The Voice

Crédits photo : Philippe Leroux / TF1
Voilà déjà 12 années que "The Voice" prend le pouls de la sphère musicale en proposant à chaque hiver de dénicher "la plus belle voix de France". Un pedigree rappelé dès les premières secondes de la saison 13 que les téléspectateurs pourront découvrir ce samedi 10 février à 21h10 sur TF1. « Depuis plus de dix ans, "The Voice" a renouvelé le paysage musical français et révélé une nouvelle génération d'artistes. Aujourd'hui, ils vendent des millions d'albums, remplissent les plus grandes salles, font partie de toutes les comédies musicales » énumère, à juste titre, la voix-off du télé-crochet, qui a lancé les carrières de Louane, Amir, Kendji Girac, Slimane ou Claudio Capéo, mais aussi bien d'autres, et souvent plus qu'on ne veut bien s'en rappeler. Les images qui défilent à l'écran l'attestent : "The Voice" est « le premier révélateur de talent en France ». La messe est dite !

C'est dans les vieux pots...

Oui mais voilà, l'émission présentée par Nikos Aliagas, dont les audiences s'effritent lentement et qui a accusé sur l'édition 2023 une perte de 300.000 fidèles sur un an, souffre de la routine. Allumer son téléviseur revient presque à enfiler des charentaises au coin de la cheminée quand le mercure s'adoucit : la sensation est confortable mais peu surprenante. Avec ses repères habituels (Nikos, le fauteuil rouge...) et sa mécanique bien rodée, le télé-crochet peut-il encore surprendre, insuffler un peu d'étincelles ? Voire même susciter la même ferveur qu'une "Star Academy", adoptée et adulée par une nouvelle génération, comme en témoigne le succès fou de Pierre Garnier, le dernier gagnant ? On ne va pas se mentir, lorsque le panel des coachs de la saison 13 a été officialisé, on a laissé échapper un petit « Bof », avec une curieuse impression de déjà vu. Le retour attendu de Vianney, très en phase avec le programme mais absolument de tous les plateaux télé depuis cinq ans, Zazie qui rempile pour une septième saison, le double fauteuil pénalisant Bigflo et Oli... Sur le papier, on attendait plus de chien et de mordant, d'autant que le comeback de Mika, le feu-follet britannique, ne suffit pas à masquer les faits : il s'agit de sa huitième apparition dans "The Voice" en France, soit le record derrière Florent Pagny et ses 10 saisons.

...qu'on fait les meilleurs coachs !

Pourtant, lorsque nous avons assisté à la conférence de presse organisé mi-janvier aux studios du Lendit, l'alchimie entre les cinq artistes était communicative. Et cela se ressent à l'écran ! La réattribution de l'ordre des fauteuils, élément qui peut paraître anodin, a créé une sorte de « choc des cultures » entre MIKA et Bigflo, le frère aîné des rappeurs, absolument délicieuse à voir naître. Soyez prévenus : tous les enfantillages, les surnoms les plus improbables et les coups bas (la pauvre Zazie va en faire les frais dès la première émission...) sont permis !

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Pour pimenter les séquences, la production s'est également risquée à appeler la tornade Camille Lellouche – personnalité clivante qu'on aime ou qu'on adore détester – pour endosser le rôle de coach secrète. Sa mission ? Repêcher les talents parfois injustement éliminés pour superviser une compétition annexe, ayant pour enjeu une place directe pour la demi-finale de ''The Voice''. Autant dire qu'elle sera une adversaire de l'ombre redoutable ! L'idée de l'intégrer directement sur le plateau lors des auditions à l'aveugle se révèle judicieuse : sa spontanéité et ses réactions passionnées (préparez-vous !) donnent une toute autre saveur à cette tâche assumée par le passé par Nolwenn Leroy – mais qui s'était alors contentée de visionner les prestations depuis une loge pas vraiment valorisante. Avec un caractère de la trempe de Camille Lellouche, jamais dans la demi-mesure, le spectacle se savoure avec du popcorn.

Un plaisir inaltéré

Mais les véritables stars du show, ce sont bien sûr les talents ! On pensait avoir tout vu tout entendu, et pourtant, le flair avisé de Bruno Berbères, le directeur de casting, ne s'y trompe pas. Oui, les larmes vont monter en écoutant Manuela, une adolescente drôle et attachante qui « sort de sa cambrousse » pour cueillir les coachs dans leur chair avec une reprise de Jacques Brel ou, justement, la réincarnation de l'icône belge dans la peau d'un lycéen de 18 ans qu'on jurerait sorti des années 50. Dans la bande-annonce diffusée par TF1, une première voix lunaire et fantastique fait vaciller les coeurs en se réappropriant ''Mad World'', la ballade de Gary Jules, d'une façon si unique qu'on croirait entendre cette pépite pour la toute première fois. Olema devrait à coup sûr marquer cette édition 2024 ! Un échantillon des talents tous plus sensationnels qui fouleront le plateau de ''The Voice'' cette saison, des rêves plein la tête. Dans le sillage d'un Aurélien Vivos, ancien magasinier qui sillonne aujourd'hui les plus grandes scènes de France, il exercent la profession de charcutier, comptable, vigneron, pilote de ligne, soignant, coiffeur ou maçon, et ils sont la raison d'être de cette émission. Si la magie opère, si la soif de découverte est intacte, c'est grâce à eux. « Il n'y a pas de limite d'âge, pas de critères autres que la beauté de la voix » rappelle Matthieu Grelier, directeur des programmes chez ITV Studios France. Que le meilleur gagne !