Covid-19 : il n'y a "aucune garantie" sur la reprise des concerts debout fin janvier

Par Théau BERTHELOT | Journaliste
Passionné par la musique autant que le cinéma, la littérature et le journalisme, il est incollable sur la scène rock indépendante et se prend de passion pour les dessous de l'industrie musicale et de l'organisation des concerts et festivals, où vous ne manquerez pas de le croiser.
La reprise des concerts debout n'est sans doute pas pour tout de suite. Reçue ce matin par Roselyne Bachelot, la directrice du Syndicat des Musiques Actuelles assure que cette interdiction pourrait continuer en février et mars, impactant même les festivals d'été. Elle pousse ainsi un coup de gueule contre le gouvernement qui, selon elle, stigmatise le monde culturel.
Crédits photo : Bestimage
Est-on parti pour vivre une nouvelle année sans concerts ? Alors que les shows ont pu reprendre avec les festivals cet été et les tournées dès la rentrée 2021, l'apparition du variant Omicron a véritablement changé la donne. Alors qu'un chiffre record de 335.000 cas a été recensé hier en France, le gouvernement a pris la décision de remettre en place les jauges dans les salles mais surtout d'interdire à nouveau les concerts debout, au moins jusqu'au 23 janvier. Une mesure incompréhensible pour de nombreux artistes comme Hoshi, Grand Corps Malade, Julien Doré ou Eddy de Pretto dont les tournées dans les plus grands Zénith de France ont lieu dans les prochaines semaines. Ils ont d'ailleurs ironiquement décidé de transformer leurs concerts en meetings, étant donné que les rendez-vous politiques ne sont pas soumis aux restrictions.

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"On ne vend plus de billets"


Alors que le SMA (Syndicat des Musiques Actuelles) a lancé une pétition pour demander la reprise des concerts debout, les professionnels du monde de la culture avaient rendez-vous ce matin rue de Valois avec Roselyne Bachelot et Bruno Le Maire, les ministres de la Culture et de l'Economie. Et selon les premiers retours, la réunion n'a pas été concluante. Interrogée sur France Info ce midi, Aurélie Hannedouche, la directrice générale du SMA, indique que « des annonces d'aides » ont bien été faites pour recouvrir à l'activité partielle pour les artistes et techniciens. Mais malgré cela, il n'y a toujours aucune visibilité sur la possible reprise des concerts debout dès le 24 janvier. « Ce que nous avons demandé, c'était de pouvoir rouvrir le 24 janvier, mais [nous n'avons] absolument aucune garantie quant au fait que nous pourrions rouvrir le 24 janvier et ça c'est extrêmement décevant » se désole-t-elle.

Pire, il se pourrait d'ailleurs que la situation ne s'améliore pas dans les mois à venir. Aurélie Hannedouche craint même que l'interdiction des concerts debout soit prolongé en février et en mars. « Le public, et on le comprend totalement, voyant que les concerts sont interdits pendant trois semaines, se demande ce qu'il va en être en février, en mars, cet été sur les festivals. Est-ce qu'encore une fois on va avoir des festivals qui vont être complètement revus ? » se questionne la directrice du SMA, qui met en avant un nouveau point noir pour le secteur du spectacle vivant : « Les billetteries sont complètement au point mort, on ne vend plus de billets pour les concerts qui sont prévus en février et mars ». Cela pourrait d'ailleurs avoir « une incidence forte » sur les festivals prévus cet été.

"Il fallait bien trouver un bouc émissaire"


Pour Aurélie Hannedouche, le flou total pour la profession commence sérieusement à lasser. Elle assure d'ailleurs ne toujours pas comprendre pourquoi les salles de concerts sont les premières à fermer à chaque nouvelle vague épidémique : « Il n'y a absolument aucun élément scientifique qui prouve que les concerts debout sont plus dangereux que d'autres styles de spectacles. (...) Le gouvernement est toujours dans l'incapacité de nous expliquer pourquoi il a interdit les concerts debout. On n'a toujours aucun élément scientifique. A priori c'est une décision complètement aléatoire parce qu'il fallait bien trouver un bouc émissaire dans cette mauvaise situation sanitaire que nous ne nions absolument pas ». Elle précise notamment qu'ils ne peuvent pas être « tenus comme responsables » de l'explosion du nombre de cas, étant donné l'inactivité globale des salles pour les fêtes de fin d'année : « On ne comprend toujours pas l'explication de cette stigmatisation. (...) Et ce gouvernement continue de nier, ils nous considèrent comme non-essentiels ».

"La culture n'est pas importante pour ce gouvernement"


La possible reprise des concerts debout ne semble donc pas imminente. Et Aurélie Hannedouche « commence à avoir l'habitude », la profession devrait être prévenue au dernier moment de sa réouverture. Une décision qu'elle juge totalement illogique : « Evidemment on ne peut pas rouvrir des salles de spectacles en un jour parce qu'il faut s'assurer qu'on ait des artistes à mettre sur scène et avoir vendu les places de spectacles. Ça va encore être comme ça pendant des semaines et des mois mais ce n'est pas très grave parce qu'apparemment la culture n'est vraiment pas très importante pour ce gouvernement, on a commencé à le comprendre ».

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