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Si le streaming est devenu le mode d'écoute de musique
le plus populaire en France (et dans le monde entier), celui-ci n'est pas totalement infaillible. En effet, nombreux sont ceux à pointer du doigt
des possibles tricheries pour faire gonfler virtuellement le chiffre d'écoutes de certains artistes ou chansons. En septembre 2022, six députés de la Nupes annonçaient leur souhait de mettre en place
une "taxe streaming", visant les plateformes comme Deezer, Spotify ou Apple Music à reverser 1,5% de leurs revenus au Centre national de la musique (CNM). L'établissement est jugé «
en danger » car il «
ne peut pleinement jouer son rôle de soutien à la création ». Sauf que la mesure divise, que ce soit du côté du SNEP, qui dénonce «
un taux faible mais qui va monter par la suite », ou de certains rappeurs. «
Non à la taxe streaming. Taxe anti-rap. Taxe raciste. Taxe non justifiée » avait notamment écrit Niska, rejoint dans son coup de gueule par Dosseh ou Houssbad. L'interprète du tube
"Réseaux" supputait ainsi que les revenus du rap provenant du streaming, musique la plus écoutée en ligne, seraient taxés.
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Une taxe pour "préserver la souveraineté culturelle française"
Ce mardi 21 juin à l'occasion de la Fête de la Musique, Emmanuel Macron a pris la parole sur le sujet, alors qu'un concert était organisé à l'Elysée avec notamment Ibrahim Maalouf ou Gregory Porter. Le président de la République envisage donc de proposer une taxe sur les revenus liés au streaming et il demande à Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, de réunir «
sans délai » les acteurs de la filière musicale. Le gouvernement se réserve ainsi «
la possibilité de saisir le Parlement d'une contribution obligatoire des plateformes de streaming » si aucun accord n'a été trouvé le 30 septembre prochain. Cette "taxe streaming" devrait être de l'ordre de 1,75% des revenus du streaming musical payant et gratuit puisqu'Emmanuel Macron s'appuie sur un rapport de Julien Bargeton, sénateur du mouvement Renaissance.
A travers cette taxe, l'Elysée souhaite soutenir «
l'innovation et l'exportation », tout en préservant «
la souveraineté culturelle française » et en assurant «
une juste rémunération des artistes et des créateurs ». Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture, s'est félicité de cette proposition de taxe. Dans un communiqué transmis à l'AFP, il la décrit comme «
une mesure de justice qui confortera la diversité musicale et renforcera les créateurs et les musiciens indépendants ».