lundi 08 février 2016 13:37

Polémique : le Hellfest, attaqué sur sa programmation, refuse les subventions de la région

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La présence de Down à l'affiche du Hellfest crée des remous. Choqué par les récents propos racistes du chanteur lors d'un concert, le président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau, a demandé au festival de déprogrammer le groupe. Celui-ci s'y refuse.
Crédits photo : Abaca
Après les associations catholiques intégristes, le Hellfest fait face à un nouveau détracteur cette année : la région Pays de la Loire. Pour sa 11ème édition, le festival de Clisson donne rendez-vous aux amateurs de hard rock et de metal du 17 au 19 juin 2016. Ils étaient près de 140.000 festivaliers venus de toute l'Europe à avoir foulé la pelouse de l'événement l'an passé : un record ! Mais alors que la venue annoncée de Rammstein et Black Sabbath déchaîne les passions, celle du groupe américain Down cause des remous. En cause ? La controverse suscitée par le chanteur Phil Anselmo lors d'un concert à Los Angeles le 22 janvier dernier, où il avait hurlé le slogan « White power » avant d'effectuer le salut nazi. Le chanteur s'est par la suite excusé, affirmant qu'il était ivre ce soir-là et qu'il s'agissait simplement d'une « blague ».

Un chanteur dans la tourmente


Un mea culpa qui n'a visiblement pas convaincu Bruno Retailleau, le président de la région Pays de la Loire. Inquiet de l'image qu'un tel groupe renverrait du festival, il a demandé à ses organisateurs d'annuler la prestation prévue. Mais le Hellfest, fruit d'une équipe de passionnés, n'a pas vu d'un bon oeil qu'on tente de lui dicter sa façon de faire. Par la voix du directeur Ben Barbaud, le festival a fait savoir ce week-end que le line-up resterait inchangé. « Qu'ils gardent leur subvention ! Un partenaire digne de ce nom aurait pris son téléphone pour en discuter avec moi et comprendre de quoi il s’agissait » a-t-il réagi dans Ouest-France.

Sans cautionner la conduite de Phil Anselmo, celui-ci a défendu le rockeur américain et affirmé qu'il était « un provocateur qui joue les gros bras ». « Je le connais très bien. Et je suis persuadé que ses excuses sont sincères. Au Hellfest, on n'a jamais eu ce genre de comportement, on ne l'a jamais vu arborer ni signe distinctif, ni discours, en concert comme en loge. Je crois profondément que c'est quelqu'un de bien » a-t-il ajouté, dénonçant cette chasse aux sorcières.

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"Le succès ne justifie pas tout"


Face à ce refus, la région Pays de la Loire s'est dit « profondément choquée ». « Visiblement, nous n'avons pas les mêmes valeurs ni la même définition de "quelqu'un de bien". Il est hors de question que le Conseil régional accepte sans broncher que des incitations à la haine raciale ou religieuse s'affichent sur les scènes qu'il finance » a rétorqué Laurence Garnier, président de la commission culture, dans un communiqué. En conséquence, les 20.000 euros de subventions initialement prévus ne seront pas alloués au Hellfest. « Le succès ne justifie pas tout » a renchéri la porte-parole. Une somme qui ne devrait pas trop perturber le fonctionnement du festival, dont le budget total s'élève à 16 millions d'euros.

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