Crédits photo : Alamy
Nouvelle déconvenue pour l'industrie musicale française. Après deux saisons blanches à cause de la crise sanitaire, l'industrie du spectacle vivant doit faire face à une nouvelle contrainte :
l'organisation des Jeux Olympiques à Paris à l'été 2024. La tenue d'un tel événement empêche le bon déroule de concerts dans les trois plus grosses enceintes parisiennes que sont le Stade de France, Paris La Défense Arena et l'Accor Arena de Paris, et
menace le maintien de certains festivals à cause d'un manque d'effectif de sécurité. Ainsi, mis à part
Taylor Swift qui jouera
quatre soirs à Paris La Défense Arena début mai avant que la salle ne soit réquisitionnée pour les épreuves sportives, les autres tournées internationales de l'été prochain, comme celles de Coldplay, Rammstein ou Bruce Springsteen, passeront par Lyon ou Marseille.
Le player Dailymotion est en train de se charger...
"Nous sommes arrivés au bout..."
Des changements de plan qui inquiètent Malika Seguineau. Interrogée par
Franceinfo, la directrice du Syndicat national du spectacle musical et de variété tire la sonnette d'alarme. Sans concert majeur dans la capitale à l'été prochain, ce sont «
près de 150 millions d'euros » de pertes qui sont estimées pour l'année 2024. «
Il y a énormément d'artistes internationaux qui ne passeront pas par la France l'année prochaine » s'inquiète-t-elle par anticipation : «
Nous sommes arrivés au bout des discussions avec les artistes internationaux et français pour aménager le plus possible les dates des tournées (plus tôt dans l'année ou durant l'automne) mais il y a un risque d'embouteillage important sur les autres salles existantes en France, et avec des jauges moindres... donc des pertes de chiffre d'affaires en conséquence et des coûts supérieurs ».
A défaut de pouvoir se produire dans des grandes salles, certains artistes pourront se reporter dans des lieux plus modestes, quitte à créer un encombrement. «
On aura les mêmes difficultés que nos amis des théâtres privés parce que les difficultés d'accès, on va les avoir pour tout le monde » indique Malika Seguineau, qui s'interroge donc sur les modalités qui seront mises en place l'été prochain, et qui ne leur ont toujours pas été communiquées : «
On nous avait tous assurés que ces Jeux olympiques s'adresseraient à tous les secteurs économiques. Nous, on constate en tout cas depuis désormais plusieurs mois que ça va être plus compliqué pour le secteur de la culture ».