dimanche 15 novembre 2020 13:32

Isak Danielson, Fils Cara, Kevin Krauter... Les albums à rattraper durant le confinement

La période du confinement est propice à la (re)découverte de disques plus méconnus, mais qui ont rythmé musicalement l'année 2020. De Joji à Isak Danielson en passant par Bombay Bicycle Club, bdrmm, Terrenoire, Dagny et Alina Baraz, Pure Charts vous propose 10 excellents albums à rattraper !
Crédits photo : Pexels / Matthias Groeneveld

Terreroire - "Les forces contraires"


Auteur-compositeur pour la chanson française (Tal, Louane), Raphaël Herrerias a fondé avec son frère Théo le duo Terrenoire fin 2017. En quelques titres malicieux, les deux musiciens ont façonné un univers poétique et singulier, faisant résonner les mots et leurs maux sur des mélodies pop-électro accrocheuses multipliant les ruptures pour mieux nous surprendre. Merveille de musicalité, leur premier album ''Les forces contraires'', sorti en août, est né dans la douleur de la perte de leur père. Un drame qui a fait jaillir réactions extrêmes, peine inconsolable, remises en question, force motrice et finalement de superbes chansons comme ''Derrière le soleil'' et ''Ça va aller'' partant de l'intime pour aller à l'universel. Dans un souffle ou à pleine voix, Terrenoire chante la mort, l'espoir, l'amour, le sexe, la vie tout simplement, et c'est superbe.




Isak Danielson - "Remember to Remember Me"


Les voix masculines chantant des ballades pop tragiques ont envahi les ondes depuis quelques années entre Ed Sheeran, Lewis Capaldi ou Dean Lewis. Passé plus inaperçu, Isak Danielson a pourtant du talent à revendre et des émotions à partager. Cette année, le chanteur suédois de 23 ans a proposé un sans-faute avec son deuxième album "Remember to Remember Me", porté par sa voix soul puissante et des mélodies fédératrices. Sur des notes de piano ou des riffs de guitare acoustique, beaucoup de mélancolie et des choeurs gospel, Isak Danielson propose ici 11 chansons à la fois désarmantes, bouillonnantes et intenses. A retenir ? La déchirante ballade "Love Me Wrong", l'hymne "Light Up", la superbe "Remember to Remember Me", l'acoustique "Every Song For You" ou encore le hit potentiel "Domino", qui aurait toute sa place à l'Eurovision. Que des tubes ! Assurément, l'un des plus beaux albums de l'année, idéal à découvrir durant ce reconfinement morose.




Bombay Bicycle Club - "Everything Else Is Gone Wrong"


On les croyait séparés pour de bon. Pourtant, en janvier dernier (autant dire dans le monde d'avant), Bombay Bicycle Club a signé un retour gagnant avec son cinquième album : "Everything Else Is Gone Wrong". Décrivant avec humour sa séparation comme « un événement sismique [qui a fait] s'effondrer la société britannique », la bande anglaise rebranche les guitares pour un 11-titres divin et qui devrait vous mettre de bonne humeur. Porté par la voix de Jack Steadman et les guitares de Jamie MacColl, "Everything Else Is Gone Wrong" contient quelques-unes des meilleures compositions du groupe à l'instar de "Eat, Sleep Wake (Nothing But You)", "I Can Hardly Speak", "People People" ou encore "Is It Real". Assurément, vous passerez une "Good Day" à l'écoute de ce disque vivifiant et qui fait partie des plus grandes réussites de l'année.




Dagny - "Strangers/Lovers"


Abba, Roxette, Ace of Base, Robyn, Lykke Li... Depuis toujours, la pop scandinave est un vivier inépuisable de talents et donne le la sur un genre qu'on résume bien trop souvent aux vedettes américaines. Dans le sillage de Zara Larsson, Tove Lo, Sigrid ou Astrid S, la chanteuse norvégienne Dagny possède tous les atouts pour percer : une voix de sirène, du charisme, des collaborations avec DJs de renom (Steve Aoki, Seeb) et surtout, une petite collection de tubes en puissance. Ce n'est pas un hasard si Katy Perry a mis son grappin sur ''Love You Like That'' pour créer (sans presque rien changer) son single 'Never Really Over'' ! Dans son premier album ''Strangers/Lovers'', Dagny nous fait remuer du bassin avec ''Coulda Woulda Shoulda'', étincelle sur le dancefloor avec ''Bye Bye Baby'' et ''Somebody'' – qui pourrait aisément prétendre au titre de meilleure chanson pop de 2020 – et nous donne envie de chanter à pleins poumons les désarrois de l'amour sur les refrains de ''Let Me Cry'' qui se répondent.




Fils Cara - "Fictions"


Dans une scène rap en constante ébullition, les passerelles entre les genres créent de l'inattendu. Originaire de Saint-Etienne, Fils Cara cultive dans ses envies, ses compositions et son nom de scène - une référence à sa famille sicilienne - le goût de la mixité. Ultra prolifique, la jeune plume a publié pas moins de deux albums en 2020, comme pour prendre à contre-pied une bien curieuse année pour lancer une carrière. Si ''Volume'' traçait un ton, une ligne directrice, ''Fictions'' grave dans le marbre sa volonté de marier l'urgence de vivre du hip-hop et la narration des chroniques quotidiennes de la chanson française. Fils Cara raconte à merveille, avec son timbre presque nonchalant mais magnétique, ses états d'âmes, ses rêves de grandeur, ses failles, ses interrogations, qu'il accompagne en musique d'arrangements doux ou de reflets électroniques selon l'humeur propice. "New York Times", "Sous ma peau", "Film sans budget", "Derniers dans le monde" : les excellents morceaux du projet sonnent comme une belle promesse pour l'avenir.




PVRIS - "Use Me"


On vous parlait de PVRIS en 2017 avec la claque que nous a donnés son deuxième album "All We Know Of Heaven, All We Need Of Hell". Avec l'insolence implacable qu'on lui connaît dans ses morceaux, le groupe rock alternatif américain a enfoncé le clou avec "Use Me", sorti en août dernier. Que les fans se rassurent, les guitares continuent de hurler sur les nouvelles chansons de la bande comme l'électrisant single "Gimme a Minute", le ravageur "Death of Me" ou encore"Dead Weight", où la voix de Lynn Gunn prend plus que jamais le pouvoir. Mais comme pour s'ouvrir une bonne fois pour toutes, et abattre toutes les frontières qui nous retiennent, PVRIS fusionne encore un peu plus, et avec une fluidité rare, ses influences rock à des mélodies pop accrocheuses pour un résultat savoureux, explosif, et résolument libérateur. Les géniaux "Stay Gold", "Use Me" avec 070 Shake, "Old Wounds" ou "Hallucinations" sauront nous donner raison !




BDRMM - "Bedroom"


Le revival du shoegaze au milieu des années 2010, marqué par les comeback de Ride, Slowdive, The Jesus and Mary Chain ou My Bloody Valentine, a fait éclore la relève du genre. Son meilleur élément se nomme bdrmm. Originaire de Hull (Angleterre), le quintet de Hull mêle guitares saturées et atmosphère planante sur "Bedroom", un formidable album inaugural sorti cet été. Evoquant ses pairs sur les somptueux "A Reason To Celebrate", "Happy", "Gush" ou encore "Momo" (ouverture instrumentale totalement folle), bdrmm s'affirme déjà comme l'un des groupes les plus prometteurs de la scène d'Outre-Manche... et déjà un des noms les plus marquants du shoegaze !




Alina Baraz - "It Was Divine"


Inconnue du grand public en France, Alina Baraz a pourtant publié l'un des meilleurs albums R&B de l'année avec "It Was Divine". Pile dans son époque tout en respectant les codes du genre, la chanteuse américaine propose là un son hypnotique et caressant, alliant R&B, soul ou ambient, pour chanter l'amour, des autres mais surtout de soi-même. Difficile de ne pas se laisser bercer par sa voix susurrante sur le romantique et planant "Frank", d'une douceur extrême, "More Than Enough", d'une sensualité débordante, l'exaltant "To Me" ou encore le charnel "Endlessly". Parfait pour les nuits chaudes à venir... Et pour les plus réfractaires, sachez qu'Alina Baraz s'entoure de Khalid sur le très bon "Off The Grid", de Nas sur "Until I Met You" ou encore 6LACK pour l'excellent "Morocco". Laissez-vous séduire !




Joji - "Nectar"


Du ''Nectar'' et du miel pour les oreilles. La trajectoire de George Miller, né à Osaka mais élevé à Brooklyn, est assez folle. C'est en 2008 que le comédien gagne en notoriété sous le pseudonyme Filthy Frank en s'imposant comme l'un des trolls de génie sur un YouTube encore balbutiant. Star des pranks, adulé pour son humour politiquement incorrect, il accède à la gloire avec son personnage délirant de Pink Guy qui donne naissance, grâce à une vidéo virale, au phénomène mondial ''Harlem Shake''. En 2017, il plaque tout et se lance ''pour de vrai'' dans la musique sous le nom de scène Joji. A mille lieux de ses excentricités, sa musique entre R&B, trip-hop et lo-fi faire taire les sceptiques par sa surprenante beauté. Deux ans après ''Ballads 1'', son deuxième opus fait l'unanimité. On pense à Khalid, aux débuts de Frank Ocean, à Sampha, en se laissant envoûter par ces ballades gravitant sur le thème du deuil amoureux. Un disque somptueux d'un bout à l'autre.




Kevin Krauter - "Full Hand"


Comme sur la pochette, où un homme fait face à un arc-en-ciel en pleine grisaille, Kevin Krauter vient nous faire espérer des jours meilleurs. Echappé du groupe Hoops, séparé depuis 2018, le musicien américain frappe fort avec son deuxième album "Full Hand", sorti en février dernier. Brassant les influences les plus diverses (pop, rock, folk, shoegaze, country) pour former un tout cohérent, Kevin Krauter délivre donc un disque à la fois intime et libérateur, qui a tout pour nous faire voyager au milieu des paysages de l'Indiana, d'où il est originaire. On vous défie de ne pas tomber sous le charme dès le fantastique enchaînement d'ouverture "Intro" / "Opportunity", suivi par 10 titres tous aussi formidables.

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