Christophe Willem, Lomepal, BLACKPINK : 3 albums au banc d'essai

Montez le volume ! Purecharts passe en revue 3 albums phares du moment : sur "Panorama", Christophe Willem retrouve le feu sacré, tandis que Lomepal opère un virage pop-rock avec "Mauvais ordre". Le groupe BLACKPINK, lui, vise la conquête du monde avec "Born Pink". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Pochette / Manu Fauque

Christophe Willem | "Panorama"


Willem a dit. Après l'échec de son précédent album "Rio", Christophe Willem a décidé de prendre du recul, afin de soigner ses blessures et gonfler son amour propre, pour mieux revenir. Si pour la première fois, il se met en retrait dans les textes et les mélodies, qu'il laisse à Laurent Lamarca, Slimane, Elia ou Mark Daumail (Cocoon), c'est pour mieux les laisser parler de lui, avec leurs mots plus directs, plus frontaux. Histoire de secouer ses habitudes, sortir de sa zone de confort. Toujours avec cette vulnérabilité à fleur de peau, accompagné d'une équipe totalement renouvelée, la Tortue sort donc de sa carapace pour s'exposer au grand jour. Plus à l'aise dans sa peau, et ça s'entend tout de suite, Christophe Willem déclare sa flamme au public sur le premier single solaire "PS : Je t'aime", comme pour reprendre l'histoire de zéro. Avec une voix toujours aussi précieuse mais plus posée, elle aussi plus assurée, l'homme derrière l'artiste prend plus d'ampleur sur les 14 chansons de ce disque salvateur, où il n'élude pas grand-chose, lance des "pédé", "cons" ou "gueules" pour mieux témoigner de son parcours semé d'obstacles et de sa force retrouvée. Déterminé à tracer sa route selon ses envies, Christophe Willem se libère du "Regard de l'autre", fait la paix avec ses "Fantômes", célèbre sa "Solitude", évoque sa sexualité sur "Ni reine ni roi", et chante "J'avance", "Tiens bon" ou "J'tomberai pas", comme des crédo pour lui et pour ses auditeurs. Entre pop, ballades, sonorités urbaines, bossa nova ou synth-pop, le chanteur se raconte, et nous avec, et on se plaît à retrouver celui qui nous avait enchanté dans "Nouvelle Star" il y a 16 ans déjà. JG

Ça ressemble à la renaissance de Christophe Willem
A écouter : les tubes "J'avance", "J'tomberai pas" ou "Solitude", les magnifiques "Noir" et "Au temps pour nous"
A zapper : "Tiens bon", joli mais sans étincelle


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Lomepal | "Mauvais ordre"


50 degrés dans la soirée. Trois ans ont passé depuis la sortie de l'excellent "Jeannine". Trois années durant lesquelles Lomepal a connu un immense succès avant de faire une longue pause, lui qui a été justement mal à l'aise face à cette énorme popularité. Aujourd'hui plus apaisé, le rappeur fait sa rentrée avec son troisième album "Mauvais ordre". Enfin, peut-on encore parler de rappeur ? Car à la première écoute, l'artiste délaisse l'univers urbain qui a fait son succès pour des sonorités plus pop-rock. Pas une véritable surprise pour celui qui n'a jamais caché son amour des Strokes et qui fait le plein de riffs électriques et sombres sur le superbe "Auburn". Si les punchlines sont toujours présentes, Lomepal les enrobe de refrains calibrés pour séduire un public encore plus large, et avec plus de guitares et de basses au programme. Preuve en est avec les superbes "A peu près" ou "Crystal". Mais il n'oublie pas le rap sur "Etna" ou "Prends ce que tu veux chez moi", qui restent toutefois les morceaux les moins inspirés. Sur les 15 titres qui composent "Mauvais ordre", Lomepal évoque trois thèmes principaux : l'écologie (le génial "50°" trois ans après "1000°"), ses relations amoureuses, lui qui est en couple avec l'actrice Souheila Yacoub, et bien sûr son rapport à la célébrité. Une image revient d'ailleurs souvent : lui, marchant dans la rue avec une casquette vissée sous une capuche pour qu'on le reconnaisse pas. « J'suis à peu près sûr d'être à pеu près quelqu'un de solide » chante Lomepal sur "A peu près". Son album l'est aussi. Car s'il n'atteint pas le niveau de "Jeannine", cohérent de bout en bout avec l'évocation de sa grand-mère souffrant de maladie mentale, "Mauvais ordre" est un album plutôt solide et captivant, qui va sans aucun doute marquer un tournant musical dans la carrière du rappeur ! TB

Ça ressemble à un virage pop-rock convaincant pour le rappeur
A écouter : L'incroyable "Auburn", "50°", les plus pop "A peu près" ou "Le miel et le vinaigre", le superbe "Crystal"
A zapper : "Etna" ou "Prends ce que tu veux chez moi", plus faibles





BLACKPINK | "Born Pink"


In your area. Huit titres dont deux singles déjà connus, 24 minutes. Il faudra se faire une raison : la machinerie YG Entertainment est allée à l'essentiel pour le grand retour de sa poule aux œufs d'or BLACKPINK ! Le groupe féminin le plus populaire au monde – il n'y a qu'à voir les chiffres ahurissants réalisés par le quatuor sur YouTube et les plateformes – enclenche la phase 2 de sa conquête du monde avec "Born Pink", un disque foncièrement plus calibré pour le marché international. Si le premier single "Pink Venom" reprenait la formule bien rodée de la K-Pop, à savoir des changements de rythmes saccadés et la collision de plusieurs genres musicaux en une même chanson, le reste de l'album s'avère étonnement moins dispersé, avec une construction des morceaux davantage à l'occidentale. "Yeah Yeah Yeah" adopte par exemple les codes de la pop 80's qui fait fureur en ce moment, avec une nuée de synthés sur le refrain, là où la ballade au piano "The Happiest Girl", jolie mais générique, aurait pu se retrouver sur n'importe quel disque d'une chanteuse américaine. Après un premier album explosif (mais parfois poussif) et des essais solo réussis comme celui de Lisa, on attendait un peu plus de "chien'' de la part du girls band, qui retrouve heureusement ses marques sur des titres de pure K-Pop comme "Shut Down", LE tube évident du projet. En orchestrant la rencontre détonante entre la trap et l'air symphonique de la célèbre "Campanella" de Franz Liszt, le titre dégage une personnalité séduisante qu'on aurait aimé pouvoir retrouver sur l'ensemble de l'opus, musicalement du moins. YR

Ça ressemble à la transition des ambassadrices de la K-Pop en superstars mondiales, l'efficacité en plus, l'authenticité en moins
A écouter : "Shut Down" qui fait mouche dès la première écoute, le badass "Typa Girl", "Yeah Yeah Yeah"
A zapper : "Tally", ballade rock pas très passionnante


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