Crédits photo : Bestimage
Cet été, les festivals ont enfin repris à grande échelle, après deux années quasi blanches à cause du Covid. L'occasion pour des centaines de milliers de festivaliers de retrouver leurs marques au Main Square Festival, aux Vieilles Charrues, à Lollapalooza Paris ou aux Eurockéennes de Belfort. Et ce n'est pas fini car quelques gros événements sont encore au programme dont
Rock en Seine et la Fête de l'Humanité dans les prochaines semaines. Un retour qui n'est pas totalement positif, car certains festivals n'ont pas fait le plein (comme Musilac) tandis que
d'autres pourraient voir leur prix augmenter pour pallier à l'explosion du budget alloué à la sécurité et aux assurances. Aujourd'hui, plusieurs professionnels poussent un coup de gueule. En effet, des photographes de presse régionale témoignent des règles et contraintes auxquelles ils ont dû faire face de la part des équipes d'artistes pour pouvoir photographier les chanteurs et groupes durant les festivals. C'est ce que pointe du doigt le Syndicat National des Journalistes dans
une lettre ouverte adressée à Rima Abdul-Malak, l'actuelle ministre de la Culture.
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"Un festival d'entraves à la liberté de travailler"
Dans ce communiqué, le SNJ explique que les photographes «
se voient imposer des règles et des contraintes parfois déconnectées des réalités du métier et surtout incompatibles avec la liberté de la presse ». Sans citer de nom précis, les exemples se multiplient : «
Photos à faire valider par les équipes de production avant envoi pour parution, interdiction de prendre le profil gauche ou droit de l'artiste, formulaire de non-réutilisation des photos à signer, interdiction pure et simple de captation, engagement à céder les photos pour la promotion de l'artiste... ». Des règles décrites comme «
abusives » de la part de «
l'entourage zélé de certains artistes » et qui sont «
contraires à notre déontologie professionnelle et au respect du droit d'auteur et relayées parfois par les organisateurs de festivals ».
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Ainsi, plusieurs journaux, tels
La Voix du Nord ou
La Provence, ont refusé de couvrir certains événements lorsqu'ils ont vus leurs journalistes ou photographes faire face à «
un festival d'entraves à la liberté de travailler et d'informer ». C'est notamment le cas du
Dauphiné Libéré qui n'a pas couvert le concert de Barbara Pravi au festival Sur le champ ! situé à Valence, la chanteuse de
"Voilà" ayant «
exigé de faire valider obligatoirement toutes les photos avant diffusion », selon nos confrères. Des conditions jugées «
inacceptables ».
«
Qu'il s'agisse des textes, des photos, des sons et des vidéos, un journaliste n'a pas à se soumettre à une autorité extérieure. Le travail des journalistes est régi par le souci du pluralisme et une déontologie de plus en plus mise à mal par ces dérives intolérables » poursuit le Syndicat National des Journalistes dans sa lettre ouverte. Il incite les professionnels de la plume «
à refuser ces diktats, à le faire savoir, à interpeller les organisateurs pour faire cesser ces dérives » et aux rédacteurs en chef de les soutenir dans ce combat : «
Désormais, il vous revient de rappeler à tous les acteurs concernés que la liberté de la presse n'est pas un cliché ».