mercredi 12 avril 2023 14:50

Cauet s'excuse après une chanson polémique sur deux morts noyés

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
C'est une séquence qui scandalise. Durant le "JT chanté" de l'émission "C'Cauet" sur NRJ, deux chroniqueurs ont improvisé une chanson sur la mort accidentelle de deux jeunes par noyade. Face au tollé, l'animateur Cauet fait son mea culpa.
Crédits photo : Abaca
« Il y a des limites à ne pas dépasser » tonnent les maires de Sorcy-Saint-Martin et Ménil-la-Horgne. Ces petites communes de la Meuse ont été le théâtre, le 2 avril, d'un fait divers dramatique : deux personnes âgées de 27 ans ont été emportées par le courant d'un ruisseau alors qu'ils tentaient de sauver leur chien. Une noyade accidentelle aux circonstances tragiques qui a fait l'objet d'une séquence douteuse sur les ondes de NRJ, le 6 avril dernier. Au cours du "JT chanté" de l'émission "C'Cauet" présentée par le célèbre animateur radio, deux chroniqueurs ont, selon le principe de cette pastille, raconté cette actualité en chanson. Sur l'air de la chanson "Le bilan" des Nèg Marrons, Flo a dépeint la mort de Cassandra et Théo avec ces rimes : « Le temps passe le chien commence à se noyer/Les amoureux paniqués sont deux dans l'eau pour le sauver/Au même moment calmement le chien sort de l'eau vivant/Mais les amoureux épuisés meurent noyés dans le courant ». À l'antenne, Cauet a eu beau préciser que « ce qui est arrivé à ce couple est un drame absolu, une véritable tragédie », les rires ont fusé et la séquence a choqué.

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"Ces personnes salissent la mémoire des victimes"


Pour les maires des deux communes dont les victimes étaient originaires, cette plaisanterie relève « d'un irrespect impensable ». « Alors que toute la population de notre secteur est endeuillée par le drame (…), l'animateur Cauet et ses sbires rient à gorge déployée derrière les paroles d'une chanson qui raconte la tragédie sur un ton badin. Ce faisant, ces personnes crachent au visage des familles et salissent la mémoire des victimes » déplorent les élus dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux. Selon Le Parisien, ils se réservent « le droit de saisir la justice » : « Nous ne pouvons pas laisser des ignominies pareilles être diffusées sans les combattre ».




Cauet se défend : "Moi, je ne connais pas le contenu"


Contacté par le journal, Cauet se dit « surpris » par l'ampleur de la polémique. « J'ai immédiatement dit à l'antenne que c'était un drame, une tragédie. [Après la séquence], je suis allé voir Flo et Corentin en leur disant : "Vous n'auriez pas dû le faire, l'émotion est trop vive" » se défend l'animateur de 50 ans, assurant ne pas avoir pris connaissance de la chronique avant sa diffusion : « Ce sont des titres AFP chantés en chanson. Cela fait deux ans que ça dure et, moi, je ne connais pas le contenu. Je le découvre comme les auditeurs car je veux être exactement dans la même position qu'eux ». Il indique d'ailleurs avoir fait enlever la séquence du replay de l'émission, qu'il ne souhaite pas voir résumer à cette controverse : « Je vais juste vous dire un truc simple : cette émission, tous les jours on la fait pendant quatre heures. C'est de la bienveillance, de l'humour, de la gentillesse, pour aider des gens dans le besoin et des associations. On ne fait cette émission que pour vous amuser, vous divertir, vous changer les idées, faire en sorte que vous alliez bien ».

En producteur et chef des opérations, Cauet a toutefois conscience qu'une ligne rouge a été franchie et présente à ce titre ses excuses : « Si cette séquence a heurté ne serait-ce que la mairie, les gens qui habitent la région, qui n'ont peut-être pas entendu en entier, si quelqu'un a été peiné, je m'en excuse. Ce n'est pas le but de cette émission. Évidemment que toutes mes pensées vont à la famille, aux gens qui étaient proches, même à la mairie ».

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