Le SNEP change ses règles sur le streaming et les certifications

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Suite aux affaires de triche dans le streaming et à la colère de certains artistes, le SNEP change les règles du jeu. Désormais, seules les écoutes des comptes payants seront pris en compte dans les calculs utilisés pour le Top titres français. D'autre part, les seuils de certification sont revus à la hausse. Explications.
Crédits photo : Pexels.com
Depuis quelques mois, les coups de gueule se multiplient dans l'industrie de la musique. La raison ? La mise en place en sous-marin d'un système de fraude aux écoutes sur les différentes plateformes de streaming. « Evidemment que ça triche, regardez sur Internet, vous pouvez acheter tant de vues, tant de machins, oui ça triche. Est-ce que ça triche plus dans un genre musical plus qu'un autre ? J'en sais rien. Est-ce que ça triche plus en France ? J'en sais rien. Mais évidemment que ça triche » a lâché le très respecté Pascal Nègre cet automne dans l'émission "QHM" de Pure Médias. Des propos qui ont fait l'effet d'une bombe et confirmé les « anomalies » détectées par le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP). Car plusieurs rappeurs comme Rohff, Booba ou La Fouine sont déjà montés au créneau pour dénoncer ces pratiques, qui gonflent artificiellement la popularité des artistes s'y adonnant et leur assurent une vitrine plus importante.

Des mesures anti-fraudes


Alors que son nouvel album "Ceinture noire" est déjà certifié double disque de platine pour plus de 200.000 ventes et équivalents, Maître Gims est le dernier en date à avoir poussé son coup de gueule. « Quand tu as un public, tu as un public. C'est une réalité ce qui se passe. Mon discours, c'est un discours de justicier. Je viens d'une époque où il n'y avait pas de streaming, on a fait les choses dans les règles, on s'est battu pour avoir des certifications » s'est énervé le chanteur de "La même", estimant que la révolution du streaming est un virage « brutal et violent ». « Aujourd'hui ça me fait chier qu'avec un clic, un petit billet, tu paies des gens qui te multiplient tes vues, tes machins en streaming. Et qui pètent le champagne en disant "On fait si, ça", qui faussent un peu le truc » a-t-il déploré.

Face à cette vaste supercherie, le SNEP annonce une série de mesures. A compter du vendredi 27 avril, les classements officiels et les certifications communiqués vont évoluer pour ne prendre en compte que les écoutes en streaming « issues de la consommation premium ». Autrement dit, seuls les activités des abonnés à un compte payant seront comptabilisées. D'après le SNEP, les abonnements premium représentent 83% des revenus générés par le streaming et 35% du marché de la musique en France en 2017. De plus, afin de refléter au mieux l'essor du streaming (+23%), les seuils de certification des singles sont revus à la hausse. Ainsi, un titre devra atteindre le cap des 15 millions d'équivalents streams pour être certifié single d'or (contre 10 millions jusque-là), 30 millions pour être certifié single de platine (contre 20 millions) et 50 millions pour être certifié single de diamant (contre 35 millions). Les règles d'éligibilité aux certifications pour les albums, elles, ne sont pas modifiées.

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