Stromae

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Le grand jour est arrivé ! Depuis vendredi, le grand public peut enfin écouter "Multitude", le nouvel album événement de Stromae, qui fait suite à la machine à tubes "Racine carrée", sortie en août 2013 et écoulée à plus de deux millions d'exemplaires en France. « Cette fois, j'ai moins de pression. La surenchère des chiffres, je me demande parfois ce que cela signifie. Coralie, mon épouse, me dit : "Regarde dans le rétro, c'est déjà super". Elle a raison. Ce qui me fait le plus plaisir, c'est que les gens font confiance à notre travail » confie le chanteur belge dans une interview accordée au Parisien, lui qui évoque son burn-out ("L'enfer"), sa paternité ("C'est que du bonheur") ou le sexisme ("Déclaration"), tout en rendant hommage aux invisibles de la société ("Santé"), sur son nouvel album qui affrontera Les Enfoirés dans la course au numéro un des charts vendredi.

"J'suis un fils de pute, comme ils disent"

Parmi les 12 titres de l'album "Multitude", le plus populaire sur les plateformes de streaming, hors singles, est "Fils de joie", qui raconte l'histoire de l'enfant d'une prostituée. A l'heure actuelle, la chanson - contenant un sample provenant d'un teaser de la série Netflix "La Chronique des Bridgerton" et qu'il avait interprétée en avant-première lors de son concert grandiose à Paris - cumule 2,2 millions de streams rien que sur Spotify. « Elle vient de l'émission "Ça commence aujourd'hui". Ma femme la regarde beaucoup et moi aussi je l'aime bien. Faustine Bollaert a reçu une fois des travailleuses du sexe et leur enfant et cela m'a touché » a expliqué Stromae, qui a été inspiré par ces témoignages forts mais rares au point de vouloir jeter la lumière sur ces destins hors du commun. L'animatrice Faustine Bollaert a d'ailleurs réagi à ses déclarations sur les réseaux sociaux : « J'avais découvert sa chanson à l'AccorArena la semaine dernière. Elle avait fait écho à une de mes émissions. Finalement c'était l'inverse. Fierté... ».



« Mais oh, laissez donc ma maman / Oui, je sais, c'est vrai qu'elle n'est pas parfaite / C'est un héros et ce s'ra toujours fièrement / Que j'en parlerai, que j'en parlerai / J'suis un fils de pute, comme ils disent / Après tout ce qu'elle a fait pour eux / Pardonne leurs bêtises, ô, chère mère / Ils te déshumanisent, c'est plus facile / Les mêmes te courtisent / Et tout l'monde ferme les yeux » lance Stromae sur son refrain intense, porté par une mélodie alliant des sonorités baroques et la fougue du baile funk brésilien. Dans le clip de "Fils de joie", pensé comme « un hommage national d'un pays fictif à une travailleuse du sexe disparue », le chanteur se met en effet dans la peau d'un président, prononçant un discours lors de funérailles nationales, entouré d'officiers et de gerbes de fleurs, alors que se déroule un défilé militaire et un cortège funèbre.