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Ce matin,
le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) a organisé sa conférence de presse annuelle pour faire le bilan du marché de la musique en France en 2020. Une industrie qui a été évidemment impactée par la crise sanitaire et les confinements. En effet, si depuis quatre années le marché était en hausse, cette croissance continue est entravée en 2020, qui reste une année stable malgré tout avec un chiffre d'affaires de 781 millions d'euros (+0,1%). Ainsi, «
l'écart entre la progression du streaming et le recul des ventes physiques s'est creusé » comme l'analyse le SNEP : première source de chiffre d'affaires de la musique, le numérique pèse 474 millions d'euros, soit une hausse de 18% en un an, dont 453 millions viennent du streaming (+20%). 101 millions du CA est réalisé par les ventes physiques, en baisse de 20% notamment à cause de la fermeture des commerces culturels durant trois mois. Aujourd'hui, le numérique (streaming payant et gratuit, téléchargement...) représente 72% du chiffre d'affaires de la musique enregistrée en France, alors qu'il ne représentait que 27% du CA en 2013 !
Les ventes physiques impactées par la crise sanitaire
Si le streaming audio par abonnement gagne 8 points en un an, générant à lui seul 53% du chiffres d'affaires de la musique enregistrée en France (352 millions au total), les ventes physiques ont donc été durement impactées par la crise sanitaire malgré «
un réseau de distribution particulièrement solide et diversifié » de plus de 4.000 points de ventes en France. Néanmoins, le chiffre d'affaires réalisé par les CD et les vinyles représente 28% des ventes de musique en France, pour 19 millions d'unités vendues l'an dernier. Le SNEP rappelle que «
le CD reste ainsi la seconde source de revenus du marché de la musique enregistrée derrière le streaming par abonnement ». D'ailleurs, 1 album sur 2 acheté est un cadeau, d'où l'importance des fêtes de fin d'années qui représentent la moitié du CA des ventes physiques annuelles.
4,5 millions de vinyles vendus en 2020
Très populaire depuis plusieurs années,
le vinyle a toujours le vent en poupe : 4,5 millions de vinyles ont été vendus en 2020 en France, soit une hausse de 10% sur un an ! Le vinyle représente aujourd'hui 28% des ventes physiques, une part qui a plus que doublé en 3 ans. Comme l'an passé, il génère des revenus supérieurs à ceux du streaming vidéo avec 51,1 millions d'euros réalisés en 2020. Et contrairement aux idées reçus, 40% du chiffre d'affaires est généré par les moins de 35 ans, et 35% par les plus de 55 ans. En dehors des albums cultes, plusieurs nouveautés se glissent dans le classement des meilleures ventes de vinyles comme "Power Up" d'AC/DC,
"Aimée" de Julien Doré ou "Future Nostalgia" de Dua Lipa. Enfin, il est indiqué qu'un tiers des abonnés au streaming payant achète régulièrement des vinyles. Notons également que 191.000 platines ont été vendues l'an dernier.
Concernant le streaming, on compte 12 millions d'abonnés premium à une plateforme comme Spotify, Deezer ou Apple Music en France, soit une hausse de 27% par rapport à 2019, tandis que 7,4 millions de personnes sont des utilisateurs freemium, qui utilisent le streaming sans payer d'abonnement. Aujourd'hui, donc, près de 20 millions de Français sont adeptes du streaming audio en 2020 (+33% par rapport à 2019). On recense même 71% d'utilisateurs du streaming au sens large (audio et vidéo), dont le chiffre d'affaires a bondi de 20% en 2020, et qui représente 69% du chiffres d'affaires total de la musique enregistrée, et même 96% des revenus liés au numérique. Les recettes liées au téléchargement reculent, elles, de 23% : il ne représente plus que 3% des ventes numériques, contre 18% en 2016. En toute logique, le nombre de streams audio annuels a quintuplé en cinq ans : on comptabilise 85 milliards de volumes de streams en 2020. Le SNEP révèle que 39% des abonnés payants au streaming ont moins de 25 ans, là où 13% ont plus de 55 ans.