Vitaa

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« J'ai toujours détesté mon prénom. Vitaa c'est le deuxième prénom de ma maman qui est d'origine sicilienne.C'est ma carapace, mon armure ». Un an après la sortie de son album "Charlotte" et alors qu'elle est en pleine tournée, Vitaa s'apprête à « raconter (son) histoire pour la première fois » dans le documentaire "Je m'appelle Charlotte", diffusé ce soir sur TMC. L'occasion pour l'interprète de "A fleur de toi" de faire le bilan, après 18 ans de carrière et une retraite imminente. Suivie par les caméras pendant plus de 2 ans, Vitaa nous ouvre les portes de son intimité, nous invitant autant chez elle que devant la maison de son enfance où tout a commencé pour elle, avant de nous conduire dans les coulisses de ses concerts et ses sessions d'enregistrement. Plus surprenant, la chanteuse nous montre aussi des images de sa fille en détresse respiratoire après sa naissance ou de son récent homejacking.

"Une maman rongée par la culpabilité"

A coeur ouvert, plus nature que jamais, Vitaa se plonge dans ses souvenirs avec passion durant 1h30 pour remonter le fil et se livrer sur ses débuts difficiles, sa notoriété, cette industrie misogyne, mais aussi les rencontres qui ont marqué sa vie de Diam's à Slimane en passant par son mari Hicham. Dès les premières secondes, Vitaa nous invite dans son immense maison, lors d'un moment de détente avec ses fils dans la piscine. « Vous vous en foutez non ? Que votre mère c'est Vitaa » lance-t-elle à ses enfants, avant de nous transposer dans la région lyonnaise lors d'une ballade à moto avec son père et son frère Mathieu. Entre deux photos d'archives, l'artiste revient sur sa première expérience musicale et sa toute première rencontre cruciale avec Diam's, malheureusement absente du documentaire. « Un coup de foudre humain, des âmes soeurs » se souvient Vitaa. Sur le fil de l'émotion, elle fond en larmes en évoquant les portes qui se ferment à l'époque alors qu'elle tente de se faire une place avec son premier album, qui deviendra ensuite un phénomène. Et c'est bien le véritable atout de ce documentaire : gratter un peu plus loin que l'image sur papier glacé, afin de voir au-delà de ce succès et ce train de vie luxueux.

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Car en retraçant son parcours, ses succès comme ses échecs, avec les témoignages pleins d'humour de ses proches comme Amel Bent, son manager Saïd Boussif, Gims, Carla Bruni, Tony Parker ou Slimane, Vitaa montre une facette vulnérable et authentique, rarement perçue jusqu'ici. Entre deux instants complices et intimes avec ses fils, elle évoque très brièvement ses relations tendues avec son père à l'adolescence, ses complexes physiques qui la poussent à devenir control freak et qui traumatisent ses équipes, mais aussi son statut de « maman rongée par la culpabilité ». La faute à un métier intense qui en demande beaucoup plus aux femmes. « Tu as l'impression de pas être à la hauteur des attentes de tes enfants et de ton public » glisse-t-elle, avant de confier son envie de s'éloigner de la lumière. « Tu en penses quoi que j'arrête de chanter et j'écris pour les autres ? On ne me voit plus quoi. C'est mon projet » confie Vitaa à l'un de ses fils, elle qui souhaite faire de sa famille une « priorité ».

Son mari Hicham témoigne pour la première fois

Le documentaire "Je m'appelle Charlotte" revient aussi sur l'impact certain de son mari Hicham, qui se livre pour la toute première fois en interview. C'est lui qui a pris en main la carrière de la chanteuse, alors dans le creux de la vague. Avec une certain main de fer. « Ce clip est raté ! C'est une déception totale » lui lance-t-il lors d'une discussion business dans leur bolide, avant qu'on aperçoive un échange un peu tendu dans leur cuisine, témoin de leurs disputes régulières de « chien et chat », dont se moquent Gims et sa femme en parallèle. On découvre ainsi l'intense travail fourni derrière la renaissance de Vitaa avec "Game Over" en 2013, avec "Versus", album commun avec Slimane, en climax avec son million de ventes. Dadju la décrit ainsi comme « un phoenix ». « Elle a tout mais elle bosse comme si elle avait rien » résume bien Carla Bruni. Avec "Je m'appelle Charlotte", Vitaa délivre un documentaire intime, réussi et honnête, qui plaira assurément aux fans et montrera aussi une autre image au grand public. Avant de lui faire ses adieux ?