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L'année 2016 commence fort pour Pascal Nègre. PDG de la major Universal Music France depuis plus de 20 ans, l'homme d'affaires et dénicheur de talents se félicite d'avoir hissé l'entreprise à 45% de part de marché en 2015. «
Un niveau jamais atteint pour un groupe » selon lui et qui pourrait faire pâlir ses principaux concurrents Sony et Warner. Dans un entretien accordé au
Figaro, Pascal Nègre se réjouit de ses excellents résultats dont il explique par ailleurs les raisons. «
C'est une année historique avec un record jamais atteint par une maison de disques dans le monde : nous avons eu 45 % de part de marché en France. Nous avons augmenté notre position dans un marché qui a continué de baisser. Ceci grâce aux succès de "The Voice", comme Louane, Kendji Girac et Fréro Delavega, et à notre positionnement très porteur sur la musique urbaine » a-t-il expliqué, citant les talents propulsés par le télé-crochet de TF1 sur le devant de la scène, et dont les ventes d'albums ont explosé l'an dernier.
Le streaming confirme son succès en France
En effet, Kendji a écoulé un peu plus d'un million de disques en 2015 et Louane plus de 700.000 exemplaires de
"Chambre 12". Côté musique urbaine, Pascal Nègre ne cite aucun nom mais il fait sans l'ombre d'un doute référence au succès de Nekfeu et son premier opus
"Feu". Tous ces artistes figurent en bonne position dans le palmarès des meilleurs vendeurs de 2015. Le Top 10 de ce classement est même composé à 50% d'artistes signés chez la major, parmi lesquels
Mylène Farmer et Calogero.
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Par ailleurs, Pascal Nègre, dont le contrat de présidence touchera à sa fin le 31 janvier, analyse dans un second temps l'évolution des revenus liés à la musique enregistrée et en particulier des habitudes des consommateurs. D'après lui, le
streaming, en très nette hausse ces derniers mois, permettra à cette industrie de «
revenir à son niveau d'avant-crise ». Il donne plusieurs chiffres clefs pour défendre son point de vue. «
On a senti depuis trois ans les effets de l'arrivée du streaming. En France, il y a plus de trois millions de personnes qui utilisent le streaming, soit 5% de la population. C'est le seuil qui déclenche un marché de masse. Il va donc y avoir un effet boule de neige et nous pouvons espérer qu'il y aura quatre millions de clients fin 2016 » espère-t-il. Pascal Nègre pense même qu'il y aura «
entre 10 et 12 millions d'abonnés aux différents services de streaming en France » dans un avenir plus ou moins proche.