Pauline

Tu reviens avec un nouvel album, "La vie du bon coté" : un message positif après "Allo le monde" ? (Anto Filippi, rédacteur)
Oui. C’est un message positif, mais avec aussi des chansons plus sombres. Je pense que lorsque l’on chante ce n’est pas juste pour parler de la pluie et du beau temps. On chante pour se libérer et pour parler de certains maux. Le titre n’est pas complètement au premier degré. J’avais envie de dire que malgré tout ce que je peux chanter dans ce nouvel album, il y a toujours une petite lueur d’espoir, dans chaque titre. Il y a toujours un moyen de s’en sortir. Cet album est plus pop et plus gai.

Redécouvrez "Allo le monde" (2007) de Pauline :


Tu as voulu évoluer et donner une autre image de toi ?
Il y a une vie après "Allo le monde" ! (rires) Les gens ne sont pas restés sur ce titre, ils ont été très curieux. J’ai été ravie de vendre 100 000 albums, et pas juste 100 000 singles. J'arrivais de nulle part, je n’ai pas fait de télé-réalité, je débarque de Lille, donc on ne connaissait rien de moi. J’ai senti la curiosité de découvrir une artiste et un album. Les gens ont bien compris qui j’étais. Je ne suis pas un people ; on a acheté ma musique sans forcément acheter un nom. J’étais contente de cette curiosité ! On m’appelle "Allo le monde", j’espère qu’on m’appellera "Tous les jours" maintenant.

C’est le titre de ton nouveau single...
Oui. Il reflète bien l’idée de l’album.

Découvrez le clip du nouveau single de Pauline, "Tous les jours" :


C’est aussi une évolution musicale : on retrouve des sons électro, par exemple, dans cet opus.
J’avais envie d’apporter du neuf. Je suis arrivée toute timide, à 17 ans, je n’étais pas sûre de faire ce métier. Je venais du classique, donc ce que j’écoutais était uniquement de la chanson française et de la musique classique. Je n’écoutais pas encore de pop anglo-saxonne comme maintenant. J’ai évolué grâce à ces nouvelles influences, mais aussi avec la tournée. J’ai vraiment voulu quelque chose qui bouge un peu plus. Cet album est inspiré par la scène. Il est plus pop et plus produit. Je pense qu’un artiste doit savoir évoluer tout en restant lui-même.

Tu évoques le monde de la musique classique par lequel tu es arrivée : as-tu un compositeur favori ?
Sans hésiter : Debussy.

Ton premier disque, tu l’as dis, s'est bien vendu, comment appréhendes-tu la sortie du nouveau ?
On n’est jamais certain de faire un prochain album... La crise du disque est là. Je fais confiance au public, c'est lui qui décide. Je ne suis pas stressée. Je suis contente qu’il existe.

La chanson "Music pop" est née en tournée?
Oui ! Elle est assez électro. Je l’avais écrite sur la tournée, et comme tout le monde adorait je ne pouvais pas faire l’album sans la mettre. Sur scène, elle était explosive.

Les autres titres sont nés en tournée ?
J’avais fait deux ou trois chansons avant la tournée, mais c’est vraiment là que j'ai composé. J’écris très peu de chansons. Je ne suis pas une machine ! (rires) Je démarre toujours au piano mes compositions. Parfois c’est un texte qui m’inspire : pour "Allo le monde", j’ai reçu le texte et j’ai fait tout de suite la mélodie. Mais je n’ai pas de recette, ça dépend vraiment.

Je crois que tu as composé et écrit presque tous les morceaux, mais aussi coréalisé. Peux-tu nous parler de ton implication dans ce disque ?
Ça m’avait démangé pour le premier. Je ne savais pas comment marchait le travail en studio. J’ai foncé et on m’a aidé. Je suis très bien entourée, notamment par mes musiciens qui sont toujours les mêmes. Pour ce second album, j’avais envie de coréaliser. C’est un album plus personnel, et j’en suis vraiment fière.



Te sens-tu proche d’une artiste comme Zazie ?
Au tout début on m’avait beaucoup comparée à Zazie. Je la connais et je connais son arrangeur. C’est un truc médiatique. On ne fait pas la même musique, même si on fait toutes deux de la pop française. C’est peut-être inconscient. Si j’avais une comparaison musicale à faire, ce serait plus Calogero. C’est un mélodiste formidable. Je n’aime pas me caser ni chercher absolument des comparaisons. On ne me connaissait pas au début, donc on s’est dit c’est la nouvelle grande d’1m75, la raie au milieu et les cheveux longs, avec un look qui se rapproche de Zazie : c’est la nouvelle Zazie ! (rires)

Quels sont les autres artistes que tu apprécies ?
J’adore Marc Lavoine, c’est quelqu’un d'humainement génial et de passionné. J’ai eu la chance de travailler une journée avec lui en studio, et il n’est absolument pas blasé. Il a tellement à donner.... Je comprends pourquoi il fait beaucoup de duos : on a vraiment envie de chanter avec lui. Calogero, Zazie... J’écoute aussi beaucoup de musique anglo-saxonne : Coldplay, Air Traffic, U2, Peter Cincotti etc.

Tu dis que cet album est l’enfant d’une rencontre avec le public : comment s’est passée cette rencontre ?
Oui, cet album est là grâce à la scène. Ça m’a permis de voir vers où je pouvais aller. Ma question était : jusqu’où, musicalement, puis-je aller ? J’ai toujours du mal avec les changements brutaux de style. On doit évoluer tout en gardant la patte. Je ne me suis pas mise pour autant à chanter du folk en anglais ! En travaillant sur mes titres, je pensais tout le temps à la scène.

Des dates de prévues ?
Pas encore, mais c'est sûr, je serai en concert bientôt. Peut être cet été...

Pour finir cette interview, quel message aimerais-tu transmettre à ton public et aux internautes de Charts in France?
De prendre la vie du bon côté, ou du moins d’essayer !

Merci Pauline !
Merci à toi !