait ce que j'ai à faire
Quand on s'était vu en 2022 pour parler de ton tube "R&B 2 rue", tu m'avais dit que tu ne voulais plus sortir d'album...
Oui c'est toujours d'actu. J'en ai huit derrière moi, ça suffit, c'est bon, j'ai fait ce que j'ai à faire, j'ai dit ce que j'avais à dire. Maintenant, mon truc, c'est de bosser avec d'autres. Moi je suis un rat de laboratoire. Je regarde sur les réseaux s'il y a des artistes avec qui j'ai envie de travailler, on me contacte aussi, si ça matche, on se voit et on travaille un peu. Mais en mon nom, non, il n'y aura plus rien. Après, il ne faut jamais dire jamais mais je suis très proche du jamais.

Tu as vraiment le sentiment d'avoir fait le tour ?
Matt Houston a fait le tour. J'aurais pu me dire qu'il me manquait quelque chose mais "Positif" (sorti en 2012, ndlr) m'a redonné un coup de peps sur un autre style musical, mais là ça a surpris, il est monté plus haut que "RNB" dans les charts. Ça me va très bien. Je suis à l'aise avec cette fin-là. Je ne suis pas dans la course à l'ego, je m'en fous si on ne me voit plus. J'ai encore des classiques qui restent, et qui passent à la radio, des clips qui passent à la télé, même 20 ans après. Maintenant, je fais des festivals, des concerts de vieux ! (Rires) On se retrouve avec les artistes, on est archi contents d'être là. Je fais des showcases... Après, je trie aussi sur le volet, je refuse beaucoup de choses, je veux des trucs vraiment années 2000, pour ne pas me retrouver face à des boutonneux qui snappent toute la soirée. Ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas mon public. Je préfère me retrouver avec une génération qui comprend ma musique, qui l'a connue, qui vient pour kiffer sur des souvenirs.

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