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Olympe en interview : "Je veux me détacher de l'image The Voice"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Repéré l'an dernier dans le télé-crochet "The Voice", Olympe compte à présent imposer son propre répertoire, après avoir séduit le public avec ses reprises de Madonna et Lana Del Rey. Le chanteur, qui s'est incliné en finale face à Yoann Fréget, publie cette semaine son premier album de chansons originales. Baptisé "Une vie par jour", ce disque a été écrit en collaboration avec des artistes populaires comme Zaho et Emmanuel Moire. Olympe nous le présente.
Crédits photo : DR.
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Cette fois-ci, c'est le grand saut. Tu es en première ligne puisque tu vas être jugé sur tes propres chansons. C'est un défi pour toi d'imposer un répertoire, là où les autres talents propulsés sur le devant de la scène par "The Voice" ont échoué ?
A partir du moment où l'on propose quelque chose, on est forcément jugé. Que ce soit des reprises ou des chansons inédites ! Il y a forcément des avis divergents. Certains aiment, d'autres non. J'espère néanmoins que le public appréciera cet album. Je me suis beaucoup investi. J'ai adoré travailler dessus. Je suis d'accord de dire que c'est un défi parce que, effectivement, on démarre notre vie médiatique avec des reprises. Moi, c'était avec "Born to Die" de Lana Del Rey et "Zombie" des Cranberries. Le passage de l'un à l'autre est assez délicat. Mais c'est le défi dans la vie de chaque artiste en fait. Chaque artiste essaie d'être aimé pour son univers et pour ses propres chansons. Ce n'est pas inhérent au télé-crochet.

Je n'ai pas 50.000 personnes qui me courent après dans la rue
C'est compliqué pour Louis Delort par exemple, pour qui la comédie musicale "1789, Les Amants de la Bastille" offrait pourtant de belles perspectives. Les deux premiers lauréats Stephan Rizon et Yoann Fréget n'ont pas rassemblé autour de leur premier disque... Crois-tu qu'un talent de "The Voice" peut vraiment convaincre ?
J'espère (sourire) ! On a tous des styles différents et on touche un public différent. Yoann Fréget fait de la soul. Je sais qu'il y a toujours plein de monde lors de chacun de ses concerts. Il a un public un peu plus mature, tandis que moi ça va toucher un public plus large, aussi bien des ados que des adultes et des personnes un peu plus âgées. Je t'accorde que ce n'est pas évident, qu'il faut se battre... Mais c'est le but du jeu. Sinon, ce ne serait pas drôle si tout était facile (sourire) !

Crois-tu que tu parviendras à te détacher de l'étiquette "The Voice" ?
Je pense que ça met du temps. Je crois qu'on peut tous s'en détacher mais qu'il faut laisser passer quelques années. On m'a vu en tant qu'Olympe pour la première fois dans "The Voice". C'est comme ceux qui étaient à la "Star Academy". Au départ, on les associait systématiquement au télé-crochet. Et puis, au fil des années, certains ont réussi à se détacher de cette image-là. Quand on parle de Jenifer, on pense moins à la "Star Ac'" qu'avant. Pareil pour Élodie Frégé ! Moi, ça ne fait qu'un an et demi. Je pense qu'il faudra attendre encore un peu pour qu'on parle simplement d'Olympe et non d'Olympe de "The Voice".

Considères-tu cette étiquette comme un atout ou un handicap aujourd'hui ?
Que c'est un atout ! Ça m'a apporté beaucoup de choses. Si aujourd'hui je fais de la musique et que je sors mon deuxième album, c'est aussi parce que je suis passé par cette émission. J'étais content d'y être et d'avoir pu y chanter.

Pour l'émission, on m'a demandé d'être souvent au piano
Comment vis-tu la notoriété, un an après "The Voice" ?
J'essaie de ne pas y penser. Il arrive qu'on me reconnaisse dans la rue. Les gens me font des petits clins d’œil et me demandent même ce que je deviens. Il y a deux jours, une passante m'a dit : « J'adore ce que vous faites ». Elle avait une cinquantaine d'années. C'est toujours agréable. Après, ce n'est pas la folie non plus. Je n'ai pas 50.000 personnes qui me courent après dans la rue.

Tu arrives à vivre pleinement de la musique désormais ?
Oui. Tout à fait. Je dirais que je vis correctement. Je suis vraiment conscient que c'est une chance.

Le premier extrait de ce nouvel album, "C'est facile", annonçait sa tonalité plus pop. On s'attendait à entendre beaucoup de piano et, finalement, tu nous entraînes sur un terrain électro-pop. Tu cherchais la rupture ?
Pas vraiment, en réalité. Avant "The Voice", je ne chantais jamais sur scène en piano-voix. Mais, pour l'émission, on m'a demandé d'être souvent au piano. Ce que j'aime aussi bien sûr. C'est ce que le public a vu, mais ce n'est pas forcément ce que j'étais. Ce n'était qu'une partie de moi. Justement, sur scène, on va faire des modifications. Il y aura bien évidemment des piano-voix plus intimistes. Pour l'album, on a voulu enrichir les chansons. Parler de rupture, peut-être un peu... Ça peut surtout bousculer le public ! Je veux me détacher de l'image qu'a imprimée "The Voice" dans l'esprit des gens.

Sur ce point, "The Voice" apparaît comme un handicap puisque l'émission t'a contraint à abandonner une partie de toi.
Non, je ne crois pas. Ça m'a permis de montrer une facette que je n'aurais peut-être pas montrée tout seul. Je suis assez stressé quand je joue au piano. Donc, au contraire, ça m'a encouragé à me surpasser.

Crédits photo : DR.
L'électro-pop, ce n'est pas un registre qui nous est familier pour un artiste qui chante en français...
Justement, je ne voulais pas faire comme les autres.

Christophe Willem est parti dans cette direction-là avec ses deux derniers albums, mais il n'a pas autant convaincu qu'avec son premier disque. Je trouve que ton pari est assez audacieux. Qu'est ce qui d'après toi te distingue et te permettrait aujourd'hui de séduire davantage ?
Je trouve qu'il y a quand même pas mal de ballades dans mon album, comme "Depuis peu", "Nos yeux d'enfant" et "Funambule". Il y a des jolies mélodies et de bons textes aussi. Ce n'est pas non plus l'électro de David Guetta ou de will.i.am !

Je n'ai pas l'impression de proposer quelque chose allant à contre-courant
Tu ne m'enlèveras pas de l'idée que c'est quand même un choix risqué, bien que très intéressant.
Non, je ne crois pas. Mais je n'ai peut-être pas encore assez de recul sur ce que j'ai fait pour le dire (sourire). Ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas l'impression de proposer quelque chose allant à contre-courant. Ça ne me choque pas du tout.

Comment expliques-tu que toi, qui pourtant n'as pas gagné, tu es le candidat de "The Voice" ayant vendu le plus de disques, à l'exception de Luc Arbogast qui est un cas à part ?
C'est justement quelque chose que je n'arrive pas à expliquer. Déjà pendant l'émission, le fait qu'autant de personnes me suivent sur les réseaux sociaux, je trouvais ça incroyable. J'avais l'impression d'être sur une autre planète. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et je ne le comprends toujours pas aujourd'hui. Je passe beaucoup de temps pour parler avec les gens, à prendre des photos et à dédicacer des albums. Je pense que j'ai installé une relation avec le public qui est peut-être un peu différente des autres.

Un peu comme un homme politique qui doit faire du porte-à-porte pour se faire voir.
Les politiques, eux, ils font ça pour récolter des voix. Pour ma part, je ne me sens pas forcé de le faire. Si je le fais, c'est parce que j'ai envie et que ça me fait plaisir. Il faut être sincère avec le public. Ça ne doit pas aller que dans un sens. Ce sont des personnes qui se déplacent pour venir me voir. Je leur dois bien. C'est peut-être cette relation que j'ai su nouer avec le public dès l'an dernier qui fait qu'aujourd'hui je m'en sors un peu mieux que les autres. Mais je n'ai pas d'autre secret (sourire).

Cette réciprocité, je l'avais remarquée en novembre dernier, lors du dernier concert de Zaho à l'Olympia. Dans les tribunes, tu as pris le temps de répondre à tous ceux qui se sont présentés à toi. D'ailleurs, Zaho figure aux crédits de cet album. Il n'y a pas qu'elle. On retrouve également Emmanuel Moire notamment. Cette équipe d'auteurs, comment a-t-elle été constituée ?
Olivier Schultheis, je l'avais rencontré sur le plateau de "The Voice". C'est lui qui voulait absolument m'écrire une chanson. On a eu une connexion artistique. Pour moi, c'était une très bonne référence. J'avais très envie de travailler avec lui. Pour Zaho, c'est mon directeur artistique qui a fait le lien. Je savais qu'elle voulait m'écrire une chanson. On s'est rencontré dans la rue, par hasard. Elle m'a attrapé le bras pour discuter. C'était la première fois qu'on se voyait et depuis on s'adore. On essaie de se voir au maximum. Elle est adorable. Pour Emmanuel Moire, je sais qu'il m'a suivi pendant l'émission. Il m'a soutenu. Il est venu me voir sur un prime. On a discuté et il m'a dit qu'il aimerait bien travailler avec moi. Je suis allé chez lui. Il m'a fait écouter des chansons. On est tombé sur "Depuis peu". Le texte me correspondait à 3.000%. Il y a plein de monde sur cet album ! Des gens un peu moins connus mais tout aussi talentueux. C'est dingue d'avoir travaillé avec une équipe comme celle-là. Ce sont des artistes que je regardais à la télé ou que j'écoutais dans ma chambre.

Je ne suis pas quelqu'un qui se pose beaucoup de questions
L'idée d'un duo avec Emmanuel Moire ne s'est pas posée ?
Non. Mais ça aurait pu être possible. Peut-être pour le prochain album, s'il y en a un... Il y a beaucoup d'artistes avec qui j'aimerais faire des duos.

Comme Jenifer par exemple ? Ce serait un joli clin d'œil...
Oui ! Mais, au niveau des emplois du temps, c'est assez compliqué pour se voir. Je l'apprécie beaucoup.

L'album s'appelle "Une vie par jour". J'ai envie de te demander ce que tu fais lorsque tu t'ennuies.
Quand je m'ennuie (sourire) ? Ça n'arrive jamais ! Parce que j'ai horreur de m'ennuyer (rire)... J'écris. Je lis. Je fais de la musique. J'appelle mes amis. Je vais au cinéma aussi. Le dernier film que je suis allé voir, c'est "Un été à Osage County". Mais je n'ai pas trop le temps pour le cinéma...

Travailles-tu déjà sur ton prochain disque ?
Je fais de la musique. Je ne me pose pas plus de questions. D'ailleurs, je ne suis pas quelqu'un qui se pose beaucoup de questions de manière générale (rire). Je ne me prends pas la tête. Si ça doit s'arrêter un jour, ça s'arrêtera. Je profite de l'instant. Je n'ai pas envie d'être entraîné dans une spirale de doutes. Je n'ai pas envie de me poser chaque jour la question de quand toute cette aventure finira. Je risquerais de passer à côté de quelque chose.
Plus d'infos sur Olympe sur sa page Facebook officielle.
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