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Mort de Ronnie Spector, chanteuse des Ronettes et du tube "Be My Baby", à 78 ans

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
La musique américaine perd l'une de ses voix les plus emblématiques. Ronnie Spector, la chanteuse du groupe The Ronettes et interprète du tube "Be My Baby", est décédée à l'âge de 78 ans, des suites d'un cancer.
Crédits photo : Abaca
Elle était la voix de toute une génération. L'artiste américaine Ronnie Spector, chanteuse principale du trio The Ronettes qui avait rencontré succès considérable dans les années 60, est décédée à l'âge de 78 ans. La triste nouvelle de sa disparition a été annoncée par sa famille dans un communiqué daté du 12 janvier. « Notre ange bien-aimé, Ronnie, a paisiblement quitté ce monde aujourd'hui après une brève bataille contre le cancer. Elle était entourée de sa famille et dans les bras de son mari Jonathan. Ronnie a vécu sa vie avec une étincelle dans l'oeil, une attitude intrépide, un sens de l'humour féroce et un sourire sur son visage. Elle était remplie d'amour et de gratitude » soulignent ses proches dans un tendre message relayé sur la page Facebook officielle de l'icône.

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La publication s'accompagne de sa reprise du titre "I'll Follow The Sun" des Beatles. « Sa voix pleine de joie, sa nature joueuse et sa présence magique continueront de vivre dans le coeur de tous ceux qui la connaissaient, l'avaient entendue ou vue sur scène » poursuit son clan, qui précise que Ronnie avait spécifiquement demandé à ses fans de ne pas envoyer des gerbes de fleurs, et d'utiliser cet argent pour faire des dons à des centres d'accueil pour femmes ou à l'American Indian College Fund, qui vise à apporter une aide financière aux étudiants amérindiens dans leurs études.

Une tournée avec les Beatles


Née Veronica Yvette Bennett à New York en 1943, Ronnie Spector était en effet issue d'une famille afro-américaine amérindienne du côté de sa mère et irlandaise du côté de son père. Passionnée de chant depuis toujours, elle s'amusait dès l'adolescence à se produire avec sa soeur ainée, Estelle Bennett, et leur cousine, Nedra Talley, sous le nom "The Darling Sisters" dans des petits établissements du quartier de Washington Heights, à Manhattan. En quête d'un contrat pour se professionnaliser, le trio signe sur le label Colpix Records de Stu Phillips avant d'atterrir dans les mains du producteur Phil Spector, qui deviendra plus tard l'époux de Ronnie. Sous sa houlette, les Ronettes deviennent dès 1963 un phénomène national grâce au tube "Be My Baby", désormais inscrit dans toutes les mémoires depuis qu'il a été inclus sur la bande originale du film "Dirty Dancing" en 1987, puis "Baby, I Love You" (1963), "The Best Part of Breakin' Up" (1964), "Do I Love You?" (1964) ou "Walking in the Rain" (1964). L'engouement est tel qu'à l'époque, les Ronettes côtoient les plus grands musiciens de l'époque comme Jimi Hendrix, pour qui les trois chanteuses assureront les choeurs dans un album, ou les Beatles, avec lesquels le trio part en tournée aux Etats-Unis en 1966.



"C'était un producteur brillant mais un mari lamentable"


Hélas, ce vif succès fut de courte durée puisqu'à l'issue d'une tournée en Europe, les Ronettes se séparent au début de l'année 1967. Par la suite, Ronnie Spector s'est lancée en solo et le groupe a même tenté un revival en 1973 sous le nom Ronnie Spector and The Ronettes, avec deux nouvelles membres. A la mort de son ex-mari Phil Spector en janvier 2021, l'artiste avait pris la parole pour écrire quelques mots, décrivant les années faites de joie mais aussi de douleurs qu'ils avaient connues. « Je savais que je travaillais avec le meilleur. Il était en contrôle complet, il dirigeait tout le monde. (...) La musique magique que nous pouvions faire ensemble était inspirée par notre amour. Je l'aimais à la folie, et je lui ai donné mon coeur et mon âme. Comme je l'ai dit plusieurs fois de son vivant, c'était un producteur brillant, mais un mari lamentable » s'était-elle souvenue.

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