Beyoncé, Imagine Dragons, Gavin James : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums qui font l'actualité musicale en cette période estivale. Beyoncé nous fait transpirer dans son club "Renaissance", Imagine Dragons relève la tête sur le très classique "Mercury - Act II" et Gavin James séduit sur "The Sweetest Part". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Sony Music / Polydor / Pochette

Beyoncé | "Renaissance"


Ring the Alarm. « Do not attempt to leave the dancefloor ». Beyoncé est de retour avec son septième album "Renaissance", et forcément c'est un événement. Malgré de nombreux couacs et polémiques, le disque est acclamé par la critique et les fans, et cet accueil unanime est largement mérité. Pourtant, rien n'était gagné d'avance, car à la première écoute, "Renaissance" apparaissait indigeste avec ses très nombreuses références, son atmosphère club rutilante et frontale, et ses multiples samples. Ultra travaillé et peaufiné dans les moindres détails, peut-être trop, le projet demande du temps afin d'être apprivoisé et apprécié à sa juste valeur. Là seulement, "Renaissance" peut prendre toute son ampleur et révéler ses trésors. Il n'en manque d'ailleurs pas ! Clairement, Beyoncé est en grande forme et elle n'est pas là pour faire de la figuration. A cent à l'heure, le projet, adressé en priorité à la communauté noire et LGBTQIA+, permet à la star de lâcher les rênes, de s'amuser comme jamais, et de s'affirmer sur des sonorités bounce, house, R&B ou disco. Débordant de confiance, la chanteuse rappe, chante, va dans une direction puis une autre, s'éclate à dérouter l'auditeur, tout en n'ayant qu'une seule mission : nous faire transpirer sur la piste. Enchaînant les clins d'oeil (à Lauryn Hill, à son oncle Johnny à qui elle dédie l'album, à ses enfants, au drapeau Progress Pride) et les ambiances (plusieurs sur un même titre !), tour à tour bossy ("Alien Superstar", "Move" malgré une Grace Jones en retrait), sensuelle ("Thique") ou romantique ("Plastic Off The Sofa"), elle assène ses paroles cash et sans filtre, qu'elles soient inspirantes ou sexuelles, avec une assurance déconcertante. Beyoncé propose ici un voyage sans véritable temps mort, aidé par des transitions implacables qui empêchent quiconque de le mettre sur pause. Au contraire, "Renaissance" tourne en boucle ! JG

Ça ressemble à l'album idéal pour les clubs après 2 ans difficiles
A écouter : "Break My Soul", encore plus fort sur l'album, les énormes "Cuff It", "Virgo's Groove", "Alien Superstar", "Pure/Honey", "Heated" et "Summer Renaissance"
A zapper : "I'm That Girl", piste d'introduction un peu bancale


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Imagine Dragons | "Mercury - Act II"


Afterlife. Après la mort, le deuil. Tel est le programme de "Mercury - Act II", deuxième volet du diptyque discographique proposé par Imagine Dragons. Après un premier acte sans surprise, le groupe de rock américain s'enfonce encore plus dans la noirceur à travers les 18 chansons de ce deuxième acte. Et ça commence plutôt fort avec "Bones", le tube absolu de l'album bien parti pour être le nouveau carton du quatuor. Ça continue sur le même tempo avec "Sharks" ou "Symphony", du Imagine Dragons pur jus. Mais ces titres calibrés pour les stades cachent en réalité une thématique plus sombre. Dan Reynolds explique que si le premier acte se concentre sur « la mort », ce second est plutôt le moment où « on se réveille le lendemain en se rendant compte que l'on a perdu la personne que l'on aimait ». En effet, le chanteur a perdu plusieurs proches ces derniers temps et ce double disque semble sa thérapie pour surmonter ces moments difficiles ("I Wish", "They Don't Know You Like I Do"). Comme sur le premier volume, Dan évoque une nouvelle fois sa relation avec sa femme avec qui il a failli divorcer ("Tied") ou ses doutes face à lui-même ("I Don't Like Myself" ou "Blur"). Un passage obligé pour lui permettre de relever la tête, tel un voyage personnel qui donne naissance au bien-nommé "I'm Happy". Intime dans ses thématiques, "Mercury - Act II" reste musicalement un album très (trop) classique pour Imagine Dragons, englué dans sa zone de confort en enchaînant les morceaux radiophoniques parés pour cartonner en concert, comme les très efficaces "Sirens" ou "Younger". S'étirant inutilement en longueur (18 titres), "Mercury - Act II" est un album pop de bonne facture mais finalement vite oubliable. La faute à un manque de renouveau de la part du groupe. TB

Ça ressemble à un album classique d'Imagine Dragons, encore une fois...
A écouter : les excellents "Bones" et "I Don't Like Myself", "Crushed", "Waves", "Sirens"
A zapper : "Symphony", oubliable, "Take It Easy"





Gavin James | "The Sweetest Part"


The Voice. A chaque sortie d'album, le talentueux Gavin James part avec un énorme handicap : son magnifique premier disque "Bitter Pill", perfection de pop intimiste, sorti en 2015 et sublimé par des textes désarmants et sa voix pure et puissante. Forcément, après une telle claque et une telle émotion, difficile de recréer la magie... Pour son troisième album "The Sweetest Part", le chanteur irlandais parvient tout de même à allier ce qu'il sait faire de mieux tout en proposant des sonorités plus radiophoniques, sans tomber dans l'excès. Retrouvant un juste équilibre après un deuxième album peut-être moins authentique musicalement, Gavin James nous fait vaciller dès la première chanson "Only Love", rappelant le talent pur découvert sur son premier projet, le vocoder (dispensable) en plus. Dès les premières notes, l'artiste souligne qu'il n'a rien perdu de sa capacité à nous serrer le coeur grâce à ses chansons d'amour taillées pour les âmes sensibles. Et les ballades au piano comme "Jealous", "Kingdom" ou "All Around the World" le confirment au fil du projet. Mais Gavin James est bien plus que ça, et il le prouve en musclant ses productions ("Heaven", "Novocaine", "Circles"), tout en alignant les tubes pop FM "End of the World", "Greatest Hits" ou "Anywhere But Here", qui ont tout pour cartonner sur les ondes comme lors de ses prochains concerts. Car il faut l'écouter certes mais il faut surtout aller le découvrir en live, tant Gavin James est une bête de scène, dotée d'une sincérité touchante et d'un humour à toute épreuve. L'alliance vaut le détour, à l'image de ses différentes facettes qui se rencontrent avec brio sur ce nouveau disque conventionnel mais convaincant. JG

Ça ressemble à un album pop FM pour l'été
A écouter : "Anywhere But Here", le tube de l'album, les sublimes "Only Love" et "Lost Without You", l'intense "Circles"
A zapper : "I've Got You", copié sur "New Soul" de Yael Naim


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