On a vu "Mean Girls, Lolita malgré moi" : que vaut le remake du film culte ?

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Les lycéennes de "Mean Girls, Lolita malgré moi" débarquent en salles ce mercredi 10 janvier, 20 ans après le succès du film culte. Réinventée en comédie musicale, cette nouvelle adaptation cinématographique tient-elle toutes ses promesses ? On l'a vue en avant-première. Notre critique !
Crédits photo : Paramount Pictures France
Le calendrier n'affiche pas la date du 3 octobre mais qu'importe. Le film culte "Lolita malgré moi", qui a propulsé Lindsay Lohan au rang de star planétaire en 2004, connaît vingt ans plus tard une cure de jouvence avec l'arrivée ce 10 janvier au cinéma de "Mean Girls, Lolita malgré moi", remake toujours piloté par la reine de la comédie Tina Fey, qui endosse à la fois la casquette de scénariste, productrice et comédienne. Avec un twist : le long-métrage co-réalisé par Samantha Jayne et Arturo Perez Jr. n'est pas une adaptation directe de l'oeuvre originale... mais de la comédie musicale qui en est tirée ! Inauguré à Broadway en 2018, le spectacle comptait parmi sa distribution une certaine Reneé Rapp, devenue entre temps l'une des stars montantes de la pop US. Sur grand écran, c'est elle qui a la lourde tâche de succéder à Rachel McAdams dans la peau de l'infâme reine du lycée Regina George - la véritable star du récit. Les fans de la première heure s'élanceront sans doute dans le jeu de la comparaison mais cette nouvelle version parvient à éviter l'écueil de la relecture tiède grâce à un certain nombre d'ingrédients assez finement intégrés.

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On déchante pour la musique


Pourtant, on a eu peur. Les premières minutes du film, poussives, ne sont pas très rassurantes. En plantant le décor à l'aide de chansons peu inspirées voire insipides (le gros point faible du film), ce "Mean Girls" 2.0 peine à trouver son rythme pour prendre celui d'une satire de la vie adolescente. Heureusement, la découverte progressive des personnages fait peu à peu tomber les réserves. Son casting très queer et diversifié, avec l'excellent duo formé par Damian (génial Jaquel Spivey) et Janis (Auli'i Cravalho), propulse l'action dans un univers très contemporain, et si Cady Heron (Angourie Rice) manque de relief, Regina George captive la caméra. En lui conférant une dimension rock et rebelle, moins BCBG, le remake s'ancre dans une réalité plus identifiable, même si le personnage, avec ses punchlines bien senties, est toujours aussi détestable... pour notre plus grand plaisir inavoué. Le lien avec le premier film est d'ailleurs omniprésent : outre le retour de Tina Fey et Tim Meadows, alias Mme Norbury et le principal Duval, les références pleines d'autodérision, du tube "Thank u, next" d'Ariana Grande à la génération "Lolita malgré moi", foisonnent. Certains dialogues devenus emblématiques de la culture internet sont même détournées avec ruse. So fetch !

Une adaptation bien ancrée dans son époque


Si la plupart des chansons originales s'avèrent oubliables, ce basculement dans la comédie musicale autorise toutes les folies que ne pouvait pas se permettre "Lolita malgré moi" dans son format de 2004. Chaque séquence chantée est animée par un grain de folie totalement contagieux, comme lorsque que le temps se suspend lors d'une fête d'Halloween pas comme les autres ou que l'établissement scolaire tout entier se transforme en jungle - cris d'animaux inclus. L'humour absurde, qui trouve son apogée dans le personnage scene stealer de Karen (Avantika Vandanapu), est paradoxalement assez grinçant, pour ne pas dire criant de vérité, lorsque les réseaux sociaux font irruption à l'écran. Cette composante essentielle de la société d'aujourd'hui joue un rôle moteur dans le fil narratif de "Mean Girls", et renforce même le message du film : soyons bienveillants les uns envers les autres, et soudés dans nos différences. À l'heure où le fléau du harcèlement scolaire tue des vies, cette piqûre de rappel revêt toute son importance.

Si certains rôles auraient mérité d'être mieux exploités (Gretchen, le pauvre Aaron d'une platitude consternante), ce nouveau volet de "Mean Girls" s'avère donc divertissant, moderne et décomplexé. Quelques guests de renom font d'ailleurs des apparitions savoureuses au détour d'une phrase ou d'une image, à l'instar de Beyoncé ou la rappeuse Megan Thee Stallion, et les fans de la franchise resteront estomaqués face à une scène qui contient LA meilleure surprise qu'on pouvait imaginer pour ce retour au cinéma. Un secret bien gardé qui parfait la filiation !

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