Crédits photo : Montage Pure Charts / DR
Marquée par la pandémie, 2020 n'a pas été une année comme les autres. Avec la mise à l'arrêt des concerts et des festivals, les sorties d'albums repoussées, les rayons culturels fermés et l'impossibilité de promouvoir dans des conditions normales les projets musicaux,
le marché de la musique enregistrée en France a freiné la belle dynamique retrouvée depuis quatre ans grâce à l'essor du streaming. Selon un bilan établi par le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique), le chiffre d'affaires annuel s'est stabilisé à hauteur de 781 millions d'euros (+0,1%). L'écart s'est toutefois creusé entre revenus générés par le streaming, en augmentation de 20% en un an, et ceux par les ventes physiques, qui ont chuté de 20%. Sur d'autres plans, les nouvelles sont en revanche plus radieuses. Grâce à des collaborations multilingues (David Guetta et Sia, Dua Lipa et Angèle...) et des synchronisations dans des publicités, la musique française a rencontré un large plébiscite à l'étranger ! Les revenus de l'exportation des productions musicales françaises équivalent à 13% du chiffre d'affaires des ventes réalisées dans l'hexagone.
Les musiques urbaines et l'électro à l'assaut du monde
«
Le travail des labels qui déploient leurs expertises, leurs équipes et leurs réseaux pour faire émerger les nouvelles productions hors de nos frontières, porte ses fruits. Ils s'appuient sur la popularité des talents locaux avec qui se nouent des collaborations, sur les influenceurs, sur la puissance virale des nouvelles applications, sur les partenariats avec les services de streaming et les réseaux sociaux qui, conjugués, favorisent la découverte et l'accès à des fans du monde entier » note le SNEP, qui souligne que le streaming est, à l'instar du reste du monde, la source majeure des revenus à l'export. Parmi les artistes ayant insufflé cette dynamique ? Aya Nakamura, qui a profité, en plus de son nouvel album "AYA", de la sortie d'un
remix de "Djadja" avec Maluma pour affoler les compteurs en Amérique du Sud mais aussi de la viralité de ses anciens titres sur des applications comme TikTok. Le titre "Copines", datant de 2018, a par exemple suscité un
engouement inattendu en Asie.
David Guetta, champion toute catégorie
Au-delà des considérations financières, la France a rayonné sur le plan culturel : 65 artistes produits en France ont décroché en 2020 des disques d'or, de platine et de diamant pour leurs performances à l'international, soit une croissance de 18% par rapport à 2019. C'est trois fois plus qu'il y a cinq ans ! L'exploit est d'autant plus significatif que près de la moitié des artistes certifiés à l'étranger l'ont été pour la première fois. Il n'y a donc pas que des artistes confirmés qui mènent la danse : les jeunes talents séduisent. Les musiques urbaines sont par ailleurs en pleine forme. Grâce à Bosh, Lous and the Yakuza ou Soolking, elles pèsent désormais 37% des certifications à l'étranger. Autant que les musiques électroniques, qui représentent elles aussi 37% des oeuvres exportées avec le succès d'Ofenbach, KLYMVX ou Polo & Pan. A noter que ces chiffres intègrent l'ensemble des productions françaises, et non des artistes de nationalité française. Ainsi, l'énorme tube
"Jerusalema" de l'artiste sud-africain Master KG est comptabilisé sous les couleurs du label français qui le produit.
Le «
champion toute catégorie » est toutefois bien connu du public. Il s'agit ni plus ni moins du
meilleur DJ au monde, notre
David Guetta national ! «
Le répertoire de David Guetta a reçu près de 200 nouvelles certifications diamant en 2020, pour l'écoute de ses singles hors de France » a annoncé Alexandre Lasch, le directeur général du SNEP, lors de la conférence de presse virtuelle organisée pour présenter ce bilan. Il faut dire que le producteur a occupé le devant de l'actualité, entre ses concerts solidaires "United at Home" et son tube
"Let's Love" avec Sia. Cocorico !