Doja Cat, Tim Dup, Silly Boy Blue : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue 3 albums phares du moment. Alors que Doja Cat nous offre un voyage mouvementé sur la "Planet Her", Tim Dup entame une "Course folle" devant les "Breakup Songs" de toute beauté d'une autre artiste française, Silly Boy Blue. Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Montage Pure Charts / Pochettes

Doja Cat | "Planet Her"


L'odyssée de l'espace. Attachez vos ceintures et préparez-vous au décollage : Doja Cat nous emmène sur la "Planet Her" ! C'est peu dire que cet album était attendu tant la chanteuse, devenue une mégastar en 2020 avec "Say So" et "Streets", nous tease ce voyage depuis longtemps. Indéniablement, Doja Cat n'est jamais là où on l'attend, mêlant les genres avec habileté, tel un aperçu des différentes peuplades de sa "Planet Her". Ainsi, c'est sur un rythme afropop que le voyage débute avec "Woman", évidemment très "girl power". La température grimpe ensuite de quelques degrés avec le bien nommé "Naked". Un titre qui résume bien l'état d'esprit du disque, sensuel de la première à la dernière note et rempli de punchlines interdites aux moins de 18 ans (« I heard from a friend of a friend / That that dick was a ten out of ten »), entre deux clins d'oeil à ses idoles Nicki Minaj et Rihanna. Toutefois, Doja Cat n'oublie pas ses premières amours urbaines, qui prennent ici le plus de place, avec "Payday" feat. Young Thug, "Options" avec JID ou "Been Like This". Une pléiade de titres puissants mais qui finissent malheureusement par tous se ressembler. C'est aussi le cas des collaborations : si son duo avec The Weeknd sur "You Right" passe la mention bien, celui avec Ariana Grande sur "I Don't Do Drugs" apparaît comme l'un des points faibles de l'album, n'apportant aucune plus-value à une formule R&B appliquée depuis des années, notamment par Ariana Grande. Pour une fois, c'est en dernière piste que Doja Cat place le meilleur titre de l'album déjà dans toutes les têtes : le tube de l'été "Kiss Me More" avec SZA qu'on se repasse en boucle. Au bout de trois quarts d'heure, que retenir du périple sur la "Planet Her" ? La star nous fait traverser des univers futuristes sur un album de bonne facture et paré pour l'été, mais qui reste en deçà des attentes, forcément très hautes après plusieurs mois de teasing intensif. On embarque quand même pour un deuxième voyage ? TB

Ça ressemble à un voyage intersidéral mais répétitif
A écouter : le tube imparable "Kiss Me More", le hot "Payday", "Love To Dream", "Woman"
A zapper : "Need To Know", déjà entendu, "I Don't Do Drugs"


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Tim Dup | "La course folle"


Soleil, soleil, main dans la main. En deux albums, Tim Dup a su, avec justesse et poésie, s'imposer comme l'une des plus belles plumes de la chanson française. Un an seulement après les interrogations qui émaillaient "Qu'en restera-t-il ?", le chanteur répond de lui-même à sa question après les mois pesants que vous venons de vivre : « de l'ivresse, du partage, des rencontres, du soleil ». Voilà de quoi est fait ce nouveau disque créé pendant le confinement et empreint de "Légèreté", comme il le chante sur un morceau parfumé à l'ambiance d'un café où s'entrechoquent bruits de verres et discussions insaisissables. S'ouvrant par une citation de son grand-père, l'album "La course folle" est aussi doux qu'un rayon qui se dépose sur la joue, dépaysant qu'une carte postale envoyée de "Montecalvario", quartier de Naples qu'il visite en compagnie d'Aurélie Saada, et dansant qu'une fête donnée sous une tonnelle décorée de lampions. D'autant que Tim a cette capacité d'arrêter le temps et de créer des titres très sensoriels, où les images et les souvenirs affluent à la manière d'un film. On ne pouvait pas rêve meilleur timing pour déguster ce cru, nourri de lumière donc, mais aussi de cette "mélancolie heureuse" qui caractérise l'oeuvre du musicien depuis ses débuts. Que de jolis moments passés à l'écoute du vivifiant "Soleil", où l'on touche du doigt cette ivresse collective qui nous manquait tant, ou la chanson-titre "La course folle", guitare-voix sur le temps qui défile rattrapé par la beauté d'un violon. Mais justement : quelle est cette course folle dont il chante les louanges ? La vie, la vraie. Celle que l'on retrouve aujourd'hui. YR

Ça ressemble à l'envie de revivre et respirer qu'on aurait couché sur microsillon
A écouter : "D'alcool et de paysages" et son ukulélé entraînant, "Soleil", "Dolce ricordo", les duos très estivaux "Montecalvario" et "L'avventura"
A zapper : "L'univers est une aventure" et son vocoder irritant





Silly Boy Blue | "Breakup Songs"


A coeur ouvert. Les chansons d'amour permettent de guérir. Et ça, Silly Boy Blue l'a bien compris. C'est pourquoi son premier album s'appelle "Breakup Songs", et se compose - comme son nom l'indique - de 12 titres inspirés par l'amour et la rupture. Véritable fan de pop, de Lady Gaga à David Bowie, à qui elle emprunte son nom de scène, Ana Benabdelkarim, ex-chanteuse du groupe Pégase, nous fait ainsi voyager dans le tourbillon de ses tourments, avec un sens de la mélodie sans pareil ("The Riddle", "Teenager") et des textes à coeur ouvert. Auteure, compositrice, interprète et musicienne, l'ancienne journaliste ne broie pas pour autant du noir le long de ce premier album brillant, où la mélancolie lui colle à la peau certes, mais avec la lumière et l'espoir toujours au bout du tunnel. Une expérience cathartique, tant pour Silly Boy Blue que pour l'auditeur qui ne peut que faire sienne des histoires déçues de l'artiste, même si en français le résultat pourrait être tout aussi fort. Ici, elle se livre, désarmée, avec puissance, sans posture, sans dramaturgie, avec des mots simples mais justes, et beaucoup de poésie. Qui parlent à l'âme. Si elle se fait vulnérable et à fleur de peau, Ana ne tombe jamais dans l'excès - tant dans les textes que dans la production, sur le fil - en se libérant de ses fantômes, apposant ses blessures, obsessions ou failles, sur des mélodies aériennes, vibrantes. De bout en bout, Silly Boy Blue réalise un Grand Chelem des émotions, nous embarquant tout de suite avec l'excellent "Hi, It's Me Again", qui vaut à lui seul l'écoute du disque, avant de nous laisser en apesanteur avec nos sentiments en fusion sur une sublime version orchestrale de "The Fight". Wow ! JG

Ça ressemble à l'album doudou pour tous les coeurs sensibles
A écouter : "Hi, It's Me Again", un petit chef d'oeuvre, le tube "The Riddle", "Teenager", l'exaltant "Goodbye"
A zapper : "22", sur lequel la magie n'opère pas autant


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