Revolver

Depuis 2009 et votre précédent album, que de chemin parcouru ! Vous avez notamment fait énormément de concerts...
Ambroise : Oui, beaucoup de route, beaucoup de concerts. On a traversé toute la France, des grandes villes, des plus petites, des villages. Je crois qu'on a visité tous les endroits possibles !
Christophe : C'est vraiment ce qu'on voulait faire, car quand l'album est sorti en 2009, on n'avait pas vraiment fait de concerts auparavant. Quelques uns dans des bars avec des reprises, mais on n'avait jamais vraiment joué notre propre musique devant un public. Du coup, cette tournée a été une jolie découverte. On a joué devant des gens qui chantent et dansent sur nos chansons, on ne connaissait pas cette sensation, c'était incroyable.

Vous avez même traversé l'Atlantique pour des concerts aux Etats-Unis.
Christophe : On a pas mal tourné aux Etats-Unis, oui. Notre premier EP est sorti là-bas peu après la France, et le bouche à oreille a bien fonctionné. La presse spécialisée s'est intéressée à nos chansons. Du coup, le label américain Astralwerks a mis en rayon notre album, c'est pourquoi nous sommes parti en tournée là-bas, pour le défendre sur scène.

Comment a été l'accueil du public américain ?
Jérémie : Très bon, et très différent du public français. Les Etats-Unis, c'est un pays où la musique pop / folk est très importante dans le quotidien des gens, bien plus qu'en France.
Christophe : Les gens ont aussi beaucoup plus l'habitude d'aller à des concerts.
Ambroise : Il y a beaucoup de petits clubs où des milliers de groupes se produisent chaque année. En France, on a perdu un peu cette tradition. C'est tout de suite des grandes salles avec des milliers de personnes. Là-bas, on était très proche du public, ça nous a fait beaucoup de bien.

Vous aviez appelé votre premier EP "Pop de chambre". Le nouvel album "Let Go" contient des morceaux plus produits, on appelle ça de la "Pop de salon" alors ?
Christophe : Oui, on peut même dire de la "Pop de stade" (rires) ! Plus sérieusement, au départ on appelait ça de la "Pop de chambre" car on jouait chez des amis, en petit comité, sans micro, sans ampli. Ce n'est pas quelque chose qu'on a arrêté d'ailleurs.
Ambroise : La découverte du live, avec une batterie, nous a donné l'envie de faire des chansons plus dansantes, plus produites, avec des rythmes plus extrêmes. On a pas mal été influencés par Kurt Vile, originaire de Philadelphie.
Jérémie : Ce qui a changé aussi par rapport au premier album, c'est l'organisation en studio. Pour "Music for a While", on savait très précisément ce qu'on allait enregistrer en arrivant au studio. Là, pour ce nouvel album, on s'est laissé une marge de manœuvre plus grande, quitte à parfois être inquiets !

Comment vous sentez-vous avant la sortie de ce nouvel album ?
Ambroise : On a une certaine appréhension c'est sûr. C'est très différent du premier album, car on ne s'attendait à rien à l'époque. Signer dans une maison de disques (NDLR : EMI) nous avait paru vraiment surnaturel. Et quand "Get Around Town" est passée en radio, on ne s'y attendait encore moins. Ca a été une grosse surprise pour nous.
Christophe : D'autant plus que "Get Around Town", on ne voulait même pas la mettre sur l'album !
Ambroise : On est dans l'attente pour "Let Go". Si ça ne marche pas, tant pis, on fera un autre album. On fait ce qui nous plait, et c'est le principal !

Dès la sortie de l'album en mars, vous repartez en tournée en France, puis aux Etats-Unis, en juin. La scène c'est vraiment votre truc ?
Ambroise : On va faire aussi pas mal de festivals par la suite. On aime beaucoup la scène, et c'est vraiment très complémentaire des phases d'enregistrement en studio.
Jérémie : Cet album a d'ailleurs été écrit sur la route, ou entre des petites pauses entre deux tournées. On est vraiment accros aux concerts en fait. Depuis octobre on a terminé notre tournée, et on a déjà envie de repartir !

On sait que le succès d'un album peut amener les artistes à collaborer sur d'autres projets. C'est votre cas ?
Ambroise : J'ai pas mal travaillé avec Woodkid, sur le premier EP, et j'ai fait pas mal d'arrangements sur son nouvel album à paraître. Avec Jérémie, on écrit aussi la musique d'un film d'un jeune réalisateur.
Jérémie : Oui, c'est un long-métrage qui paraîtra à la fin de l'été, un roadtrip qui correspond bien à la musique que l'on fait.

Dans cette session acoustique Pure Charts Live, vous avez choisi de reprendre un titre de M. Ward. Pourquoi ?
Ambroise : M. Ward est un auteur compositeur américain qui écrit de magnifiques chansons, mais qui reste très peu connu en France contrairement aux Etats-Unis. On a joué cette reprise lors de notre tournée américaine, et on voulait faire découvrir sa musique ici. Cette chanson nous plait beaucoup à tous les trois.