Le groupe Phoenix en concert à Saint-Malo en 2018. Crédits photo : Théau Berthelot
Barcelone, Amsterdam, Leipzig, Dortmund... Les nombreux concerts-tests organisés depuis plusieurs mois prouvent tous la même chose :
les salles de spectacles ne sont pas des lieux d'infection et il est bel et bien possible d'organiser des concerts en ces temps de pandémie. En France,
les deux expériences prévues à Paris et Marseille avec
Indochine et IAM, maintes fois reportées, devraient se tenir
à la fin du mois de mai. «
En France actuellement, on est prêts, l'AP-HP est avec nous » explique à
Frainceinfo Marie Sabot, la co-fondatrice directrice du festival We Love Green, même si elle appelle le gouvernement à accélérer la cadence : «
Nous sommes justes pour arriver à jouer fin mai, pour que l'événement se fasse. Si nous n'avons pas de retours concernant les financements d'ici quelques jours, d'ici une semaine, nous serons obligés de repousser, ce qui serait vraiment dommage ».
Pour l'heure, son festival écolo-rock prévu au Bois de Vincennes est
toujours maintenu pour le début juin, ce qui n'est pas le cas de gros événements tels que les Eurockéennes, Solidays ou Lollapalooza Paris qui ont tous décidé
d'annuler leur édition 2021. Certains comme les Vieilles Charrues, les Nuits de Fourvière ou les Francofolies de La Rochelle veulent maintenir coûte que coûte, malgré une jauge réduite. Alors que l'été 2021 sera donc assez pauvre en grands événements musicaux,
un festival-test va bientôt être organisé. Annoncé depuis février dernier, celui-ci devrait avoir lieu au Fort de Saint-Père, près de Saint-Malo, là où a lieu chaque année
le festival de La Route du Rock.
3.000 participants pour une expérience en plein air
Un temps annoncée sans plus de précision, l'initiative revient aujourd'hui sur le devant de la scène grâce à nos confrères de
BFMTV, qui se sont entretenus avec le professeur Pierre Tattevin, le chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes et le référent de cet événement ambitieux. Pour l'instant, il assure que le projet est «
bien avancé » même s'il attend que «
le projet soit validé » par les hautes autorités. A contrario des concerts-tests prévus à Paris et Marseille, celui de Saint-Malo aura donc lieu en extérieur et prendra la forme d'un mini festival de musique. «
Les gens restent pendant un jour et demi, restent dormir sur place et avec un grand encadrement sanitaire pour que ça ne représente pas un surrisque » explique-t-il avant d'annoncer une petite jauge «
de 3.000 personnes par week-end de festival » : «
C'est beaucoup moins que ce qui peut être accueilli sur le site, qui va à plus de 10.000 [festivaliers, ndlr] certaines années quand il n'y avait pas la covid ». Des espaces alimentaires seront également mis en place, comme dans les conditions d'un vrai festival.
Les milliers de participants à cette expérience en plein air devront amener un test PCR et accepter de se refaire tester une semaine après l'événement, ainsi que porter le masque «
le plus souvent possible » : «
C'est très encadré, et on espère que ça va aider un peu la reprise des autres festivals en plein air un peu plus tard ». Cependant, Pierre Tattevin estime que le test PCR sera bien plus utile que le vaccin, qui ne sera pas «
une mesure suffisante » pour participer à ce festival : «
De toute façon comme c'est une population jeune, on n'est pas du tout sûrs de pouvoir faire vacciner tout le monde avant le festival. On recueillera pour savoir qui est vacciné ou pas mais ce ne sera pas une obligation ». Alors qu'un festival-test du même genre a déjà eu lieu courant mars aux Pays-Bas devant 1.500 participants, cette expérience intervient au moment où, de l'autre côté du globe, la Nouvelle-Zélande vient d'organiser
un concert devant 50.000 spectateurs sans masques ni distanciation. Un type de soirée que des millions de spectateurs espèrent retrouver le plus vite possible.