"J'ai encore rêvé d'elle" : Richard revient sur la mort de Joëlle, son "ange gardien"

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Il était une fois... une chanson mythique. En 1975, Serge Koolenn, Richard Dewitte, Joëlle Mogensen, Lionel Gaillardin, Bruno Walker et Christian Burguière forment l'un des groupes les plus en vogue de la variété française. Propulsé dans toutes les têtes grâce aux tubes "Rien qu'un ciel", "Que fais-tu ce soir après dîner ?" ou "Les filles du mercredi", Il était une fois atteint l'apogée de sa popularité avec une ballade qui va devenir mythique : "J'ai encore rêvé d'elle", dont le succès va dépasser toutes les espérances. « Je serai toujours étonné. Si on nous avait dit il y a 50 ans que "J'ai encore rêvé d'elle" passerait encore à la radio, on aurait rigolé. Chanter "J'ai encore rêvé d'elle" en 2022 ? Ce n'est pas possible ! Ben si, la preuve » confie Richard Dewitte, qui était cette semaine l'invitée de Faustine Bollaert dans l'émission "Ça commence aujourd'hui" pour évoquer le destin de ce morceau qui avait quelque peu défrayé la chronique.



L'accueil qui allait être réservé à "J'ai encore rêve d'elle" était tout sauf prémédité. Car en effet, de l'aveu de Richard Dewitte, « la maison de disques n'était pas vraiment emballée » : « Ils trouvaient qu'il n'y avait pas de refrain, que Joëlle ne chantait pas assez. Et surtout, il y avait cette phrase maudite "Je l'ai rêvé si fort que les draps s'en souviennent" ! Alors là ce n'était pas possible ». Mais c'était mal connaître la ténacité du groupe ! L'auteur Serge Koolenn, disparu en 2015, s'était à l'époque « réfugié dans un hôtel porte de Bagnolet à Paris » pour faire du chantage à la maison de disques, qui a fini par « céder » et accepté ce texte sulfureux... qui participa grandement à la légende du morceau : « Ils ont commencé la promotion sur une autre chanson où Joëlle chantait seule. Et en fin de compte les radios nous ont dit : Mais vous êtes fous, nous on va jouer "J'ai encore rêvé d'elle". (...) On m'en parle encore tous les jours de cette chanson, des gens qui ont fait leur premier enfant ou rencontré leur épouse dessus ».

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"Je ne veux pas qu'on l'oublie"

Et cinq décennies après, l'émotion est toujours intacte pour Richard Dewitte quand il interprète "J'ai encore rêvé d'elle" et entend la voix de Joëlle Mogensen, décédée d'un accident pulmonaire en 1982 à seulement 29 ans. « On avait arrêté le groupe pour faire une année sabbatique. On a fait chacun nos trucs de notre côté, Joëlle, Serge et moi on a sorti un album dans la même maison de disques. Et on voulait se remettre ensemble, malheureusement, Joëlle nous a quittés. C'est un peu mon ange gardien. Je ne veux pas qu'on l'oublie » a plaidé Richard Dewitte, la voix nouée par l'émotion, sur l'antenne de France 2, encore marqué par cette disparition brutale : « Je vais très souvent sur sa tombe au cimetière de Montparnasse. (...) Ce groupe, c'est ma plus belle aventure. "J'ai encore rêvé d'elle", je l'ai chantée un milliard de fois mais j'ai toujours autant le frisson. J'ai l'impression que Joëlle est à côté de moi ».

"Elle ne s'est pas suicidée"

Interrogé par la chaîne Melody TV en novembre dernier, Richard Dewitte avait livré ses théories sur la mort de Joëlle, qui a toujours été entourée de mystère. Son ancien acolyte en est sûr, « elle ne s'est sûrement pas suicidée » même si la chanteuse franco-américaine, fragile, avait tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours : « Depuis, elle avait un peu retrouvé un équilibre ». La thèse de l'overdose est également écartée par le musicien, qui dit avoir consulté un rapport d'autopsie établi par un « expert privé » : « Il n'y avait aucune trace de drogue dans son corps. Elle n'est pas morte d'une overdose. Elle ne s'est jamais shootée avec une seringue. Elle prenait, je vous l'avoue, un petit peu de cocaïne. La rupture entre Serge et elle l'a incitée à s'en mettre un peu plus dans le nez. Mais ce n'est pas ça qui l'a fait mourir ». Joëlle Mogensen était en réalité atteinte d'une « malformation cardiaque que tout le monde ignorait », « elle y compris » : « Elle s'est étouffée dans son sommeil. Elle avait une bronchite pas soignée. C'est sa soeur Katia qui m'a racontée ça : elle crachait du sang, elle ne voulait pas aller chez le médecin, elle toussait comme une malade. La nuit où elle est partie, elle s'est étouffée ».