Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Actuellement, "Molière, le spectacle musical", nouveau projet de Dove Attia, se joue au Dôme de Paris. Troupe, chansons, décor, ambiance... Que vaut la comédie musicale ? Purecharts l'a vue et vous donne son avis !
Crédits photo : Laura Gilli
Dove Attia s'est taillé une bonne réputation dans la production de comédies musicales à succès, des "Dix Commandements" au "Roi Soleil" en passant par "Mozart, l'opéra rock", "1789 : Les Amants de la Bastille" ou "La Légende du roi Arthur". Aujourd'hui, l'ancien juré de "Nouvelle Star" s'engage dans un nouveau projet d'envergure avec "Molière, l'opéra urbain", devenu finalement "Molière, le spectacle musical", qui se joue actuellement au Dôme de Paris et ce jusqu'au 18 février 2024. Et c'est peu dire qu'il s'est beaucoup investi dans ce show qu'il porte depuis 10 ans maintenant, puisqu'il en est l'auteur du livret, le producteur délégué à l'artistique et le directeur musical. Mais comment raconter l'histoire folle de Molière, à travers des chansons pop-urbaines et la modernité d'aujourd'hui ? Le pari était risqué, et il est presque réussi. D'emblée, quand on pénètre dans le Dôme de Paris, la scène impressionne avec ses échafaudages et cet énorme rideau blanc qui entoure la scène. L'immersion dans l'univers est alors totale.
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Une première partie décevante
Quand les premières notes de musique résonnent, l'effet de troupe est lui aussi bluffant. Il se passe quelque chose à chaque recoin de la scène, entre les comédiens, les nombreux danseurs ici et là, les costumes magnifiques, les lumières, les éléments de décor, les passerelles qui montent et descendent en arrière-scène... L'inspiration du show "Hamilton" est saisissante, tandis que la mise en scène impériale de Ladislas Chollat et les chorégraphies de Romain R.B nous en mettent plein la vue. Malheureusement, après ce début triomphal, le soufflé retombe quand l'histoire se met (longuement) en place et patine un peu, que les dialogues se mêlent au slam, si bien que l'on croirait parfois voir une parodie. Dommage car les moyens sont importants et se voient, la troupe excelle, mais le contenu musical n'est pas à la hauteur. Les (trop) nombreuses chansons s'enchaînent et manquent de soin. Une vraie déception car le public novice découvre avec intérêt l'épopée passionnante de Molière, tandis que de nombreuses idées fortes niveau scénographie marquent comme les néons en guise de barreaux de prison, l'imposant rideau qui sert d'écran avant de s'effondrer pour laisser place au théâtre magnifique de Molière.
Un casting réussi, une mise en scène bluffante
Heureusement, "Molière, le spectacle musical", très actuel quand il parle de célébrité, du féminisme ou de la censure, est sauvé par son deuxième acte, sa mise en scène toujours brillante, tout comme sa troupe. A commencer par PETiTOM, parfait du début à la fin en Jean-Baptiste Poquelin. Il a le rythme dans la peau, le sourire naturel et le charme ravageur, sa voix ne vacille jamais, et il semble fait pour brûler les planches. L'autre révélation est clairement Abi Bernadoth, le gagnant de "The Voice" saison 9 et l'une des plus belles voix du télé-crochet toutes saisons confondues. Avec aisance, le jeune artiste brille tout le long en montrant plusieurs facettes du Prince de Conti. Sa superbe chanson "Regardez-moi" est l'un des moments forts du spectacle, et elle aurait mérité de devenir un tube. Mention spéciale également à Shaïna Pronzola, dont la voix et la grâce portent à merveille le rôle de La Marquise. Le gros point noir du casting ? Le rôle du frère de Louis XIV, caricatural à souhait, très mal écrit avec ses expressions faussement modernes ("boloss", "c'est oim", l'hchouma...) et d'autant plus très mal interprété.
Quoi qu'il en soit, "Molière", le spectacle musical" se réveille vraiment avec ce deuxième acte quand l'histoire se déroule à Versailles, avec tout le faste et la beauté que cela requiert, entre écrans et décors réels qui cohabitent très bien. L'effet est particulièrement réussi ! De plus, les chansons de cette deuxième partie, beaucoup plus fortes ("Et si c'était nous deux ?", "Moi je veux", "Tu finiras pas tomber"...) s'enchaînent là avec plus de fluidité et servent au mieux le déroulé de l'intrigue, avant un final choral et éclatant sur "Rêver j'en ai l'habitude", autre tube évident du show qui le clôt de la plus belle des manières.