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Patricia Kaas : "Pour chanter Piaf, il faut avoir connu une certaine souffrance"

Trois ans après avoir joué dans son "Kabaret" et après avoir publié en 2011 son autobiographie, Patricia Kaas est de retour chez les disquaires et sur scène avec un album de reprises de chansons en hommage à Edith Piaf, "Kaas chante Piaf", à travers lequel elle livre au public ses émotions. De "La vie en rose" à "Milord" en passant par les incontournables titres "La foule" et "L'Hymne à l'amour", Patricia Kaas revisite le répertoire de celle dont on célébrera l'an prochain le cinquantenaire de la disparition, mais glisse entre les notes et les vocalises les forces et les fêlures de la femme qu'elle est aujourd'hui. Rencontre.
Crédits photo : Florent Schmidt
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Pure Charts : On parle de "Kaas chante Piaf" depuis le printemps 2011. C'est donc un projet sur lequel vous travaillez depuis très longtemps. C'est vous qui avez eu l'idée de ce projet ?
Patricia Kaas : Oui. Je travaille dessus depuis pas mal de temps, même si j'ai également planché sur différents projets en parallèle. J'ai notamment participé au tournage d'un téléfilm. Mais j'ai vraiment commencé à me pencher dessus à l'été 2011. "Kaas chante Piaf", ce n'est pas une idée qui vient de moi. C'est l'équipe qui travaille autour de moi qui me l'a soumise. Quand on me l'a présenté, j'ai tout de suite eu en face de moi des images. C'était avant tout un spectacle. C'était ma façon de rendre un hommage à Edith Piaf. Il n'a jamais été question de piocher dans son répertoire des titres au hasard pour simplement les réinterpréter. Elle l'a fait très bien ! Qu'est ce qu'on peut faire de plus ? Ce projet est arrivé dans ma vie au moment où j'étais prête à le faire. Pour chanter Piaf, je pense qu'il faut une certaine expérience de la vie et avoir connu une certaine souffrance pour mieux comprendre certaines choses. Et il faut avoir du courage ! Ce que je pense avoir toujours eu. J'ai une grande curiosité et j'aime surprendre. Je dirais également qu'il faut une confiance en soi. Et ça me manquait jusqu'à encore très récemment. J'ai écrit une autobiographie il y a deux ans (parue en 2011, ndlr), qui a été comme une thérapie pour moi. Ce livre a changé le regard que je portais sur moi-même. Sans cette autobiographie, je n'aurais sans doute pas pu faire ce disque comme il est aujourd'hui. J'aurais pu bien sûr interpréter les chansons de Piaf, mais pas sur scène comme j'envisage de le faire.

Je voulais ce projet grand
Quand on vous a présenté le projet "Kass chante Piaf", vous avez d'emblée été séduite ? Avez-vous pris le temps de la réflexion ou est-ce que c'est apparu comme une évidence ?
Ce projet m'a séduite, bien sûr. Mais l'hommage va au-delà des chansons que l'on connait. Comme je l'ai dit, c'était avant tout vers la scène qu'il fallait se diriger. J'avais envie de découvrir par moi-même, et donc de faire découvrir au public, des chansons qu'on connait moins, des textes qui me touchent profondément, avec force. Et puis, comme il y a la scène, ce projet a tout de suite été l'envie de monter quelque chose d'original, de théâtral même. Sur scène, il y a 24 titres, alors qu'il n'y en a que 16 sur l'album. Pour "Kaas chante Piaf", j'ai voulu travailler avec un compositeur de musique de film, qui est Abel Korzeniowski, parce que je voulais ce projet grand. Quand je dis grand, ça ne veut pas dire que je voulais que toutes les chansons soient chantées avec un orchestre de 90 musiciens. Il fallait que ce soit à la hauteur de ce que représente Piaf.

A contrario, c'est donc votre parti pris d'avoir ré-enregistré les chansons d'Edith Piaf avec un orchestre, le Royal Philharmonic Orchestra de Londres. Pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas avoir modernisé les chansons de Piaf par exemple ?
Nous avons opté pour ces orchestrations après notre rencontre avec Abel Korzeniowski. C'est lui qui a réalisé les arrangements des chansons de Piaf. Il habite à Los Angeles. Il est Polonais. Un jour, on m'a offert le DVD d'un film, "A Single Man" de Tom Ford, dont j'ai beaucoup aimé la musique. Parce que c'était subtil et dramatique à la fois. Et c'est ça qu'il fallait ! On s'est rencontré. C'était génial qu'il accepte ! Quand on fait appel à des compositeurs qui vivent aux Etats-Unis, ce n'est pas évident. Les budgets pour les grosses productions sont totalement autres. On est dans un autre monde ! Je me suis demandée si ça se ferait. Mais il a été totalement séduit par le projet. Nous en avons discuté lors d'une première rencontre puis nous avons beaucoup échangé par mail ensuite. C'est quelque chose qui n'était pas évident pour moi parce que je ne maîtrise pas bien la langue anglaise. On a construit comme ça.

Mais toujours en parallèle du spectacle ?
Oui. Absolument. La chanson "La belle histoire d'amour", qui est pour Cerdan, a tout de suite percuté dans ma tête. Il fallait penser à la douleur que Piaf a pu ressentir en apprenant la mort de Marcel Cerdan. Il fallait une musique spécifique pour rendre ces émotions sur scène. Et tout l'album a été construit comme ça. J'aimais bien aussi l'idée d'avoir beaucoup d'instrumental. Ces longues introductions par exemple. Abel Korzeniowski a vraiment apporté sa touche personnelle à ce projet. Notamment avec le titre "Song for the Little Sparrow". Je trouve ça génial qu'un compositeur de musique de film s'investisse comme ça. Il n'a pas fait que réorchestrer les titres : il a construit avec moi ce disque et le spectacle.

C'est vrai que les titres ont été totalement réinventés. Les longues introductions sèment le doute et l'interrogation. Sans la tracklist, on cherche véritablement pendant plusieurs secondes le titre dont il s'agit quand on l'écoute pour la première fois...
Oui. Mais on a tenu à respecter l'œuvre de Piaf. C'est vrai qu'il y a des chansons qui sont passées de majeur à mineur, ce qui leur a donné ce côté plus sombre, comme "Milord" par exemple. C'était aussi pour moi important que je m'approprie ces chansons. Et c'est là que ce n'était pas évident. Il fallait jongler entre ce que Piaf voulait donner dans ses chansons et respecter les arrangements d'Abel. Il a fallu que je trouve ma place. Et ça a mis du temps ! J'étais un peu perdue au début.

J'ai puisé dans tout ce que j'ai vécu pour nourrir cet hommage
Est-ce que le projet "Kabaret", qui est un album taillé pour la scène qui a donné lieu à un spectacle, a inspiré d'une certaine manière, dans la forme, ce nouveau projet ?
A l'époque de "Kabaret", je ne savais pas que je chanterais un album de reprises d'Edith Piaf. J'ai envie de dire que, forcément, tout ce que j'ai vécu dans ma vie personnelle et professionnelle, que ce soit les douleurs, les moments d'égarement et le bonheur, a contribué à donner une forme à ce projet. J'ai puisé dans tout ce que j'ai vécu pour nourrir cet hommage. Je n'aurais jamais eu le courage d'interpréter la souffrance que Piaf a pu ressentir en perdant Marcel Cerdan si je n'avais pas joué le rôle de cette mère qui perd sa fille dans le téléfilm "Assassinée". C'était le même rôle en fait. Quand j'ai pensé au spectacle, j'imaginais quelque chose de très urbain, contemporain. C'est-à-dire amener la rue des années 30, 40 et 50 à aujourd'hui. Je voulais un danseur qui soit assez peu sur scène. Pour "La vie en rose", pour laquelle on a opté pour des arrangements assez classiques, je voulais un hip hop poétique. Je vais lire un poème de Cocteau. Il y aura un tag dessiné. L'idée était de ramener des éléments à la rue d'aujourd'hui parce qu'Edith a commencé dans la rue.

La partie instrumentale de l'album n'a pas été enregistrée en même tant que les voix. Etait-ce un choix délibéré de votre part ou un manque de temps ?
Au début, nous nous sommes posé la question. J'ai bien évidemment été à Londres pour assister à l'enregistrement. C'est quand même quelque chose d'impressionnant. Il a été question que j'enregistre mes parties en même temps. Le problème, c'est que l'orchestre n'avait que six jours pour enregistrer 24 titres, avec 90 musiciens. Il n'y avait pas de place pour moi. Pas de temps ! Ce qui m'arrangeait ! (sourire) Franchement, ce n'est pas évident. Quand on sait lire la musique, c'est peut-être plus facile. Mais je ne sais pas lire les notes. Je ne sais pas lire la musique. L'enregistrement des voix en même temps, je crois que ça aurait été très scolaire. Et comment peut-on ressentir quelque chose dans ces conditions alors qu'il y a 90 musiciens à suivre à la note ? Maintenant, c'est différent, parce que j'ai appris à travailler autrement. Encore qu'il faut savoir à quel moment précis je dois chanter. C'est technique. En cabine, on a un clic qui nous permet d'avoir des repères. Là, je n'en aurais eu aucun. D'autant plus qu'un orchestre, ça bouge. Ça va être la difficulté de la scène. Parce qu'en studio, on a cette chance de pouvoir arrêter pour reprendre. Sur scène, c'est plus compliqué.

Vous avez quand même appris durant toutes ces années. Vous avez acquis certaines techniques et vous avez une certaine expérience de la scène...
Il y a des choses que je comprends beaucoup mieux. A l'époque, des artistes comme Charles Aznavour ou Serge Lama, pour leurs télés, je les voyais chanter en direct. Sur une bande, mais en live. Quand j'ai commencé le métier d'artiste, je ne savais pas ce que c'était le playback. J'étais étonnée mais tout s'apprend. Quand on entend le résultat final d'un artiste qui chante sur une bande, je me dis qu'il vaut mieux faire un playback complet. C'est mauvais ! Mais maintenant, je comprends mieux. Maintenant que je fais des télés sur les chansons de Piaf, je comprends pourquoi ils chantaient en direct sur une bande. Parce que je n'ai pas le choix ! Si je veux vivre les émotions, je dois les chanter. Sinon je suis totalement à côté. Ça ne fonctionne pas ! On ne peut pas toujours faire la même chose. Chaque interprétation est ressentie différemment. Et je vois la différence à la réaction du public. Le résultat est beaucoup plus vivant.

Ecouter Piaf, c'est une chose. L'interpréter, c'en est une autre
On découvre également une autre voix de Patricia Kaas sur cet album. Une voix que l'on ne connaissait pas...
Peut-être sur quelques chansons. J'ai été moi-même surprise sur les titres "T'es beau tu sais" et "Je t'ai dans la peau".

Vous avez travaillé votre voix différemment ?
Non. Pas exactement. Abel était là aussi pendant l'enregistrement de ma partie. Pendant que j'enregistrais "Je t'ai dans la peu", qui est en quelque sorte un rêve érotique, il m'a dit que je devais chanter comme si je le chuchotais à l'oreille. Ce n'était pas pour l'utiliser tel quel pour l'album. Je me suis exécutée puis il m'a fait écouter. Il m'a montré qu'il pouvait se passer des choses comme ça. Non pas que je pousse la voix. C'était juste une autre manière d'aborder un titre. Une autre interprétation que je n'envisageais pas. Ma façon de chanter était aussi en rapport avec ces images que j'ai de la scène. Quand je m'imaginais incarner une pute, mon interprétation était forcément différente. Pourquoi une interprétation dans la fragilité pour "T'es beau tu sais" ? C'est parce que c'est une femme aveugle qui parle d'un homme qu'elle ne voit pas, qu'elle sublime parce qu'elle l'aime. Peut-être qu'il n'est pas beau du tout, mais elle l'imagine comme ça. Je pensais à toutes ces choses-là en enregistrant les titres. C'est sans doute ce qui donne ces différentes interprétations et ces écarts de voix d'un morceau à l'autre.

Crédits photo : Florent Schmidt
Concernant le choix des titres, c'est vous et vous seule qui avez établi la liste ? Y-avait-il des chansons qu'on ne pouvait pas exclure du projet ? Avez-vous fouillé dans l'immense répertoire d'Edith Piaf pour dénicher des titres moins connus ?
Ça a été très dur ! Je ne savais pas qu'elle avait plus de 430 chansons. J'ai voulu arrêter mon choix pendant l'été 2011, avant le tournage du téléfilm "Assassinée". Il y a dans le répertoire de Piaf toute cette période fanions, presque révolutionnaire, qui me touche un peu moins. J'ai écouté toutes les chansons. Pas toujours en entier parce que des fois ça me touchait moins. Il y a des chansons qui ne me convenaient pas. Comme les gens autour de moi savaient que j'étais dans le projet "Kaas chante Piaf", ils m'ont proposé des titres qu'ils aimaient. Serge Lama m'a dit : "J'espère que tu chantes le titre 'Avec ce soleil'". Je ne la connaissais pas et elle est pourtant devenue l'un de mes titres préférés. J'adore ! Le texte est tellement beau : ces deux adolescents qui s'interdisent de vivre une histoire parce qu'ils pensent déjà comme des grands, qu'ils ont peur… (sourire)

C'est une femme qui a tout vécu à l'extrême !
Et puis on retrouve quand même beaucoup de chansons connues comme "L'Hymne à l'amour", "Mon Dieu", "La foule"...
J'ai évidemment tendu l'oreille vers les titres que tout le monde connait. J'aime beaucoup "La belle histoire d'amour" pour son texte et son énergie alors qu'Edith était totalement plongée dans la souffrance à ce moment-là. Ça aussi c'est quelque chose que j'ai découvert. Ecouter Piaf, c'est une chose. L'interpréter, c'en est une autre. Maintenant, je l'écoute différemment. Quand il y avait un drame dans une chanson, je percevais toujours cette énergie dans son interprétation, qui pour moi était très positive, comme si elle se disait : "Mais bon, la vie continue".

Peut-être parce que c'est une femme qui a vécu les choses intensément !
Il y a toujours cette souffrance et cette force dans ses chansons. Elle devait être comme ça dans la vie. C'est une femme qui a tout vécu à l'extrême ! Je pense que c'est quelqu'un qui avait peur de l'ennui. C'est peut-être pour ça qu'elle vivait tout à fond. C'est ce que j'ai pu ressentir en lisant et en écoutant ce qu'elle a pu dire dans certaines interviews, quand elle dit que la passion, ce n'est qu'au début. Et que comme elle n'avait pas la force de quitter un homme, elle lui rendait la vie infernale pour qu'il la quitte. Elle ne voulait pas rentrer dans des histoires banales. Elle aimait quand c'était puissant.

Regardez le clip "L'Hymne à l'amour" de Patricia Kaas :



Prendre des risques, c'est grandir
Vous vous êtes identifiée à Edith Piaf sur certains traits de caractère ou à certains moments ?
En amour, non ! (Rires) Je ne sais pas… Mais dans mes choix de vie, oui. J'ai pris des risques. J'ai des challenges. J'ai 25 ans de carrière. Il y a des moments où on est moins présent sur le devant de la scène. Il faut apprendre à vivre avec. On comprend qu'on peut aussi très vite plonger dans la solitude. Il faut s'en méfier. Cette notoriété a un certain prix aussi. Je ne la regrette pas, parce que c'est bon. Mais il faut se protéger. A un moment, c'est vrai que je me suis dit que j'allais faire un nouvel album et que j'allais partir en tournée. Je fais toujours de longues tournées parce que j'aime ce partage avec le public. En studio, c'est excitant, c'est beau, on enregistre des nouvelles chansons… Mais c'est ce qui se passe sur scène qui est bon. Une personne pleure, une autre à côté rit… Se donner à fond, se surpasser, ça épuise aussi. C'est difficile ! Mais je ne me plains pas. Je viens d'une famille modeste où mon père était mineur de fond. On ne se plaignait pas à la maison. Je n'ai jamais pensé à arrêter de chanter. Ça me nourrit, ça me fait vivre ! J'ai besoin pour m'exprimer dans la souffrance ou un cri de joie de chanter. J'ai beaucoup enchaîné ces dernières années. Avec "Kabaret", puis mon autobiographie et le téléfilm, j'ai eu l'impression de recommencer quelque part. C'est peut-être aussi lié à mon âge. Pour écrire une autobiographie, il faut un certain âge. On me l'avait proposé à plusieurs reprises auparavant mais j'avais toujours refusé jusqu'à récemment. Je suis quand même quelqu'un d'assez discret. Ecrire une autobiographie, c'était dévoiler des parties de son intimité. Et puis, arrivée à un âge, j'ai eu l'impression que c'était une deuxième vie qui commençait. J'ai eu envie de l'aborder avec sérénité. Ça fait du bien de parler ! Alors je n'ai pas été voir un psy, j'ai écrit un livre. Le succès de cette autobiographie, même si c'est un peu égoïste, c'était ma thérapie. Je n'ai rien appris sur ma vie, mais ça a changé beaucoup de choses. C'est là où je dirais qu'il y a un point commun avec Edith Piaf : se surprendre soi-même, vivre les choses à fond… Et en plus, j'ai l'impression que les gens aiment les surprises.

Crédits photo : Florent Schmidt
Il est aussi plus facile de prendre des risques quand on a 25 ans de carrière derrière soi, qu'on a foulé les plus belles scènes du monde entier…
Au début d'une carrière, il y a les premiers succès. On a peur de toucher à ça. On a peur de changer. Je l'ai fait, et j'en ai pris plein la figure parce que j'ai eu des différends avec des personnes avec lesquelles j'ai travaillé. Mais j'aime prendre des risques. Prendre des risques, c'est grandir. Là, il y a éventuellement un parallèle entre elle et moi. Edith Piaf était dans l'extrême. Moi, j'ai du sang allemand. Je suis très disciplinée. Je ne suis pas dans l'extrême. On m'attend avec la tournée "Piaf", je vais peut-être changer. Je vais peut-être aller faire la fête tous les soirs ! (Rires) Non, j'aurais trop peur de ne pas pouvoir chanter le lendemain. Et puis, elle n'avait que 47 ans mais elle était usée. Elle a mon âge. Elle est décédée à l'âge auquel moi je vais l'interpréter.

Après le Royal Albert Hall, je crois qu'il ne peut plus rien m'arriver
Il y a une certaine symbolique vu de cet œil-là. Il y en aura une autre l'an prochain, lorsque vous chanterez sur la scène de l'Olympia "Non je ne regrette rien" alors qu'Edith l'avait chanté pour la première fois sur la scène de l'Olympia en 1961. Est-ce que, comme elle, vous interpréterez ce titre en affirmant que non, vous ne regrettez rien ?
L'idée des premières dates de la tournée au Royal Albert Hall, c'est parce que ce sont des endroits où elle aussi a chanté. C'était symbolique, dans la continuité de l'hommage. Chanter sur la scène de l'Olympia, c'est toujours un bonheur. Après, est-ce que ce sera différent cette fois-ci ? Je ne sais pas. La première fois que j'ai chanté à l'Olympia, il y avait ma mère qui était dans la salle. C'est ce que je retiens en mémoire. C'est la seule fois qu'elle m'a vue chanter sur scène. Il y a beaucoup d'artistes qui sont passés par l'Olympia. Des personnalités très différentes. Mais finalement, je ne pense pas trop à ce moment-là pour l'instant. Je suis déjà très excitée à l'idée de chanter dans les premières salles au mois de novembre. Il y a tellement peu d'heures dans une journée pour faire tout ce dont j'ai envie. Il reste tellement de choses à faire ! J'ai un certain stress aussi ! Après le Royal Albert Hall, je crois qu'il ne peut plus rien m'arriver.

Vous avez été fait Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres en janvier dernier. Que signifie cette distinction pour vous ? Vous êtes, et c'est d'autant plus vrai avec cette tournée "Piaf", en quelque sorte une ambassadrice de la culture française à l'étranger.
Si être ambassadrice de la chanson française, c'est exporter la culture dans d'autres pays, comme permettre à des étudiants russes d'apprendre le français sur des textes comme "D'Allemagne", c'est bien. Tant mieux ! Mais c'est un titre qu'on me donne. Je suis fière. Encore une fois, égoïstement, je le fais parce que j'aime ce que je fais. Une récompense comme celle-là, c'est une fierté, un respect. C'est là où c'est différent d'une Victoire de la Musique, où l'on récompense une chanson ou un album. Ça motive ! Ça fait bien sûr plaisir aussi. Là, c'est un peu plus personnel. Mais c'est un petit signe. Aujourd'hui, on distribue les médailles facilement. Mais ce n'est pas ça qui va ni me donner une pression ni faire que je veuille être meilleure. Je continue dans la même direction.
Pour en savoir plus, visitez le site officiel de Patricia Kaas et sa page Facebook.
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