Star Academy

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Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Huit mois après la "Star Academy", tu lances tes premiers titres. Dans quel état d'esprit es-tu ?
Je suis dans un état d'esprit qui est ultra positif, parce que je commence à créer ma vie d'artiste, seule et non plus avec les autres académiciens. Je suis super contente et super excitée de la suite, j'ai vraiment hâte !

Quand on sort de la "Star Ac", on se prend une vague. Comment tu as géré ça : la notoriété, les critiques, les fans... ?
Oui, à la fin de la "Star Ac", c'est clairement une énorme vague. Il y a notre vie qui change, les réseaux, les gens autour de nous, et les fans ! (Sourire) Notre train de vie aussi. J'ai la chance d'avoir une super équipe avec moi, qui m'a beaucoup aidée. Je ne suis pas trop réseaux, les gens le savent, ça m'a beaucoup aidée aussi. J'ai du recul et j'ai ma famille sur qui me reposer.

Justement, tu as pu te reposer entre la "Star Academy", la tournée et ton projet musical ?
Je suis clairement dans un tourbillon. J'ai eu des moments de repos mais sincèrement ce n'était pas trop du repos parce que j'étais dans une cogite de "Comment faire ? Qu'est-ce que je veux faire ?", car il y a un questionnement d'identité. Qu'est-ce que je veux chanter ? Je suis très jeune et je n'avais jamais écrit de ma vie. Donc repos mais pas trop repos ! (Rires)

La "Star Ac" c'était formateur. La tournée encore plus. Quel bilan tu fais de toute cette période ?
Si je devais résumer la "Star Academy" et la tournée, je dirais l'expérience. On a vécu en quelques mois l'équivalent de 5 ans d'expérience pour un artiste accompli. C'est ouf ! Il faut être prêt car c'est beaucoup de fatigue autant physique, mentale et émotionnelle. Mais je ne regrette pas d'avoir vécu ça, c'est grâce à ça que je suis là aujourd'hui. J'ai vécu des moments extraordinaires avec les autres, en plus on avait une équipe de ouf, donc le bilan c'est : extraordinaire. Forcément, la tournée, ça soude beaucoup, les sept derniers on est vraiment comme des frères et soeurs.

Tu es toujours en contact avec les autres élèves ? Tu leur as fait écouter tes sons ?
Je suis toujours en contact avec tout le monde. Tout le monde est en contact avec tout le monde. On a des groupes Whatsapp où on parle à peu près tous les jours. Mais actuellement, je ne fais pas trop circuler mes sons, j'explique pas trop ce que je fais, parce que j'estime aussi que je dois me détacher maintenant de ces personnes que j'aime du plus profond de mon coeur. Il faut que je fasse ma vie d'artiste, et c'est super important de garder cet espace-là qui m'est personnel maintenant.

Tu suis un peu leur parcours respectif ?
Je suis toujours très connectée à tout ce qu'ils font, à leurs projets. Je les soutiens de fou ! Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas très réseaux donc je n'envoie pas des millions de messages. Mais ils me connaissent, ils savent que je suis là, et j'envoie de temps en temps des petits messages : "Je suis trop fière de toi, continue !".



Et comment on trouve la bonne équipe et fait les bons choix quand on sort de la "Star Ac" ?
Sincèrement, il n'y a pas de protocole pour trouver la bonne équipe et savoir faire les bons choix. Il faut juste s'écouter. Il y a des choses que je ne sentais pas. Ça sert à ça aussi notre intuition, savoir vers où se diriger. Les moments où je ne le sentais pas, j'y suis pas allée, même si on m'a pressée, même si on me disait "Vas-y !" et que le monde entier était contre moi. Et j'ai bien fait parce qu'aujourd'hui je suis entourée de gens qui me correspondent et qui font en sorte que je fasse ce que j'aime. Je pense qu'il faut juste s'écouter.

On arrive facilement à dire non, surtout quand on débute ?
C'est très difficile de dire non parce qu'on a beaucoup d'excitation après tout ça. Et moi je suis super timide, j'ai du mal à dire non dans la vie de tous les jours. Mais après si c'est notre passion, comme là le chant et la danse, si ça nous tient vraiment à coeur, c'est important de changer notre façon de faire, et de se forcer à faire des choses qu'on n'a pas l'habitude de faire. J'apprends à dire non sinon je me fais écraser et je fais des choses que je n'aime pas. Je pense que si je suis arrivée jusqu'ici aujourd'hui, c'est que je m'en suis donnée les moyens. Donc non ce n'est pas facile mais c'est obligatoire !

Comment tu as fait pour trouver ton univers musical ?
J'ai pris beaucoup de temps parce que j'aime beaucoup de choses différentes, je ne suis pas que dans un seul style. J'étais en plein questionnement, sur ce que j'aime, ce que j'ai envie de faire, sur qui je suis, ce que j'ai envie de transmettre. Et ça a pris du temps... C'est pour ça que je sors mes sons après tout le monde ! Mais je suis contente de ça parce qu'aujourd'hui le travail que je sors me correspond et c'est exactement ce que je voulais faire. Donc ça prend du temps mais il ne faut pas se mettre de pression. Soit les choses sont alignées et elles se passent comme elles doivent se passer, soit elles ne le sont pas, et c'est comme ça.

Est-ce que l'attente jusqu'à la sortie de ce premier single "J'ai plus peur" a été évident à vivre pour toi ?
Honnêtement, j'ai eu des gros moments de souffrance parce que je me comparais beaucoup aux autres. Et c'est normal de se comparer. Mais je me disais : "Qui je suis ? Qu'est-ce que je vais faire ? Quand est-ce que je vais le faire? Je prends trop mon temps, il faut que je fasse vite". Je découvre aussi comment fonctionne ce monde-là. Donc c'était beaucoup de stress et de pression mais à côté de ça, j'ai toujours gardé espoir, j'ai fait confiance à mon équipe, en la vie, en moi. Et voilà !

Tu as eu peur que le public soit peut-être passé à autre chose ?
Je pense que j'aurais sûrement toujours ces questionnements-là. Un artiste a toujours des doutes, et le jour où il n'en a plus, c'est qu'il y a peut-être un souci. Forcément, j'ai peur, ce sont mes premiers sons. Je n'ai jamais écrit, je ne me suis jamais mise à nu réellement, avec mes mots, ma voix, avec des sons qui m'appartiennent. Ça fait très très peur mais il y a beaucoup d'excitation à côté de ça. Et à la "Star Ac", on a eu un public ultra bienveillant. Jusqu'à présent, le public ne m'a pas lâchée donc ça rassure beaucoup.

Comment est né ton premier single "J'ai plus peur" ?
J'avais fait quelques allers-retours au studio où ça n'aboutissait pas vraiment. Je me suis retrouvée en vacances, chez moi, donc des vacances mais pas trop ! (Rires) J'ai dû beaucoup réfléchir. Je me suis retrouvée dans ma chambre avec une prod et j'ai commencé à écrire ce que je ressentais sur le moment, d'expliquer que je n'ai plus peur. En me faisant passer un message subliminal à moi-même : maintenant je m'assume telle que je suis, avec mes peurs, mes souffrance, mes joies. Ça s'est fait ultra naturellement. J'ai été aidée aussi, beaucoup. Je suis très fière de moi parce que c'est la première fois que j'écris et que j'arrive à faire un travail qui me plaît. Je suis contente !



Sur le titre, tu parles beaucoup de liberté. Ce manque de liberté, tu l'as redouté après la "Star Ac" ?
Totalement ! Ça vient aussi de ça... Ce que j'ai vécu dans ma vie, c'est qu'on a souvent voulu me mettre dans des cases. J'ai toujours essayé d'y entrer, sauf que je correspondais jamais à ces cases et j'étais malheureuse. Aujourd'hui, j'arrive à réaliser des rêves de petite fille et de jeune femme. Maintenant, c'est terminé, je m'assume telle que je suis, authentique. It's me, c'est Lénie ! C'est une nouvelle moi tout en restant celle que je suis depuis toujours, mais en m'assumant beaucoup plus.

C'est important pour toi d'écrire et de ne pas chanter les mots de quelqu'un d'autre ?
Alors au début, j'avais peur d'écrire. Très très peur. Parce que je n'ai jamais fait ça, et ça fait toujours peur les premières fois. Sauf qu'il y a une première fois à tout ! Et c'était super important pour moi, j'avais besoin d'y mettre ma touche. Les gens aussi ont besoin de sentir ça. Et au final, j'ai pratiquement tout écrit donc je suis très très contente.

Tu sors deux titres simultanément, avec aussi la ballade "Sans toi" qui évoque l'absence de ton père... Tu as à coeur de partager ton histoire avec ton public ?
Il y a un double single parce qu'on joue vraiment sur mes deux facettes. On connaît la facette très joviale et enfant, de folie, que je garderai toute ma vie. Mais j'ai aussi un vécu, parce que je suis un être humain, et aussi des souffrances, qui existent chez beaucoup de personnes. C'est un sujet qui n'a pas forcément été beaucoup abordé. Je trouvais ça important pour moi émotionnellement de me libérer d'une souffrance que j'ai pu ressortir pendant mon enfance, de pouvoir le sortir enfin et aussi pouvoir montrer aux gens qu'ils ne sont pas seuls. Qu'ils se retrouvent en moi et en cette histoire.

C'est une chanson qui a pu réparer quelque chose ?
Totalement. Quand je chante cette chanson, c'est une réelle thérapie. On peut utiliser ce mot. Même si la musique et la danse, c'est une thérapie, ce son il m'a pris au coeur. Ça se voit et ça se verra. Je me libère de beaucoup de choses dans mon enfant intérieur sur des souffrances qui n'ont pas été dites.

Et c'est facile de chanter un texte aussi personnel sur un sujet si douloureux ?
C'est pas facile du tout de chanter cette chanson, mais je l'ai choisi et c'est aussi pour faire face à certaines choses qui sont en moi. C'est pas facile parce que je suis à nu, réellement, parce que c'est un sujet qui m'a réellement forgée, qui fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Quand je chante cette chanson, je suis à fleur de peau, je suis à deux doigts de pleurer. Mais les gens ont besoin de ça aussi, de cette sensibilité, de voir qu'on est tous humains, qu'on pleure tous, qu'on a tous des souffrances. Mais dans cette chanson, il y a aussi beaucoup d'espoir.

Un album est-il en préparation ?
L'album ce n'est pas encore en vue. Je me concentre sur les sons qui sortent actuellement. Ce sera pour plus tard ! Mais j'aime tout. Je vais sortir presque tous les styles. Les gens savent qu'il y aura forcément de la soul. Mais je ne suis pas dans une case, dans un seul style, j'aime tout donc on verra.

Il y a des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ?
C'est une bonne question parce que je n'y ai pas réellement pensé. Je vais y réfléchir. Mais sûrement oui ! Même fortement ! (Rires)