Crédits photo : Couverture du dernier numéro de Q Magazine
C'était l'un des plus célèbres magazines musicaux au monde. Le mythique "Q Magazine" cesse sa publication après 34 ans, à cause de la crise du coronavirus, ayant un impact catastrophique sur la presse musicale mondiale. Ted Kessler, rédacteur en chef du mensuel anglais, a annoncé la mauvaise nouvelle sur Twitter : «
La pandémie nous a eu et il n'y a rien à faire contre ça ». Le dernier numéro de "Q Magazine", qui sera disponible dès le 28 juillet, s'ouvre donc sur l'édito final de Ted Kessler, expliquant les raisons de cet arrêt soudain : «
Nous avons été une équipe très allégée pendant tout l'exercice de mes fonctions, utilisant de nombreux moyens pour tenir la tête hors de l'eau dans un marché de la presse papier extrêmement difficile. La Covid-19 a balayé tout cela. Je m'excuse profondément d'avoir échoué à maintenir "Q" à flot ». Comme le souligne le
Guardian, les ventes du magazine ont drastiquement chuté ces dernières années avec un tirage à 28.000 exemplaires, alors qu'il s'en vendait plus de 200.000 chaque mois au début des années 2000. Bauer Media, propriétaire du magazine, n'a pas réussi à le vendre à un autre groupe.
La presse musicale en danger
Cette fermeture inattendue met la lumière sur une autre conséquence catastrophique de la crise du coronavirus : la presse musicale. En parallèle de "Q Magazine", "Long Live Vinyl", magazine anglais spécialisé dans le format vinyle, a lui aussi annoncé qu'il arrêtait son tirage papier et qu'il continuerait uniquement son activité en ligne. En 2015, le
NME (New Musical Express) est devenu gratuit, pour faire face à la baisse des ventes, avant de cesser son tirage papier en mars 2018. Le problème est le même en France. Ces dernières semaines, des appels ont été lancés de la part des magazines indépendants français ("Rolling Stone", "Plugged", "Guitar Xtreme Magazine", "Longueur d'ondes") afin d'obtenir un véritable soutien financier de la part de l'Etat. «
On a fini par laisser tomber parce que ça fait plus de dix ans qu'on voit bien que l'État en a marre de distribuer de l'argent aux médias », explique Alexis Bernier, le directeur de la publication de "Tsugi", à
Sourdoreille.