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Shy'm en interview

Shy'm confirme son succès avec son deuxième album "Reflets" déjà certifié disque d'or. Plus orienté dancefloor que le précédent, cet opus fait également la part belle aux ballades. Résultat, un disque varié et efficace. Shy'm nous parle de son parcours, de ce deuxième album et de ses projets. Interview.
Bonjour Shy’m. Tu as marqué ton retour avec ce nouvel album intitulé "Reflets". Qu’as-tu voulu refléter dans ce disque ? (Nikolas Lenoir, journaliste) ?
Shy'm : J’avais envie de parler de sentiments, un peu plus que sur le premier car je me sentais plus apte et plus mûre à le faire. Je tenais aussi à aborder certains thèmes en fonction de mon vécu, de mes espérances tout en gardant une certaine réserve. Chaque disque est une partie de moi.

Est-il vrai que l’album devait s’appeler "Nulle part ailleurs" ?
Oui. Comment l’as-tu appris ? (Rires) Au début, il devait en effet s’appeler "Nulle part ailleurs". C’est un des morceaux de l’album et je l'ai adoré dés le départ. J’ai mes titres préférés et ce ne sont pas forcément ceux qui deviennent des singles. Je trouvais qu’il y avait quelque chose de magique dans ces mots, dans cette expression. Cela peut avoir plusieurs sens. Il est vrai que le titre peut aussi prêter à confusion et tout le monde n’était pas unanime sur ce choix, nous en avons donc changé.

Ce n’était donc pas la volonté d’éviter une concurrence avec Canal+ ?
(Rires) Au départ, je n’y avais pas pensé mais il est vrai que l’on a eu ce commentaire quand on a proposé ce titre. Parmi d’autres, je ne te cache pas que cela a été l’une des raisons principales pour laquelle nous ne l’avons pas gardé.

Comment se passe la collaboration avec K-Maro ?
J’ai pris un immense plaisir à faire cet album.
Cela se passe très bien et notre collaboration est franchement idyllique. Nous avons fait un travail plus qu’à mes attentes sur le premier album et j’avais envie de renouveler l’expérience pour le deuxième. Je m’entends très bien avec lui ainsi qu’avec les personnes qui travaillent pour nous. Je pense que c’est très important de se sentir en confiance quand on est en studio. Cela a été difficile pour le premier album car je n’avais jamais chanté devant des professionnels. J’étais beaucoup plus à l’aise pour cet opus car je connaissais tout le monde. J’ai pris un immense plaisir à faire cet album.

Tu as également pris confiance au niveau de l’écriture car tu as co-écrit le titre "L’unique". Envisages-tu de renouveler l’expérience ?
En fait, cela s’est fait très naturellement sur ce titre et je ne sais pas si je le referai. Il y a un certain temps que j’ai écrit le texte et pour ce disque, j’ai eu l’aplomb de le proposer à K-Maro. Il l’a trouvé intéressant et nous l’avons ensuite retravaillé.

Cet album a un son plus dancefloor que le précédent. Comment as-tu fait ce choix ?
Cela fait trois ans que j’ai enregistré le premier donc inconsciemment, on est influencé par ce que l’on découvre, ce que l’on entend. J’ai ainsi pu affiner la direction musicale que je souhaitais prendre. Il est vrai que le son est plus dancefloor avec également des sonorités pop et électro. On s’est permis plus de choses pour cet album et de ne surtout pas se limiter à la case RNB dans laquelle on me met d’habitude. On a essayé de nouveaux sons et en fait, on s’est beaucoup amusé sans trop se poser de questions.

L’album comporte à la fois des titres up-tempo mais aussi quelques ballades dont "Tout est dit" qui en est une particulièrement réussie et efficace. Dans quel répertoire te sens-tu le plus à l’aise ?
J'ai besoin des deux répertoires pour m'exprimer.
C’est tellement difficile que je ne pourrais pas faire un choix. Dans les morceaux up-tempo, dans les rythmes rapides, il y a une sensation que je trouve exaltante. Le fait que ça bouge, que ça danse me prend au corps car je me reconnais dans le mouvement. En ce qui concerne les ballades, il y a des sentiments, des émotions et des atmosphères que l’on ne peut pas retrouver ailleurs. Je ne peux pas me passer de cela non plus. Je pense que les deux sont complémentaires et en ce qui me concerne, j’ai besoin des deux répertoires pour m’exprimer.

Le titre "Step back" est en radio. Comment as-tu rencontré Odessa Thornhill qui assure un featuring sur cette chanson ?
C’est très simple. Je l’ai rencontrée en travaillant sur l’album "Million Dollar Boy" de K-Maro. Odessa était choriste et je l’ai juste trouvée extraordinaire. Sa voix est magique. D’ailleurs, je l’appelle "l’extraterrestre". J’avais envie que l’on collabore ensemble et elle a tout de suite accepté.



As-tu réfléchi avec ton équipe au(x) single(s) suivant(s) ?
Certains titres se démarquent plus que d’autres. Tu parlais tout à l’heure de "Tout est dit" et ce titre est plébiscité par pas mal de monde. Je l’aime beaucoup ainsi que le titre "On n’a pas tout notre temps". Il n’a pas forcément une valeur de single car ce n’est pas une balade très exploitable en radio mais j’y tiens particulièrement. Ce sont des choix à faire qui ne sont pas évidents.

Ton pseudonyme est composé de Shy qui signifie timide et du M de Martinique. Comment peut-on monter sur scène quand on se définit comme timide ?
Je me définis en effet comme timide mais je n’étais pas la seule. C’était d’ailleurs quelque chose qui m’agaçait parfois car ça m’empêchait de faire des choses ou sinon de les faire à moitié. Le fait de me mettre devant mes obstacles et mes peurs m’a aidé en m’obligeant à y faire face. On apprend ensuite à vivre avec et à canaliser sa propre timidité. Le fait de se mettre devant mes propres peurs ne m’a peut-être pas guéri mais cela m’a en tout cas aidé. C’est une forme de thérapie.

Timide mais dynamique puisque tu as eu le surnom de Spice Tam. Pourquoi ce surnom assez original ?
Ce surnom me rappelle pas mal de choses. (Rires) Pendant ma période collège, j’ai chanté pour la première fois devant ma classe. La prof de musique avait en effet eu la bonne idée de nous évaluer sur un titre devant tout le monde. Les Spice Girls avaient à l’époque un succès incroyable et le Spice vient de là. Tam est le diminutif de mon vrai prénom.

Tu es née à Trappes, tu as grandi en métropole et tu revendiques tes origines martiniquaises. Comment vis-tu ces deux identités ?
Je ne me suis jamais sentie tiraillée entre deux terres.
Je le vis très bien. Je ne me suis jamais sentie tiraillée entre deux terres. Le mélange qu'il soit de couleurs, de cultures, d’idées… est une richesse. Les divergences, les différences d’idées, la mixité sont également des éléments importants. Cela nous ouvre l’esprit et ça nous rend plus tolérant.

Quel est ton rapport avec la Martinique ?
Je connais plus la métropole que la Martinique car j’ai grandi en France métropolitaine. J’allais par contre beaucoup en Martinique quand j’étais plus jeune mais là, ça fait plus de dix ans que je n’y suis pas allée. Ce n’est pas par besoin de revendiquer mes origines que j’en parle, c’est par l’envie de raconter mes souvenirs.

Quelle a été ta réaction quand tu as entendu ton premier single “Femmes de couleur” la première fois à la radio ?
J’étais en voiture. Je menais la même vie qu’avant car la promo venait à peine de commencer. Mon titre passait sur les ondes mais les gens ne me reconnaissaient pas. J’avais exactement la même vie que quelques mois auparavant. Je connais bien sûr les paroles, la musique par cœur et ma mère était à mes côtés. Nous étions accrochées à la radio et nous écoutions avec une attention toute particulière. Je ne réalisais pas vraiment.

Ton premier album "Mes fantaisies" a été certifié platine. Comment vit-on un succès aussi rapide ?
C'était une très belle reconnaissance.
Je le vis bien. Je suis bien entourée et je pense que c’est très important. Cela permet de garder les pieds sur terre et la tête sur les épaules. C’est une chance énorme de vivre cela donc j’ai aussi la tête dans les nuages. Cependant, j’ai conscience que cela peut s’arrêter du jour au lendemain et qu’il faut donc travailler pour que ce succès dure. Quand j’ai appris que l’album "Mes fantaisies" était certifié platine, ce fut une énorme surprise et j’en ai pleuré de joie. C’était une très belle récompense et une reconnaissance de la part du public.

Est-ce que tu suis désormais les chiffres de façon plus attentive ?
Pour le premier album, je ne me demandais pas où en étaient les ventes car je me concentrais pleinement sur les scène, le côté artistique et la promo. Avec ce deuxième disque, je m’informe plus des ventes en effet mais sans le demander tous les mois. J’aime connaître la façon dont le disque évolue.

Est-ce que tu te sens en concurrence avec d’autres chanteuses telles qu’Amel Bent et Sheryfa Luna ?
Je n'ai pas inventé cette passion pour vendre des disques.
Pas du tout car l’important est de se créer une particularité. C’est pour ça que je dis qu’il est important de travailler et de savoir se remettre en question. Je suis passionnée par la danse depuis très longtemps et je l’intègre à ma signature artistique. Je n’ai pas inventé cette passion pour vendre des disques et je pense que le public est sensible à cette sincérité. Pour le moment, peu d’artistes sont sur ce créneau chant et danse mais cela peut rapidement changer. Je me mets en concurrence avec moi-même afin de ne pas me reposer sur mes acquis.

Prévois-tu des scènes avec cet album ?
Oui. Cela est prévu pour la fin de l'année. C'est quelque chose qui me tient à cœur car j'ai vraiment envie d'être sur scène. Je reconnais en avoir fait peu jusqu'ici. Lors de mes premières scènes, j'avais l'impression d'aller dans une fosse aux lions car je ne connaissais pas du tout cela. J'en garde cependant de très souvenirs et mon passage à l'Olympia a été un grand moment.

De nombreux artistes tentent l’album en anglais, dont K-Maro par exemple. Est-ce une expérience qui t'intéresse ?
Je n’y pense pas pour le moment car je n’en ressens ni l’envie, ni le besoin. Le public francophone a du mal à accueillir un artiste qui se met à l’anglais. K-Maro est bilingue et c’était une évidence pour lui de faire un disque en anglais. En ce qui me concerne, ne le parlant pas, je ne m’imagine pas le chanter. Je vais déjà commencer par l’apprendre.

Quel message aimerais-tu transmettre au public et aux internautes ?
Qui m’aime me suive. Un artiste a envie d’être soutenu. J’ai de bons retours avec mes deux albums donc c’est plus qu’une récompense. Je remercie le public pour la présence et la fidélité qu’il me témoigne. J’espère monter prochainement sur scène afin de pouvoir partager ma musique car c'est pour un artiste, ce qu'il y a de plus vrai, de plus magique.

Merci Shy'm pour cette interview
Merci à toi.
Regardez le clip "Si tu savais" de Shy'm :

Pour en savoir plus, visitez son Site officiel et/ou son MySpace officiel.
Pour écouter et/ou télécharger le nouvel album de Shy'm, cliquez sur ce lien.

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