Accueil > Actualité > Interview > Actualité de Peter & Sloane > Peter & Sloane en interview

Peter & Sloane en interview

Il y a 25 ans, Jean-Pierre Savelli et Chantal Richard aka Peter & Sloane, étaient classés en tête des ventes de 45 tours en France avec le tube "Besoin de rien, envie de toi". En 2009, quel regard ont-ils sur cette époque, que pensent-il du Top d'aujourd'hui et quels sont leurs projets ? Nous les avons rencontrés.
Bonjour Peter et Sloane ! Nous sommes ravis de vous rencontrer à l'occasion des 25 ans du Top 50, pour parler avec vous de cette période et de vos projets à chacun, en tant que premier n°1 officiels du Top avec "Besoin de rien, envie de toi", le 4 novembre 1984, totalisant neuf semaines de présence au sommet (Thierry Cadet, Rédacteur en Chef adjoint) !
Peter : C'est ça, sept semaines et ensuite deux, car nous avons à l'époque été détrônés par Stevie Wonder, avant de revenir en tête.
Sloane : J'en profite d'ailleurs pour rectifier les choses, l'erreur a été commise également le soir de l'émission célébrant les 25 ans du Top 50 sur France 2, ce n'est pas neuf semaines, mais treize !

Je pense que "Besoin de rien, envie de toi", paru en bacs en juillet 1984 a - certes, été plus longtemps n°1 des ventes de 45 tours en France, l'étant probablement déjà avant que l'émission ne débute sur Canal+. En revanche, au sein du classement officiel recensé depuis cette date, on compte neuf semaines à partir du 4 novembre 1984...
Sloane : C'est ça.

Visionnez Peter & Sloane, "Besoin de rien, envie de toi" (1984) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Quel a été votre parcours à tous les deux avant le succès de "Besoin de rien, envie de toi" ?
S : J'ai été pendant dix-sept ans marionnettiste. Mon beau-père, ex-partenaire du clown Fratellini, m'a initié très tôt au spectacle. J'ai le sentiment d'avoir toujours chanté. J'ai été soliste dans une chorale, et puis avec ma sœur, on était choriste pour Raymond Siozade - l'inventeur de l'accordéon plat en forme de clavier. J'ai ensuite fait des chœurs pour différents artistes, de Dave à Carlos, en passant par Herbert Léonard, Gérard Lenorman, Céline Dion. J'ai commencé à composer des chansons dès l'âge de douze ans, sur ma guitare - un opéra-rock qui s'appelait "Le cavalier d'opale". Je compose toujours avec ce genre d'instrument d'ailleurs, mais à douze cordes. J'ai fait ensuite partie de différents groupes : Amour, Zigzag, et puis La Bande à Basile durant trois ans, dans le rôle de Colombine. Ensuite, juste avant le duo avec Peter, j'ai composé pour Carlos "La leçon de square dance", et j'ai obtenu mon premier succès en tant que compositeur avec Mini-Star, il s'agissait du tube "Danse autour de la Terre" en 1984. Une chanson que j'avais d'ailleurs proposée d'abord à La Bande à Basile, avec une chorégraphie selon laquelle on retirait nos vêtements sur chaque danse évoquée dans le titre, afin de se retrouver à la fin, chacun dans un style de l'époque évoquée. Mais les membres ont refusé le morceau... Je l'ai donc créé - avec Yves Sultan et Richard Joffo, avec les enfants du groupe Mini-Star. On a réalisé 800 000 ventes (sourire) !

Redécouvrez Mini-Star, "Danse autour de la Terre" (1984) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


P : Pour ma part, j'ai commencé dans la comédie musicale "La révolution française" de Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil, qui est considérée comme la première en France. Bien sûr, nous n'avions à l'époque pas les moyens des comédies musicales de maintenant, mais nous avions des musiciens live chaque soir, au sein d'un orchestre symphonique, avec un vrai livret.

Je trouve que les voix se ressemblent toutes
Que pensez-vous des comédies musicales d'aujourd'hui, de "Cléopâtre" à "Mozart" ?
P : Aujourd'hui, l'accent est d'avantage mis sur les chanteurs et les danseurs que sur l'histoire. Avec les moyens qu'on donne aux productions, ils en mettent plein la vue, beaucoup trop à mon sens. Je ne suis pas là pour critiquer, mais heureusement qu'ils ont les moyens derrière, et les radios pour diffuser les singles en amont. Vous savez, si on a la chance que les radios les passent, cela devient des tubes, et le public remplit les salles car il vient écouter les tubes. La démarche est différente. Après, concernant les voix, je trouve qu'elles se ressemblent toutes, et il y a des centaines de bons chanteurs, le tout est de faire la différence.
S : C'est drôle parce que je prépare un spectacle musical moi aussi (sourire). On en parlera tout à l'heure si vous me le permettez. Personnellement, j'aime beaucoup les comédies musicales, de "Notre-Dame de Paris" aux "Dix commandements", en passant par "Le Roi Soleil". Je trouve qu'il y a de très jolies chansons avec de jolis textes. Et j'avoue avoir un faible pour "Mozart" ces derniers temps. Un spectacle qui est très rock dans l'esprit, et j'adore ça ! J'ai écouté beaucoup de rock, hard-rock même (sourire).

Etes-vous sensible aux voix ?
P : Enormément. J'ai du mal à écouter un artiste si vocalement il ne me plait pas.
S : Moi aussi, j'aime beaucoup les jolies voix.

Renan Luce ne me touche pas. Ce n'est pas un grand chanteur
Qui aimez-vous parmi la jeune génération ?
S : J'aime beaucoup Christophé Maé et Christophe Willem.
P : Je ne vois pas... (sourire) Vous savez, un chanteur comme Renan Luce par exemple ne me touche pas. Ce n'est pas un grand chanteur et il raconte des histoires du quotidien qui finissent par me lasser.

Brassens non plus n'était pas un grand chanteur...
P : C'est vrai, mais je ne parle pas uniquement de puissance vocale, mais surtout de timbre de voix. Brassens avait un timbre. Je suis sensible aussi aux “voix qui chantent”, aux “voix musicales”, même si j'ai conscience aussi que c'est malheureusement une question de mode. Patrick Fiori par exemple, m'expliquait récemment, que quand "Notre-Dame de Paris" a eu du succès, les voix étaient à la mode. Aujourd'hui, elles le sont moins, et il a plus de mal, mais il m'expliquait aussi que Goldman avait essayé de gommer ses “vibes”, sa manière de chanter... je ne suis absolument pas d'accord avec ça. Que demande-t-on à un chanteur ? De chanter ! On ne va pas gommer sa voix... (sourire).

Moderne, pas moderne, vous savez pour moi ça ne veut rien dire...
Je pense que Goldman a tenté, comme avec Céline Dion il y a quinze ans sur l'album "D'eux", de le faire chanter différemment, d'une manière plus moderne...
P : Moderne, pas moderne, vous savez pour moi ça ne veut rien dire...

Sloane, avez-vous revus les membres du groupe Mini-Star ?
S : Malheureusement, nous n'arrivons jamais à faire coïncider nos emplois du temps. Surtout depuis que je suis allée m'installer en Sologne durant trois ans, et aujourd'hui à La Rochelle, c'est encore plus difficile. Mais je les ai au téléphone, et je ne désespère pas, on va bien finir par y arriver... (ndlr : nous avions retrouvé l'un des membres du groupe il y a un an, Gregg, voir sur ce lien).

De quand datent vos premiers enregistrements professionnels ?
P : J'ai commencé à enregistrer avec Michel Legrand, puis en 1972, j'ai gagné le concours de la "Rose d'Or" à Antibes, avec Daniel Balavoine et Alain Chamfort dans les chœurs, et j'ai signé chez Barclay. Nous étions tous dans la même écurie : Juvet, Balavoine, Delpech, Mitchell... Je sortais de ma collaboration avec Michel Legrand. D'ailleurs à l'époque, je me rends compte que le discours était déjà le même qu'aujourd'hui parce que mon DA (ndlr : Directeur artistique) de l'époque m'avait déjà demandé : «Mais pourquoi tu vibres ?» (rires). Il y a eu ensuite une bande originale de film pour Claude Lelouch, l'hymne des supporters du Sporting Club de Toulon, et surtout de nombreux génériques de dessins animés des années 80, de "Goldorak" à "Albator", en passant par "X-Or". Je fais d'ailleurs actuellement un spectacle - en plus de celui dans lequel je rends hommage à mon père Carlo Cotti, en reprenant tous ces titres sur scène, pour le plaisir des petits, des grands enfants, et de ma fille de 6 ans (sourire) ! "Manga Story" est un concert en costumes de l'époque, et ma femme y participe aussi, elle chante "Candy", "Tom Sawyer", "Maya l'abeille"... C'est un show privé pour les anniversaires, les comités d'entreprises etc.
S : Quant à moi, mon premier enregistrement devait être des chœurs pour Gérard Lenorman.

Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ?
P : Au studio du Palais des Congrès ! Je travaillais dans un des studios d'enregistrement, quand on m'a dit : «Il y a une chanteuse qui enregistre dans un studio voisin, tu devrais écouter...».
S : La chanteuse c'était moi ! (rires) J'enregistrais une chanson extraite de mon opéra-rock "La cavalier d'opale", avec soixante musiciens. J'étais d'ailleurs considérée comme “la folle qui enregistre avec soixante musiciens” !

Tout a démarré grâce à Europe 1
Vous avez donc été sensible à la voix de Sloane ?
P : Bien sûr ! Nous avons décidé de travailler ensemble sur une chanson, et de là est née la maquette de "Ma vie avec toi, ta vie avec moi", dont j'ai écrit le texte, et Sloane la musique. On a présenté la chanson à une production qui s'occupait à l'époque de Claude Barzotti, et ils ont aimé. Seulement, il nous fallait une face B...
S : Et de là est née "Besoin de rien, envie de toi" !

Qui était donc initialement une face B ?
P : Oui ! (sourire) Comme ça arrive souvent d'ailleurs, il y a des dizaines d'exemples comme celui-ci... Le disque a donc été envoyé en radios, et je me souviens que tout a démarré grâce à Europe 1. Les programmateurs en voyant le premier visuel, sur lequel nous étions de dos, se sont dit : «Oh non, encore un duo... une ballade», préférant programmer un titre plus rapide. Ils ont alors retourné le disque, joué "Besoin de rien, envie de toi", et c'est parti de là (rires) !

D'où vient ce pseudo, Peter & Sloane ?
P : Peter, parce que je m'appelle Jean-Pierre, on l'a “américanisé” (rires), et Sloane je l'ai proposé à Chantal venant de “Slow pour Anne” : Sloane.

Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
P : Tout est allé très vite, comme pour chaque succès. On nous a annoncé très rapidement que nous étions n°1 des ventes de disques. C'était formidable !
S : Pour moi, c'est plus mitigé. D'un côté c'était l'accomplissement d'un travail de longue haleine, de compositeur et de chanteuse, ou tu te dis enfin : «J'ai réussi à toucher du doigt quelque chose, à réussir l'un de mes rêves», mais de l'autre, le revers de la médaille c'est que c'est beaucoup trop d'un coup. On n'avait plus le temps de rien, ni manger, ni dormir. Je suis très famille vous savez, et j'étais constamment éloignée d'eux. Ça a été super pendant six mois, mais très difficile pendant un an ensuite.

Le disque s'est écoulé à 1 800 000 copies
En tant que n°1, combien de 45 tours vendiez-vous par semaine il y a 25 ans ?
P : Je crois qu'on peut plutôt parler en terme de jours, car au lendemain d'une émission chez Jacques Martin, nous étions entre 40 000 et 45 000 exemplaires vendus par jour ! Le disque s'est écoulé en tout, à plus de 1 800 000 copies.
S : Je me souviens que lorsqu'on était retombé à 30 000/jour, on angoissait (rires).

Aujourd'hui, un single écoule entre 5 000 et 6 000 exemplaires par semaine...
P : Je sais, c'est la cata (sourire).

Ensuite, il y a un second 45 tours, "C'est la vie d'château avec toi" qui, lui ne dépassera pas la 43ème place du Top, totalisant seulement trois semaines de présence... Est-ce qu'on se prend une claque à ce moment là ?
P : Oh ben oui... je ne vais pas vous le cacher. Mais comme je connaissais bien le milieu depuis longtemps pour y travailler, je sais que ça arrive et donc je n'ai pas été surpris. Cela dit, on a quand même été n°1 au Canada avec "C'est la vie d'château avec toi", et pas avec "Besoin de rien, envie de toi". C'est étrange parfois l'histoire d'une chanson (sourire)...



S : A la base, nous devions sortir "Pour tous ceux qui vont s'aimer", une autre chanson, en second 45 tours. Mais Peter, tu n'as pas voulu (silence)...

Je n'en veux pas à Peter, je reproche aux producteurs de ne pas avoir su nous conseiller. On a été pressé comme des citrons
Vous lui en voulez aujourd'hui ?
S : Vous savez, on ne sait jamais, on est peut-être passé à côté d'une grande carrière, même si j'ai tendance à croire que tout est écrit. On ne pourra jamais savoir. Je n'en veux pas spécialement à Peter, je reproche surtout aux producteurs de ne pas avoir su gérer les choses, nous conseiller. Nous aurions dû faire une pause d'une année ou deux après "Besoin de rien, envie de toi", et réfléchir calmement à la suite. Peut-être que Jean-Jacques Goldman nous aurait proposer des chansons, je ne sais pas... Au lieu de ça, on a été pressé comme des citrons.

Vous aviez une trentaine d'années à l'époque du succès de "Besoin de rien, envie de toi", donc un recul et une maturité nécessaires pour relativiser et contrôler les choses, non ?
P : Concernant le succès immédiat, à 35 ans c'est vrai qu'on le prend avec plus de recul, mais on ne maitrise pas toujours grand chose dans ce métier, surtout quand ça marche. Cela dit, nous avons quand même réalisé une grande tournée en première partie de Michel Leeb, jouant en live avec ses musiciens qu'ils nous avaient gentiment prêtés.
S : Avec le succès, on ne sait plus qui on est, ni où on vit. C'est très difficile d'être pleinement objectif sur le moment.

Y-a-t-il eu un album suite aux deux 45 tours ?
P : Il y a eu un album chez Déesse, depuis racheté par Sony ; et même un troisième extrait, "Pour tous ceux qui vont s'aimer" justement, mais il n'a pas du tout marché. L'album s'est vendu un peu, mais ça n'a pas été la folie non plus (rires) !
S : "Pour tout ceux qui vont s'aimer" a été un succès au Québec parce qu'une émission de télévision, style "Perdu de vue", à récupérer la chanson pour son générique. Aujourd'hui encore, les gens en galas viennent me trouver les larmes aux yeux, après que j'ai chanté la chanson.



A qui appartiennent les bandes aujourd'hui, l'album a-t-il été réédité ?
P : Sony a déjà ressorti le disque oui, je sais qu'il est paru en CD.

Pourquoi vous êtes-vous séparés fin 1985 ?
S : Comme nous avons deux caractères très forts, il y avait souvent des courts-circuits entre nous, qui menaient parfois jusqu'au clash (sourire).
P : Et puis vous savez, faire le même métier et être 24h/24 l'un sur l'autre, au bout d'un moment ça devient vraiment invivable.

Je produis Lilit, deux chanteuses russes de 22 ans
Qu'avez-vous fait durant les années plus difficiles...
P : Je n'ai pas connu d'années de vaches maigres, parce que j'ai toujours travaillé dans la pub, réalisé des jingles musicaux etc. J'ai monté ma boite de prod, Minuit 10 Productions, j'ai chanté sur scène avec Nathalie Lhermitte, tout va bien pour moi. Contrairement, c'est vrai, à d'autres artistes issus de ces années Top 50, et qui me disent aujourd'hui sur la tournée "RFM Party 80" que ce fut très difficile après le succès... Ce que je comprends d'ailleurs, mais que j'explique par le fait que ces artistes là n'étaient pas auteurs ou compositeurs, mais interprètes. C'est beaucoup plus dur par la suite quand tout s'arrête.
S : On n'a pas arrêté de travailler. J'ai composé notamment pour C. Jérôme, une chanson qui s'appelle "P'tit bonhomme". Claude était plus qu'un ami pour moi, il faisait partie de la famille. Il appelait ma mère, maman (émue). Puis j'ai commencé à faire des galas seule à partir de 1986, j'ai écrit aussi une chanson avec Didier Barbelivien, "Un jour pour moi, un jour pour moi", qui évoquait l'instabilité du succès dans ce métier : «Un jour en haut de l'affiche, l'autre t'es en bas».... Je l'ai enregistrée avec une dizaine de vedettes de cette époque là, de François Feldman à Carlos, en passant Gérard Lenorman, Marie Myriam, La Bande à Basile, Catherine Ferry, Charles Dumont, Corinne Hermès, Herbert Léonard... Ce dernier avec qui je suis aussi partie en tournée un an au Québec, en première partie. J'y ai même publié un album éponyme en solo, sous le nom de Stone, avec des compositions originales, et dans lequel je reprenais "Amoureux fou" avec Herbert. J'ai travaillé avec le groupe de hard-rock Warning, Christian Delagrange, Patrice Guirao... Sans oublier dans les années 90, de nombreux galas, notamment un concert avec des artistes issus des années 80 - dont le concept était de dire au public ce que nous étions devenus, Gérard Blanc, Thierry Pastor... et durant lequel j'ai présenté un medley, "Besoin de rien..." sur laquelle je faisais chanter les hommes dans la salle, deux extraits de ma futur comédie musicale accompagnée de moines avec des masques, je peux vous dire que je mettais le feu (sourire) !

Peter, ce que le public sait moins, c'est qu'il s'agit de vous derrière certains titres d'Indra...
P : Oui, j'ai composé "If You Stop" pour Indra. J'ai adoré travailler avec cette fille qui est adorable, ce ne fût que du bonheur. Je lui ai appris comment faire des chœurs, une tierce etc. On est toujours très amis, je connais même son bébé.

En 1991, vous tentez un come-back avec le single "Imagine que tout recommence", non ?
S: Oui, mais vous connaissez la suite (sourire)...

En 2002, vous vous classez 41ème au Top Albums avec "L'album 2002", qui contenait des réenregistrements de "Besoin de rien, envie de toi" et "C'est la vie d'château avec toi", cinq compositions originales, et quelques reprises. Un disque déjà paru sous un autre visuel chez Pense à Moi/AB Productions en 1997...
P : Oui, mais avec des chœurs à la ABBA sur "Besoin de rien..." - un peu plus bossa dans les arrangements ! Le disque est sorti chez Scorpio Music, distribué par Sony, et nous reprenions notamment "Alexandrie, Alexandra", jamais fait en duo, "J'ai encore rêvé d'elle", "Il suffira d'un signe" de Goldman... Le single original extrait était "Un peu de tendresse". En galas, nous les chantons toujours, et la plupart des jeunes pensent que c'est nous qui avons créé "J'ai encore rêvé d'elle" - en tant que duo, ils nous associent avec (sourire). Ils connaissent la chanson, mais ne savent pas que c'est un tube d'Il était une fois. C'est touchant.

Qui a signé les cinq chansons originales ?
P : Les textes étaient de Patricia Lenoir, ma parolière, et moi même.
S : Quant à moi j'ai signé les musiques.

Et en 2003, c'est dans l'émission "Retour gagnant" sur TF1 que le public vous découvre à nouveau...
P : Oui, on a repris "Sous le vent" de Céline Dion et Garou, mais c'est Julie Piétri qui l'a remportée.

Visionnez Peter & Sloane, "Sous le vent" (2003) :


Pourrait-on un jour espérer un nouvel album de Peter & Sloane ?
P : (sourire) Vous savez, le problème c'est qu'il n'y a aucune demande de la part des labels... On peut l'envisager mais est-ce que les gens veulent du nouveau nous concernant ? Il est question d'une compilation réunissant nos différents albums, on verra. Une chose est sûre, c'est que je ne veux rien provoquer, c'est beaucoup trop de travail...
S : Moi je dis pourquoi pas ? Nous avons d'ailleurs un projet de concept que nous gardons bien secret, mais que nous pourrions réaliser d'ici deux ans...

Avec le succès, on ne sait plus qui on est, ni où on vit
Avec le succès, on ne sait plus qui on est, ni où on vitParlez-moi de vos projets...
P : Je fourmille de projets - je reviens d'ailleurs du Canada où j'ai travaillé avec une immense chanteuse qui s'appelle Ginette Réno ! D'abord parce que la musique pour moi est une passion, un plaisir, et pas un business. Je produis quelques artistes, en ligne sur le site officiel de ma boite, notamment deux jeunes chanteuses russes de 22 ans, Lilit. Elles viennent du classique, et sont venus me contacter via mon MySpace parce qu'elles savaient que j'avais travaillé avec Michel Legrand. Elles ont de superbes voix ! On a enregistré leur album à St-Petersburg en Russie où il faisait très froid, -17°C (rires) ! - Un disque avec un joli livret de douze pages, un clip, un Making Of réalisé par un pote de Canal+. J'y crois beaucoup ; comme elles chantent aussi en anglais, nous avons déjà des retours d'Amérique du Sud, d'Australie, d'un petit label du Liban... on verra bien. Je veux surtout qu'elles fassent de la scène, et je n'exclue pas l'enregistrement de remixes de leurs titres pour les Clubs. C'est du boulot ! Et vous voyez, je ne cherche pas non plus à tout prix à placer des titres, je travaille avec elles pour le plaisir que cela me procure. Ensuite, il y a aussi Livnat, une chanteuse israélienne avec une voix merveilleuse, elle me rappelle Mike Brant au féminin (sourire) ! - mais aussi Lana, qui a seulement 17 ans et est juste interprète. Elle privilégie d'abord ses études.

Visionnez le clip de Lilit, "Forbidden" :


Sur votre site, il y a beaucoup plus de productions de chanteuses, que de chanteurs... Êtes-vous plus sensible aux voix féminines ?
P : Non, il y a aussi mon copain Beretta qui vit à Toulon !

J'ai ce projet de comédie musicale "La légende de Gaëtanne
Et vous Sloane ?
S : Comme je vous en parlais tout à l'heure, j'ai ce projet de spectacle musical qui me tient vraiment à cœur. Il s'appelle "La légende de Gaëtane". C'est un spectacle que j'ai déjà présenté en 2007 au Théâtre du Gymnase, à Paris, notamment devant des professionnels. Les retours ont été très positifs.

Ce spectacle a-t-il déjà des annonceurs, une production, un label...
S : On a eu des problèmes avec un co-producteur qui nous a laissé des ardoises malheureusement, si bien que certaines représentations qui devaient avoir lieu, notamment au Cirque d'Hiver, ont été annulées. Aujourd'hui, on est reparti sur des bases solides avec des gens importants.

Avez-vous déjà le casting définitif ?
S : Quelques-uns oui. Framboise, la chanteuse rousse de La Bande à Basile qui m'avait fait entrer parmi eux dans les années 80, jouera le rôle de la sorcière, Jean-Jacques Laffont - l'interprète du "Géant du papier" (Top 6 en 1985) sera là également, il joue mon mari dans le spectacle, et puis il devait y avoir Eric Morena - l'interprète de "Oh ! Mon bateau" (Top 22 en 1987), dans le rôle du conteur, mais malheureusement, il vient de signer pour cinq ans sur un projet lyrique. Les chorégraphies et la mise en scène seront de Bruno Vandelli. C'est un spectacle symphonique d'esprit celtique, une musique que j'adore, je suis d'origine irlandaise et j'ai travaillé durant trois jours et trois nuits avec Alan Stivell il y a longtemps. Il y aura aussi des chevaux qui dansent, de la grande illusion, de la fauconnerie, un peu dans l'esprit du "Puy-du-Fou" - sous un chapiteau, avec un repas médiéval avant le spectacle. Et ma fille de 21 ans, Morgane, jouera le rôle de Gaëtane - elle y reprend d'ailleurs la chanson "C'était écrit", qui était déjà présente sur mon premier album paru au Québec.



C'est un spectacle qui devrait plaire à Patrick Sébastien, non ?
S : Oui, il le sait, et il l'attend (sourire). Je lui ai d'ailleurs promis qu'il en aurait l'exclusivité pour "Le plus grand cabaret du monde".

Votre fille désire-t-elle se lancer dans la chanson ?
S : Non. Elle chante juste pour le plaisir et cela l'amuse de faire partie de mon spectacle, mais elle n'envisage pas de carrière. Vous savez, elle a vu à quel point ce métier était difficile avec sa maman (sourire) ! Les parents ne doivent pas pousser les enfants dans telle ou telle direction. Elle fera le métier qu'elle a envie de faire. Elle aime les chevaux également. Nous en sommes passionnées toutes les deux. Je fais de l'éthologie et je suis un peu chuchoteur aussi (sourire) ; je travaille avec les clubs dans différentes régions. J'ai d'ailleurs un projet d'ouverture de centre équestre de remise en forme pour les chevaux, d'ici deux ans. Des massages, de la musicothérapie avec de la musique dans les box... Il en existe déjà un en Normandie, mais le mien sera différent parce que tout se fera au naturel, de la nourriture, au travail en général. Thierry Lhermitte s'occupe également d'un centre pour chevaux, à Haras de la Clairière, en région parisienne.



Pour finir, parlez-nous de la tournée "RFM Party 80"...
P : Nous y sommes depuis un an, à raison d'une quinzaine de dates par moi. On me l'a proposé, j'ai appelé Sloane et elle a accepté ! C'est incroyable de voir des gamins de 13/14 ans au premier rang reprendre notre chanson (sourire) !

Entre vous, ça se passe bien ? Pas trop de tensions (sourire) ?
S : Non ça va. Vous savez, on a muri. On gomme des choses en vieillissant (sourire)

C'est vrai que "John" a été un hit pour Desireless
Que chantez-vous sur le spectacle ?
P : Seulement "Besoin de rien, envie de toi". Je sais c'est peu... Surtout que d'autres en ont plus... Que Lahaye ou Feldman en chantent trois ou quatre, je veux bien, je n'ai pas à broncher, ils en ont des tubes ! Mais Desireless par exemple, elle en chante deux (sourire).

Desireless a connu le succès avec "Voyage, voyage" (Top 2 en 1987), mais aussi son follow-up, "John" (Top 5 en 1988)...
P : Même si nous sommes loin des 1 800 000 exemplaires de "Besoin de rien...", nous avons quand même vendu 400 000 copies de "C'est la vie d'château...". Mais ce n'est pas très grave tout ça vous savez, nous serons au Zénith de Paris le 22 décembre prochain !
S : Personnellement je comprends les producteurs. "C'est la vie d'château..." n'a pas eu le même impact que "Besoin de rien...", qui - elle, met un vraie ambiance. Le spectacle est équilibré et fonctionne très bien comme ça. Et c'est vrai que "John" a été un hit pour Desireless, il a beaucoup mieux marché que notre second 45 tours.

Vous n'avez donc pas connu le Stade de France, l'an dernier... est-ce un regret pour vous ?
P : Un peu oui, je ne vais pas vous le cacher.



Il est question d'un film qui retracerait cette aventure
Est-ce grisant ce succès inattendu sur la tournée ?
P : Oui ça l'est. Nous chantons dans tous les Zéniths de France, des salles de très grande capacité. Cela ne nous empêche pas de prendre simplement du plaisir tant qu'il est là, et de garder les pieds sur Terre. C'est un plus ce qui nous arrive. Cela dit, il n'est pas encore question que nous continuons, d'abord parce qu'ils veulent revoir la formule, et proposer des slows dans la première partie du spectacle.
S : Si vous saviez l'ambiance qu'il y a sur la tournée ! C'est incroyable ! Il y a l'avant, le pendant, et l'après, la troisième mi-temps (sourire) ; car on s'entend tous très bien.
P : Il est aussi question d'un film qui retracerait cette aventure, réalisé par Thomas Langmann avec Kad Merad et José Garcia, et dans lequel nous jouerions chacun nos propres rôles, ce qui m'amuserait d'ailleurs...

Avez-vous gardé des amitiés de cette époque ?
P : Mader...
S : François Feldman, Alex de Léopold Nord & Vous...

Ce dernier, ne vous a-t-il pas proposé de faire partie des duos de son nouvel album produit par les internautes via Akamusic (voir notre article en cliquant sur ce lien) ?
P : Malheureusement non, parce que nous n'étions pas sur la tournée l'an dernier... et Alex a demandé aux artistes avec qui il partageait la scène. Mais c'est dommage, j'aurai bien aimé. D'ailleurs j'ai eu l'idée depuis, de mettre l'un de mes nouveaux projets sur Aka. C'est un projet d'album jazzy avec mon ami Patrice - qui a été choriste pour Claude François, Daniel Balavoine, pour tous ceux qui aiment danser. Patricia Lenoir m'a écrit des supers textes : "Quand le jazz mène" par exemple, il y a une chanson sur Billie Holiday ; on va le mettre en ligne dans quelques jours, et on verra bien ce qui se passe, même si vous savez, maintenant il y a tellement de choix sur Internet... du bon comme du moins bon d'ailleurs, il faut bien chercher. Grégoire a eu du succès parce qu'il était le premier à être produit de cette manière sur un label participatif – comme Jenifer aura été la première gagnante de la télé-réalité, mais les autres ? A produire de plus en plus d'artistes, ils vont rencontrer le même problème que les labels classiques... sans parler de la promo qui si elle est inexistante, ne mène à rien.

Merci beaucoup Peter & Sloane pour cette longue interview !
P & S : Merci à vous Thierry, à bientôt.
Pour écouter et/ou télécharger les différents albums de Peter & Sloane, cliquez sur ce lien.
Pour réserver vos places de concerts pour "RFM Party 80", cliquez sur ce lien.

Charts in France

  • A propos de Pure Charts
  • Mentions légales
  • Publicité
  • Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Gérer Utiq
  • Nous contacter