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Les festivals se sont à peine remis de la crise sanitaire qu'ils doivent déjà faire face à une autre problématique de taille. L'organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024
menace la bonne tenue des festivals cet été-là en raison du grand nombre de policiers et gendarmes mobilisés pour l'événement sportif mondial. Gérald Darmanin a même prévenu : «
Le principe, c'est le report ou l'annulation des grands événements sportifs ou culturels mobilisant de nombreuses forces de police et de gendarmes ». De quoi mettre dans le flou de nombreux festivals qui, s'ils viennent tout juste d'annoncer leurs programmations pour 2023, travaillent déjà à celles de l'été 2024. Dans les colonnes du
Parisien, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak tempère la situation : «
L'été 2024 sera aussi culturel que sportif. Il y a eu un émoi général, mais on ne parle que des très gros festivals qui réunissent des dizaines de milliers de personnes et qui nécessitent d'être sécurisés par des forces nationales. (...) Ce sont ceux-là que j'ai réunis pour entamer un travail au cas par cas, avec les préfets, pour préciser quels étaient vraiment leurs besoins ».
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Les Vieilles Charrues trouvent une date pour 2024
A cause des Jeux Olympiques, l'été 2024 sera donc découpé en quatre phases : la phase 1 du 23 juin au 17 juillet, la phase 2 du 18 juillet au 11 août (phase "rouge" puisqu'elle tombe en plein JO), la phase 3 du 12 au 23 août (entre les deux olympiades) et la phase 4 du 24 août au 8 septembre, durant les Jeux paralympiques. Sauf que la plupart des gros festivals français ont lieu en juillet, notamment durant la période où vont se dérouler la compétition. Seront également touchées les grandes salles comme l'Accor Arena ou encore le Stade de France qui, selon les dernières informations, n'accueillera aucun concert à l'été 2024. Selon la ministre de la Culture, les festivals concernés peuvent être décalés avant le 17 juillet (où «
tous les évènements ont vocation à être maintenus ») ou programmés entre le 12 et le 23 août. Une décision «
discrétionnaire et aléatoire » pour Aurélie Hannedouche du SMA (Syndicat des musiques actuelles), qui craint un retour du «
cas par cas, comme pendant le Covid ».
La question est de mise aux Eurockéennes de Belfort, qui hésite à se tenir «
entre le dernier week-end de juin et le premier week-end de juillet », et surtout pour
les Vieilles Charrues. Après avoir annoncé la venue de Robbie Williams, Blur ou les
Red Hot Chili Peppers pour 2023, le festival breton a déjà trouvé ses dates pour 2024 : la 32ème édition aura lieu du 11 au 14 juillet, juste avant le début de l'événement sportif. Un soulagement pour le président des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel : «
On avait déjà commencé à travailler auprès des producteurs, tourneurs. On savait que tout était en stand-by notamment pour artistes internationaux, car il y avait manque de visibilité ». Après avoir un temps annoncé
qu'elle ne viendrait pas en raison desdites complications des JO,
Céline Dion pourrait enfin honorer le festival breton de sa présence en 2024 ? «
On reposera la question à son équipe, mais je pense qu'ils sont partis sur d'autres pistes » répond-t-il dans les colonnes de
Ouest-France.
A Paris, Lollapalooza et Rock en Seine en plein flou
Prévus sur le même week-end, les Francofolies de la Rochelle auront lieu du 9 au 13 juillet 2024. Par contre, le festival Interceltique de Lorient doit décaler ses dates. Initialement programmé début août, l'événement breton qui accueille jusqu'à 900.000 spectateurs sur neuf jours devrait plutôt se tenir du 12 au 18 août 2024. Main Square, Beauregard ou Musilac, qui se tiennent sur les deux premiers week-ends de juillet, très chargés en festival, n'ont pas encore indiqué leur choix. Toutefois, dans la capitale, la question se pose pour Lollapalooza Paris, «
un cas compliqué » puisqu'il se positionne en pleine phase "rouge". «
On tombe pile la mauvaise semaine » estime Angelo Gopee, le directeur de Live Nation France, au
Parisien. Il hésite entre deux choix : s'insérer sur le week-end du 12 et 13 juillet, «
entre Solidays et le prix de Longchamp », ou alors annuler tout simplement l'édition 2024. Il a été proposé à l'organisation de décaler le festival au printemps ou à l'automne, un choix écarté d'office car «
c'est impossible d'attirer des artistes étrangers dans ces périodes ». Une décision sera prise dans les jours à venir.
Si Rock en Seine est aussi dans le flou et «
reste un cas à l'étude » selon Rima Abdul-Malak, un festival voit pour le moment plus clair : le Hellfest. Le grand rassemblement des musiques extrêmes se tiendra comme prévu du 17 au 19 juin 2024. «
Nous n'entrons pas dans une période critique de sécurité pour les Jeux et ne sommes pas très "consommateurs" de gendarmes. La question est juste de savoir si les artistes internationaux ne feront pas l'impasse sur la France pendant l'été 2024 » s'interroge néanmoins Ben Barbaud, patron du festival situé à Clisson.