Tina Arena

Crédits photo : France 2
Elle est la plus frenchy des stars australiennes. Avec sa voix en or, Tina Arena a rythmé le passage au nouveau millénaire grâce à ses chansons intenses. Sorti en 1999, son tube "Aller plus haut" s'était à l'époque arraché à plus de 500.000 exemplaires en France et lui avait valu une nomination aux Victoires de la Musique. Au même moment, la chanteuse faisait voler en éclats les frontières. Présente sur la BO du film "Le masque de Zorro" (1998) avec la chanson "I Want to Spend My Lifetime Loving You" en duo avec Marc Anthony, Tina Arena a incarné Esmeralda dans l'adaptation anglaise de la comédie musicale "Notre-Dame de Paris" à Londres en 2000 et chanté durant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sydney. Une ascension fulgurante même si son désir de faire de la musique remonte à bien des années en arrière... « J'ai commencé ma carrière dans les années 70 à la télé, dans un télé-crochet ["Young Talent Time", ndlr]. J'avais sept ans ! J'ai beaucoup de tendresse pour cette petite fille parce que c'était tellement une belle époque. Tous les samedis soirs à 18h30, il y avait un public de 3-4 millions de téléspectateurs. Le peuple australien m'a vue grandir » se remémore-t-elle dans un numéro de l'émission "Ça commence aujourd'hui" sur France 2.

"J'ai enregistré "Allez plus haut" en phonétique !"

Avant d'envisager sérieusement de s'installer en France pour tisser un lien privilégié avec le public, Tina Arena ne parlait pas un mot de français : « Je l'ai étudié à l'école, j'aimais beaucoup la langue mais je ne parlais que l'italien et l'anglais ! ». C'est Robert, le frère de Jean-Jacques Goldman, sous le nom J. Kapler, qui lui a proposé de chanter "Aller plus haut" et a fait basculer son destin : « J'ai reçu une cassette qui n'était pas extraordinaire. Il fallait avoir de l'imagination ! (Rires) Je l'ai enregistrée en phonétique parce que je ne parlais pas français. Il m'avait expliqué le sens de la chanson pour me faciliter les choses parce que pour moi, je ne pouvais pas la chanter sans comprendre de quoi ça parle ». D'autres succès consolideront sa belle histoire avec les Français, comme "Les Trois Cloches" (2000), "Aimer jusqu'à l'impossible" (2005) et "Je m'appelle Bagdad" (2006). Mais il faut le dire, Tina Arena s'est faite rare dans le paysage musical au cours de la dernière décennie. Pourquoi ?

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"J'ai eu le besoin d'être invisible"

Interrogée par Faustine Bollaert sur les raisons de cet éloignement avec la France, Tina Arena a joué franc jeu. « A l'époque, on avait vraiment construit un pont entre l'Australie et la France. J'étais une ambassadrice. (...) Mais j'avais besoin de rentrer chez moi. De passer à autre chose » explique la chanteuse, qui était en manque de défis : « Je suis quelqu'un qui a besoin d'évoluer, en permanence. J'ai besoin de prendre des risques. C'est pour cela que depuis une trentaine d'années, je co-écris mes chansons en anglais. J'ai eu besoin de faire du théâtre aussi, j'ai joué "Evita" à l'Opéra de Sydney ». Ayant passé presque toute sa vie sous le feu des projecteurs, Tina Arena dit aussi avoir ressenti « le besoin d'être invisible » : « Je ne peux pas être quelqu'un qui est toujours dans le focus. Ce n'est pas mon truc, j'ai besoin de vivre. Je comprends absolument la nostalgie que les Français ont avec moi et j'ai énormément de gratitude pour ça. Mais aussi, je ne suis pas quelqu'un qu'on peut mettre dans une boîte. Je suis une créative. Ma place c'est sur la scène parce que c'est là où je me sens libre ». Bonne nouvelle, la star de 55 ans vient d'annoncer un concert à la Salle Pleyel, à Paris. Rendez-vous le 16 novembre 2023 !